Chapitre 5

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      Une semaine que chaque jours, je joue aux échecs. Je reconnais que Sergeï est un adversaire très redoutable.  Il a gagné à plusieurs reprises. En ce moment, je l'attends pour jouer notre énième partie. Je me suis vêtue le plus simplement possible, car aujourd'hui est le jour où je quitte cet endroit. Je suis nerveuse, mes mains sont moites, j'appréhende de jouer la comédie face à mon gorille. Pour la conversation, c'était bref. J'ai réussi à obtenir que le patron se Nommai Nikolaï et qu'actuellement il était en Sicile et que son retour n'était pas à l'ordre du jour, mes nerfs se jouait de moi, j'ai simulé un ennui totale de jouer dans ma cellule, que j'avais besoin de sentir l'air frais sur moi. Mon ravisseur après mur réflexion m'a octroyé le droit de jouer à l'extérieur dans la véranda. 

  La porte s'ouvre, Sergeï me fait signe de le rejoindre. Je me saisie de la boite de jeu, que j'ai soigneusement rangé, avant de venir vers lui. Sans prêter attention à lui, je regarde le long couloir qui me fait face avant de sombrer dans le noir.

-Mais, déclare-je 

-Une simple précaution Mlle Dumont. m'explique mon ravisseur en glissant le tissu noir sur ma tête. Je jubile car jamais je ne pourrais observer ou se trouve la porte d'entrée, ou une quelconque sorties. Je vais vous guider, n'ayez crainte. me précise t'il tout en glissant son bras dans le mien. Mon corps se raidit à ce touché. N'ayez pas peur, si j'avais voulu abuser de vous, je l'aurais fais depuis le premier jour, mais ce n'est pas le cas. Donc ayez confiance!

-Confiance? avoue-je, c'est le pompon! jamais je ne pourrais avoir confiance en vous! vous m'avez kidnappé! lui rappelé-je sous sa poigne qui me maintient fermement pour m'éviter de chuter. Sérieusement comment peut'il me demander de lui faire confiance? jamais je ne serais assez stupide pour lui offrir une once de sa demande. Quel bougre ingrat!

-Je ne vous demande pas d'avoir confiance en moi en continu Mlle Dumont car m'accorder ce lien serait la plus grave erreur que vous puissiez faire! me fait il constater d'une voix grave. Ce que je voulais dire Mademoiselle, c'est me faire confiance juste le temps que je vous amène dans le patio! conclut il en m'asseyant sur une chaise à l'assise douce. Mon bourreau retire la cagoule qui me couvre la vue. Je cligne des paupières pour m'habituer à la clarté flamboyante qui m'entoure. LA vue est splendide sur le parc qui entoure le domaine, la neige s'est installée en abondance m'offrant un paradis blanc de sa poudreuse. L'espace d'un instant je retrouve mon âme d'enfant, j'ai envie de courir, de m'allonger dessus et faire l'ange avec mes bras et mes jambes. Mais la présence de Sergeï me rappel à l'ordre. Je tourne le visage pour le regarder, mes orbes perçoivent une porte légèrement ouverte, je sens que c'est mon issue de secours que j'emprunterais dans peu de temps.

  Nous enchaînons la troisième partie d'échec, je constate que mon ravisseur gesticule sur sa chaise. Il se dresse rapidement en m'ordonnant de le suivre, chose que je rechigne de faire.

-Je vous jure de ne pas bouger! déclaré-je d'une moue boudeuse. Je vous ais fait confiance pour venir ici, alors faites moi confiance, soufflé-je d'une voix honnête. Son visage m'offre une réflexion des plus étrange.

-Ne m'obligez pas à le regretter Mlle Dumont! susurre t'il en se déplaçant vers la porte du fond. Je patiente quelque instant avant de me lever pour courir vers la porte.

   Le froid hivernal de ce pays me saisit ardemment. Je n'ai ni manteau, ni bonnet mais je n'en ai que faire. Je veux retrouver ma liberté alors si je dois mourir autant le faire en tentant de me sauver! Tout est blanc autour de moi, je ne cesse de courir, mes poumons me brûlent, mes mains ressemble à un homard cuit, le rouge y loge avec persévérance. Je m'adosse quelques secondes contre le tronc d'un arbre, je dois retrouver mon souffle avant de reprendre ma course. Mon nom résonne au loin, sans attendre, je me mets à courir, mes traces de pas sont visibles dans la neige, je ne dois pas perdre de temps. Je me glisse à l'intérieur d'un bosquet, la neige y est moins présente. Je tente d'observer la direction que je dois prendre, mais je constate que des arbres sont à perte de vue, comment est-ce possible d'avoir autant de terrain? Mes bras sont martelés par les griffures des branches, je presse mes enjambées, je dois réussir à fuir de ce lieu. Mon pull s'agrippe à une branche d'épines, je tire si fortement, qu'un bout de mon tissu pend sur la branche. La voix se rapproche, je panique, je cours encore, je cherche le second souffle que soi-disant nous avons tous en nous, mais actuellement je ne le trouve pas. J'ai mal au torse, aux poumons, mes pieds sont gorgés d'eau. J'ai froid malgré ma course effrénée. La panique m'a rattrapée, elle est en moi, je pleure de ne pas arriver à me sauver et de jouir de la liberté que deux hommes m'ont volée. Je perçois une ouverture dans le mur qui me fait face, un arbre s'est effondré m'offrant une issue que je m'empresse de rejoindre. Deux chutes ralentissent mon avancée. Je pose un pied sur l'arbre pour grimper sur le tas de cailloux qui m'aide à m'élever. Je franchis le mur, je suis libre, enfin c'est ce que je pensais avant de constater qu'autour de moi, des champs s'étendent à perte de vue. Je me fou de ne pas voir une maison, cela n'empêche pas ma raison de continuer à penser à ma liberté. Je reprends ma marche, je pousse un cri quand mon corps est au sol. Une masse se place devant moi, ce n'est pas Sergeï, je le sais au fond de moi.

-Mlle Dumont, je vous attendais un peu plutôt, me crache la voix de mon ravisseur. J'attends depuis plus de trente minutes votre arrivée. précise t'il en me relevant pour me glisser sur son épaule. Je l'entends jurer en Russe. Je pleure de colère d'avoir cru réussir à m'échapper, de rage car cet homme va me tuer avec le pistolet qui orne sa ceinture que je vois de ma hauteur. Je ne tente même pas de l'attraper car je ne sais pas tirer et à tout les coups, la sécurité est mise et je ne sais même pas comment elle se retire. Cessez de geindre, vous porter est déjà un supplice alors vous entendre couiner me tape sur les nerfs! et croyez moi Mlle Dumont, mes nerfs sont déjà à fleur de peau! clame t'il en me faisant rentrer de force dans sa voiture sous le regard de Sergeï qui me montre un visage remplis de déception à mon égard, un regard obscur où se joue une parade d'éclair illuminés de rancœur.

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant