Number XIII

Chapitre 28

Ça fait une semaine que j'essaie de m'échapper de cette chambre ! Une longue semaine où je n'ai eu le droit que de dormir et respirer !

Les nuits qui ont suivi le combat, nous avons continué de dormir ensemble avec Jake, mais quand je me réveille il est toujours partie. Il m'a dit qu'il avait beaucoup de travail et qu'il m'expliquerait la situation quand je serais rétabli....

Je commence à vraiment être accro à cette tête à claques, et j'apprécie de le savoir à mes côtés mais là il y a des limites ! J'ai l'impression d'être Princesse Raiponce dans sa tour et Ava est ma méchante mère ! Elle passe son temps à me surveiller, soi-disant parce que je suis encore faible !

Bon je suis bien contente de me faire dorloter, mais là j'ai l'impression que je vais étouffer, je veux de l'air ! J'enfile  une grande chemise à Jake et mon jean bleu ( quoi ? ! ça peut arriver aux meilleures de délaisser le noir de temps en temps ! ) et descend doucement les escalier.

-    Iris ne m'oblige pas à te courir après ! cria Ava depuis le salon, foutue ouïe ! Il ne pouvait pas naître sourd ses loups ! Je soupirai et la rejoins.

-    Ava je dois te dire quelque chose d'important. Dis-je le plus sérieusement possible

-    Dis-moi ? Fit-elle intriguée mais pas dupe pour autant...

-    Si je ne sors pas prendre l'air je me défenestre. Je laisserai une lettre avec marqué que tout est de ta faute !

-    Ça va, ça va ! On sort mais pas longtemps !  De toute manière je n'en peux plus de t'entendre te plaindre ! Je déposai un baiser sur sa joue comme une enfant et je commençai à lasser mes bottines.

-    On pourra passer voir Jake ?

-    Oui, aller viens avant que je change d'avis !

Je la rejoins rapidement et quand le froid picota ma peau je me sentis revivre. Je pris une grande inspiration et je restai immobile un moment. Ava ne dit rien se contentant de me regarder faire. Nous commençâmes à traverser le village

-    Ça va mieux ? me demanda-t-elle

-    Comme on dit : Libéré délivré !

Nous traversâmes la place du village, Ava me raconta leurs installations ici. La plupart des loups travaillent en ville mais certains entretiennent le village ou tiennent les petits commerces.

Ils vivent ensemble mais chacun a sa petite vie !

- Bonjour ma Luna. Ava tira sur ma manche pour que je réalise que c'est à moi que s'adresse ses mots, je me retournai et fis face à un couple âgé.

- Bonjour Luna, nous voulions venir nous présenter plus tôt mais vous n'étiez pas disponible... Me dit la femme aux cheveux blonds vénitien.

- Nous sommes Laïla et Amiel Wright, les parents de Bethanny, nous tenions à nous excuser pour le comportement de notre fille. Merci de l'avoir épargnée. Il me saisit les mains et s'agenouilla devant moi, mais je restai figé comme une statue. Merci pour votre clémence ma Luna, nous ferons tout pour vous servir au mieux !

Je restai choquée devant l'homme et la femme agenouillés dans la boue . J'eus de la peine pour eux, je n'ai jamais voulu qu'ils se sentent obligés de faire ça, je ne veux pas avoir se rôle... Je m'agenouillai à mon tour et ils furent surpris.

-    Madame et monsieur Wright, votre fille avait simplement besoin d'un rappel à l'ordre, elle fait également partie de ma meute et je ne souhaite pas que des membres perdent la vie. Je compte seulement sur vous pour bien vous occuper de son rétablissement. Je saisis leurs mains et nous nous relevâmes comme un seul homme.

-    Nous devons y aller Luna, me dit Ava la larme a l'œil

Je fis un signe de la tête aux parents et je partis avec Ava. Je ne sais pas ce qui lui arrive, mais elle affiche un sourire niais.

-    Jake est encore loin ?

-    Non on arrive, tu es fatiguée ? Elle pointa une grande maison

-    Non non ça va  et toi ?

-    Comment ça et moi ?

- Tu as l'air bizarre ! je détournai les yeux gênées

-    Je ne suis pas bizarre, je suis juste contente que tu sois ma Luna !

-    Arrrg tu ne vas pas t'y mettre toi aussi hein !

Je lui donnai un coup de coude dans les côtes, mais la douleur de mon bras me rappela vite à l'ordre ! Ava rigola légèrement et à peine rentré dans la maison je me stoppai net ! Des étoiles dans les yeux, je me dirigeai d'un bon pas vers le piano noir installé dans un coin de la pièce. Je restai plantée devant .

-    Je peux ?  je regardai Ava les yeux pleins d'envie

-    Si tu veux. Elle saisit dans un fauteuil. J'espère juste que tu sais jouer, sinon tu vas nous briser les tympans ! Jake est juste derrière cette porte il ne devrait pas tarder à rappliquer.

Je lui souris et je m'installai. Le piano était magnifique, j'appuyai sur une touche et un joli son envahit la pièce. Je souris et je positionnai mes mains.

Je commençai par jouer un morceau de Chopin, mon préféré. Je me laissai submerger dans ma musique. Je laissai mes pensées dérivées. Je repassais tous les événements de ces quelques mois, j'enchainais sur la sonate au clair de lune de Beethoven.

Je pensai à  mes amis, aux jumeaux Profaci, à Alexander mais aussi à Nani et à ma maison. Je continuai avec la valse numéro deux de Shostakovitch et je souris quand j'entendis Jake dans mon dos.

J'appuyai plus fort sur les touches, mon bras me fit mal, mais je l'ignorai. J'avais oublié cette sensation, la sensation de n'avoir plus aucun problème. Le piano m'a toujours fait cet effet, c'est chez les Profaci que j'ai appris à en jouer. Je me demande ce que font ses démons en ce moment, encore à faire la fête j'imagine !

Je calmai le rythme de mon morceau et quand j'arrivai à la fin, je sentis des lèvres se posaient dans le creux de mon cou.

-    Combien de talents me caches-tu ? me murmura la voix suave de Jake

Je lui souris mais je continuai de jouer. Jake s'assit à côté de moi et me regarda jouer.

Mais au bout d'un moment son regard brûlant me força à arrêter, j'avais l'impression d'être en ébullition.

Je retirai les mains du piano et je tournai légèrement la tête pour le regarder . Il caressa ma joue pour repositionner mes cheveux et mon cœur s'emballa.

Ensemble nous nous approchâmes doucement et le temps s'arrêta pour nous .

Il posa ses lèvres contre les miennes et je sus à ce moment précis que je lui donnerais mon âme.