Chapitre sans titre 39

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Deux semaines qu'Aurore se réveille avant moi, j'ai pu remarquer un changement de comportement en elle, elle prends ses distances, m'évite le plus souvent possible. Je me lève pour aller prendre ma douche, je me saisi d'un drap de bain quand je fais tomber la pile entière, un bruit plus prononcé attire mon attention, je me saisi d'un bâtonnet qui porte un signe  plus, je ne mets guère de temps à comprendre que c'est un test de grossesse et qu'il est positif. Une colère m'envahit, comment a t'elle pu me faire cela? me trahir en tombant enceinte! Je reste prostré dans cette pièce durant plus de deux heures, je tente d'encaisser cette nouvelle, de la digérer avant de confronter Aurore et de dire des mots que je ne penserai pas. Je reprends le contrôle de mes pensées, je marche comme à mon habitude vers la cuisine dans le but de me faire mon café, J'entends des rires, ceux d'Aurore et de Sergei, à mon entrée, ils me regardent en me saluant, aurore me sourit comme si de rien n'était. Je congédie mon ami en lui précisant que je voulais rester seule avec elle durant les trois prochains jours. Chose qu'il accepte sans broncher en lançant un clin d'œil à notre amie.

  Deux jours que je suis seule avec elle, rien ne sort de sa bouche pour l'enfant qu'elle porte en elle, je ne l'ai pas touchée une seule fois et j'ai le sentiment que cela ne la dérange pas. 

 J'ai disposé une table dans le patio, depuis de longues minutes, autant elle que moi ne parlons pas, je sais que cette conversation qui va bientôt prendre vie, sera un tournant dans notre relation.

-Demain je dois m'absenter pour plusieurs jours. Dis-je en premier attirant son regard sur moi.

-Pas de soucis pour moi, rétorque t'elle.

-Aurore, souffle je en me positionnant sur ma chaise face à elle. N'as-tu rien à me dire à propos de cela! divulgué-je en posant le test de grossesse sur la table. 

-Non je n'ai rien à te dire! clame t'elle en croisant ses mains sur ses genoux.

-Alors c'est moi qui vais parler, je ne suis pas prêt à devenir père et je ne veux pas de cet enfant qui grandit en toi! affirme-je froidement. Je t'ai fais confiance quand tu m'as juré prendre la pilule, jamais je n'ai de relation sans capote pour éviter cette merde justement. craché-je sous ses orbes embuées de larmes. 

-La ferme! crit elle en se levant. Je n'ai jamais désiré tomber enceinte surtout de toi! j'ai pris ma pilule chaque jours et toujours à la même heure, clame t'elle pour sa défense. Je ne le garderai pas. Je n'en veut pas! j'ai pensé que tu entendrais le mal-être qui m'envahit, les sensations de désespoirs en moi depuis que je l'ai découvert Nikolaï, j'ai cru que tu saurais m'aider à affronter cette situation. Mais je me suis leurré sur toi. Tu es bien un être instable et remplie de noirceur. Ne t'inquiète pas pour l'enfant que je porte, j'ai pris les dispositions pour avorter une fois mon retour en France.

-Aurore! 

-Non, lance t'elle en plaçant sa main entre nous, j'ai vécue un séjour chaotique, totalement irréaliste, kidnappé par un être aussi machiavélique que toi, mais il y a une chose que je ne regretterai jamais, c'est d'avoir rencontré Sergeï, lui est une personne adorable et compréhensive! Il me manquera énormément comparé à toi! Je te dis adieu ce soir, je ne veux plus jamais te revoir. Malgré tout, je te souhaite de trouver le bonheur. Adieu Nikolaï! exprime t'elle en me tournant le dos pour partir, je regarde la porte qu'elle vient de franchir sans bouger un seul de mes membres. 

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   Je prends place sur mon siège coté hublot de l'avion qui me ramène chez moi en France. Je ferme les yeux pour chasser la tristesse d'être partie sans dire aurevoir à Sergeï, mais je sais que je n'aurais pas pu retenir mes larmes en lui avouant la vérité. Il recevra une lettre où j'ai écrit tout ce que mon cœur protégeait. L'avion prend son envol, m'éloignant au maximum de la Russie, ce pays qui m'a rendue plus forte et enceinte!

 -Bonne journée à vous Mademoiselle! me lance le chauffeur de taxi en déposant ma valise sur le parvis de mon chalet. Je regarde autour de moi, rien n'a changé depuis mon départ, je constate que Louis mon voisin s'est occupé des fleurs et de ma maison. J'entre tout en inspirant fortement l'odeur de bois qui règne ici dans ce lieu, chez moi. Une nausée me force à courir au toilette où je verse le contenu de mon estomac. Je m'assois vulgairement contre le mur de mes Wc en explosant en larmes. Je ne sais plus quoi faire ou penser. Je voudrais tant avoir une amie en cet instant pour lui parler et lui dire tout ce que j'ai en moi qui me pourrit la vie, lui dire que je porte l'enfant de l'homme que j'aime mais que lui me hais, que j'ai des sentiments profonds à son égard mais que tout cela n'est pas réciproque. La fatigue qui me ronge me conduit dans mon lit glacial, je m'allonge sans prendre le temps de me déshabiller, je couvre mon corps d'une couverture avant de poser ma main sur mon ventre que je caresse tendrement. Je réalise qu'en ce lieu, un bébé grandit, un enfant qui n'a rien demandé.

- Je sais que tu ne m'entends pas, mais je te demande pardon d'avoir dis que je ne te voulais pas, sangloté-je éreintée, jamais je ne pourrais avorter, tu es mon cadeau, tu es l'être qui m'offre le droit au bonheur et je sais là tout au fond de mon cœur, que je prendrais soin de toi sans l'aide de qui que ce soit. 

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant