Chapitre 4

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   Je reste tétanisée par l'action que le Russe m'a imposé en entrant sous la douche. A quoi m'attende-je sérieusement? Je sors enfin de ma torpeur, je glisse une à une mes jambes hors de la cabine que je croyais colossale mais le corps de mon kidnappeur  à l'intérieur la rendue extrêmement dérisoire.  Je m'accorde le temps de me sécher, étant prisonnière, j'en déduit que ce moment où je dois  normalement être seule pour me laver, sera ma singulière fonction.

  J'extrait le haut de mon buste de la salle de bain, je n'ai qu'une serviette autour de ma taille, je n'ai guère le désir de me retrouver face à mon ravisseur. Dès que je suis rassurée que personnes n'est présent dans la chambre, je déracine mes pieds du carrelage et je me glisse entièrement dans la pièce. Mes orbes se posent sur un vêtement disposé sur le lit. Malgré ma réticence d'approcher, je cède au désir de recouvrir mon corps. JE ne fais pas la fine bouche en temps normal mais tenir une chemise d'homme entre mes doigts me force à croire que je vais porter la chemisette de la personne avec qui j'aurais couchée. Il n'en est rien donc je secoue la tête en haussant légèrement les épaules et je glisse cet habit sur ma peau. La douceur du tissu me foudroie l'épiderme tant par la caresse que par le moelleux qu'elle m'offre. J'attache les derniers boutons en inspirant fortement. Mes pieds bougent, je découvre cet antre avec minutie, chaque détails est disposés humblement. La cheminée m'offre une clarté soyeuse, apaisante, les divers cadres qui comblent le manteau de cet insert, représentent certaines contrées de Russie. Chaque paysages que j'observe attise ma curiosité, ces lieux faisaient partis de mon excursion, je les imprègnes en ma mémoire, espérant que mes songes puissent me conduire vers eux.

   J'étends mon corps entre les draps qui diffuse une odeur accueillante, je me laisse envelopper par la délicatesse de leurs poids sur mon être. Rien ne pourrais laisser croire que je suis prisonnière, sauf le gorille devant moi qui me regarde différemment .Quand est-il entré? Ses orbes scrutent mon visage, ses mains tiennent une boîte rectangulaire d'une largeur imposante.

-Mlle Dumont, émet il en allant poser son précieux sur la table qui longe le mur. Êtes-vous adepte des échecs? me questionne il en déballant le contenu de sa caisse.

-En quoi cela vous regarde! crache-je en me couvrant jusqu'au menton. 

-Rare sont les occasions qui me sont offertes pour partager une partie de ce jeu, alors j'ai osé espérer que vous aimiez vous aussi les échecs. L'homme me confit ses mots, son ton est léger, rien n'est plus aussi brutal en lui. Le patron a dû s'absenter pour quelques jours, avoue il sans me porter un seul regard. Je pensai que nous pourrions trouver un terrain d'entente durant son absence! finit par déclarer en disposant la dernière pièce sur le damier.

-En gros, vous cherchez une personne pour tuer l'ennui que vous allez devoir affronter? questionné-je en plissant mes orbes. Vous croyez que je vais sympathiser avec un homme qui m'a assommé, kidnapper, enfermer dans une pièce durant des jours? conclue-je le regard noir.

-Effectivement, mais vous vous trompez sur une chose Mlle Dumont! je ne veux pas sympathiser avec vous, souffle t'il en s'approchant de mon lit, mes muscles se tendent par la position que j'ai comparé à lui. Je cherche un adversaire qui jouera avec moi car il appréciera de partager une partie d'échec sans aucune ambiguïté. Et d'après mes sources, les institutrices sont très adepte de ce jeu! sa voix suinte d'ironisme, ses prunelles distillent un sarcasme qui m'agace.

-Je jouerai avec vous, si vous me trouvez un pantalon! ordonné je en tenant son regard, qui je sais me sonde en cet instant précis. Je suis votre prisonnière, je ne sais pas me battre comme votre patron semble le croire, déblatéré-je, je ne suis pas une tueuse comme il le pense aussi! et je me suis juré de lui prouver qu'il se trompe royalement sur moi! comment? je n'en sais rien moi-même? déclaré-je en levant les yeux au plafond. Mais je sais que je finirai par lui faire admettre que ces idées sur ma personne n'était qu'un ramassis de conneries! 

-Vous avez finis Mlle Dumont? me clame Sergeï en extirpant un jogging de la penderie que je n'avais pas remarqué. Ici, vous avez divers vêtements, explique mon ravisseur en me lançant le pantalon. Cessez de geindre pour ne rien dire et hâtez-vous! m'ordonne l'homme qui se tourne avant que je me lève pour enfiler l'habit aussi sombre que mon désir de foutre le camps de cette maison.

   Nous menons une partie de ce jeu depuis plus de deux heures, j'étudie chaque coups qu'il joue, je contre à plusieurs reprises ses tentatives de me mettre en échec et mat. A chaque fois que je lui vole les pions qui pourrait le mener à la victoire, il parle en Russe les traits du visage enragés. Mon père adoptif passait la plupart du temps à m'inculquer ce jeu pour m'apprendre la patience et l'art d'observer mon adversaire. Au début, je me fichais royalement de son apprentissage mais actuellement, je comprends parfaitement ce que mon paternel essayait de me faire comprendre. Je ne laisse aucunes expressions prendre vie sur mon visage. Je reste totalement neutre face à l'homme qui devient rouge de colère quand je lui sourit en le mettant en échec et mat.

-Eh bien Mlle Dumont, je peux affirmer que jouer avec vous, est un pur délice. crache t'il en se levant. Verriez-vous un inconvénient à ce que nous puissions renouveler une autre partie demain? Sa question me prend de court, je n'aurais jamais cru que cet homme au physique de rambo qui me laissait croire que son QI s'élevait à celui d'une huître serait aussi passionné par ce genre de divertissement. Je pense qu'il doit se douter de mes pensées, il lève les sourcils en étirant sa lèvre supérieur en un rictus sardonique. Vous devriez éviter de réfléchir comme vous le faite, c'est souvent à cause de cela que nous octroyons à nos méninges des douleurs dû à des maux de tête qui pourraient facilement être évité. Clame t'il en se levant sans me quitter du regard. Ses orbes m'interroge, de sa posture, je comprends qu'il attend ma réponse.

-Avec plaisir, réponde-je en ayant une idée derrière la tête.

  IL me fait signe de son crâne avant de s'extirper de la chambre qu'il prends soin de refermer à clé. Je reste assise quelques minutes, je profite de ce calme pour replacer chaque pions à sa place. Je sais que l'idée qui a prit vie dans mon crâne me conduira soit à ma liberté ou à ma mort....

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant