Chapitre 45

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Trois jours que je suis allongée sur ce lit d'hôpital, mes fesses commencent à me faire comprendre qu'il va être temps de sortir. Je souffle bruyamment pour chasser l'ennui qui me gagne. Nikolaï lève les yeux de son journal tout en le pliant avant de croiser ses jambes.

- j'en ai marre! dis-je en regardant le plafond

-Penses aux bébés, c'est pour leurs bien que tu es ici!

-Non, c'est à cause de votre petite manigance à toi et Sergeï que je suis ici! grondé-je en m'appuyant sur mes coudes pour le regarder, si vous n'aviez pas inventé cette ineptie, je n'aurais pas perdu de sang!

-Et tu n'aurais pas appris que nous attendions des jumeaux! lance t'il en se levant.

-Je suis coincé ici jusqu'à l'accouchement! tu dois être content en fin de compte, tu as obtenu ce que tu désirais Nikolaï! révélé-je en laissant ma tête retomber sur l'oreiller

-Et qu'est-ce que je désirais? me demande t'il en penchant légèrement son visage les yeux plissés, un rictus aux lèvres.

-Me faire venir en Russie, sois content tu m'as jusqu'à la fin de ma grossesse! rétorqué-je en le fusillant du regard! Je suis coincée dans ton pays et pour couronner le tout, je suis totalement à ta mercie! que demander de plus! ironise-je sous l'entrée du médecin!

-Mlle Dumont, déclare t'il, je tourne mon visage sur Nikolaï qui me traduit. Vous pouvez sortir! cancane t'il en me donnant des papiers, votre ordonnance, vos prochains rendez-vous et lance t'il en secouant la feuille, votre autorisation de sortie! J'écarte les yeux en l'observant, je reconnais que ce médecin est différent autant par sa façon d'exercer que par son comportement.

-Dans ce cas! souffle-je en me levant avant de me pencher en avant. Oh putain! crache je en me tenant le ventre.

-Vous devez prendre votre temps, vous avez des jumeaux, douceur et calme sont vos priorités maintenant Mlle Dumont! avertit le médecin avant de sortir.

-Partons d'ici, gronde Nikolaï, je vais te trouver un autre gynécologue, celui là ne m'inspire pas confiance, lance t'il en posant une main dans mon dos, son touché me foudroie d'un désir qui s'empare de mes entrailles.

-Non! ordonné-je en lui faisant face, j'ai confiance en lui, alors tu me laisses être suivis par ce gynécologue, souffle je en fermant les yeux, s'il te plait Nikolaï.

-Je t'aurai prévenue! grogne t'il tout en poussant le fauteuil roulant que l'infirmière vient de nous prêter, je me laisse happer par le froid quand les portes coulissantes s'ouvrent. Je sers contre ma poitrine mon sac pour apaiser la froideur qui tente de pénétrer. La voiture est là! me précise t'il en me poussant plus rapidement. Installe toi, je ramène ton carrosse et nous rentrons à la maison! affirme t'il avant de se tourner pour m'offrir son dos. Je claque la portière sans le quitter du regard.

-Rentrer à la maison, ma maison est en France pas en Russie!, Pourquoi ai-je écouté Sergeï, j'aurais dû suivre mon instinct et me douter que tout cela n'était qu'un tissu de mensonge! révélé-je à moi-même. Je ne sais plus quoi faire ou penser, continué-je en caressant mon ventre. est-ce que je dois croire votre père? souffle-je, est-ce qu'il ne me ment pas dans le but de vous arracher à moi à votre naissance?, mon dieu, je suis perdu. renifle-je en posant mon crâne contre le repose tête. Nikolaï revient en courant, de le voir ainsi m'émoustille, je sais que les hormones sont en cause, mais je reconnais que de le regarder m'avait manqué.

-C'est bon! lance t'il en prenant place derrière le volant. Ses mains se serrent dangereusement sur le volant, il enclenche  la première par le joystick au volant avant de s'engouffrer dans la circulation sans jamais me porter un seul regard. LA route s'annonce calme et fluide, je constate que la neige règne en maîtresse sur les chaussées mais sur la route, elle n'a plus sa place. Nikolaï circule entre les voitures, à la sortie de l'autoroute, il prend une direction qui m'est vaguement familière, j'ai la sensation d'être déjà passée par cette route entourée de forêt recouverte de neige.

-Pourquoi es-tu si nerveux depuis notre départ de la maternité? demandé-je en regardant à travers la vitre pour éviter de croiser son regard que je sens peser sur moi.

-Tout simplement car la prochaine fois que nous partirons de ce lieu, nous aurons nos enfants à l'arrière de cette voiture Aurore! me lance t'il d'un timbre ferme. Je dois à partir de maintenant vous protéger tous les trois de mon monde, je dois vous mettre en sécurité!

-Quand tu parles de nous mettre en sécurité, commence-je en tournant lentement mon visage pour l'observer, tu veux dire vivre comme Sergeï et sa femme, toi dans une maison et moi planqué dans une autre ville dans une maison? demandé-je calmement.

-Aurore écoute,

-Non! ne dis rien de plus, déclare-je en sentant les larmes monter dans mon regard, je croyais que tu  voulais être avec nous, en fait, quand tu dis que tu m'aimes, tu te trompes Nikolaï, c'est tout simplement dû au fait que tu vas devenir père et que tu as réalisé que cet, ces enfants existent vraiment, alors pour avoir bonne conscience, tu veux montrer que tu es là en nous enfermant dans un lieu secret où tu viendras juste quand tu auras besoin de vider tes couilles et que tu auras eu un désir de voir tes fils! dis-je amèrement! alors écoute moi bien Vitvikov, de un, je ne t'ai jamais dit que je voulais une quelconque intervention de ta part dans ma grossesse où à la naissance de mes enfants, de deux je ne t'ai jamais dit où laissé croire que j'avais envie de revenir vers toi dans tous les sens du terme! déblatéré-je les poings serrés. Ne croit pas que j'accepterai une seule seconde ta vision de la vie que tu veux m'imposer! cette vie, je la vivais tranquillement en France avant que tu ne réalises en te levant un matin que tu es tombé amoureux de moi! 

-Aurore, grogne t'il entre ses lèvres, pourrais-tu un instant te taire et me laisser parler! tu t'imagines que je vais accepter de vivre loin de toi où de mes enfants? ça, c'est dans tes rêves à toi, me dit il en se garant devant son chalet. Si tu es d'accord et seulement après que tu ais réfléchis, c'est ici que je souhaiterais que nous vivions avec nos enfants Aurore! me confit il en posant son crâne sur le repose tête. Et non, je ne me suis pas levé un matin en réalisant que je t'aimais, Je reconnais que le jour où je t'ai rencontré, tu me donnais l'impression d'être une vieille fille avec ton tee-shirt cendrillon et ton jogging trop grand pour toi, ricane t'il en redressant son visage, tu m'as amusée les premiers temps , montrer qu'un homme comme moi dépourvu de sentiment peut apprendre à découvrir cette émotion qui te bouffe les entrailles quand celle qui te la procure, n'est plus là à tes côtés. me révèle t'il d'une voix rauque, quand j'ai découvert ton test de grossesse, je ne te mentirai pas, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est que tu me tendais un piège pour obtenir de l'argent de moi, mais j'ai vite réaliser que je vivais avec mon passé, peur de devenir comme mon propre père qui payait ses maîtresses pour leurs silences. MAis toi Aurore, tu n'es pas mon passé, tu es mon présent et mon futur, tu es ma rédemption, mon bonheur que je croyais à tout jamais perdu. déclare t'il en tournant son visage pour prendre le mien en coupe, je t'aime Mlle Dumont, murmure t'il en déposant ses lèvres sur les miennes, laissant jaillir ce désir qui me foudroie de l'intérieur, j'approfondie notre baiser en passant mes bras autour de son cou, son sourire qui s'immisce dans notre baiser m'oblige à reculer mon visage. Pour quelqu'un qui ne cesse de me faire comprendre qu'elle me déteste, je peux dire que tu es mauvaise actrice, souffle t'il avant que je repose mes lèvres sur les siennes. Une paix intérieur s'empare de mon être, un souffle nouveau s'érige dans ma tête, je sais qu'avec lui, ma vie sera mouvementée, que nous traversons les jours prochains avec peine et joie. Mais pour l'heure, je m'extirpe de la voiture pour rejoindre Nikolaï qui m'aide à rentrer dans le chalet pour nous conduire dans sa chambre.

Le tatoué, le mafieux russeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant