Chapitre 37 : Partie 2

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Point de vue Morgad :
Après avoir traversé le portail, je me retrouvai sur une plage déserte, face à la mer. Eh ben, y'avait pas à dire, c'était loin de l'ambiance mièvre de Vanaheim, quand je voyais avec quelle puissance les vents glacés balayaient la côte et faisaient s'écraser les vagues contre les récifs des falaises à quelques dizaines de mètres de moi. De ce que je voyais, le paysage ressemblait à celui des côtes de Norvège où nous nous trouvions hier. Si c'était vraiment l'endroit où nous nous trouvions, j'aurai préféré recevoir notre mission directement et éviter le passage à Vanaheim. Il ne me fallu pas beaucoup de temps pour me rendre compte que la température de l'air était clairement plus basse que celle de cet autre Royaume. Encore une chose qui ne me manquerait pas de là-bas.

- Et maintenant, c'est par où ? Questionnai-je le sorcier, qui était en train de refermer le portail.

Il me désigna la mer.

- Pourquoi ne pas directement nous y téléporter ?

Il ne m'écouta pas et commença à s'approcher des falaises et des récifs qui les bordaient, m'ignorant totalement.

- Hé, vous allez pas me faire croire que vous êtes devenu sourd en deux secondes, quand même ?

Toujours aucune réponse. Il commençait déjà à m'énerver, le pseudo-Dieu...

- Vous êtes pas bavard, franchement, j'en attendais plus d'un type qui a le surnom de "Langue d'Argent" !

Rien de tel que de lancer des piques sur des souvenirs d'une époque où tout ce qu'il avait pu être était faux pour l'énerver et possiblement le faire parler. Eh oui, avec tout ce que j'avais appris sur toi quand j'étais sur Midgard, tu pouvais être certain que je n'allai pas te lâcher, le Jotun...

- À quel point un hybride peut-il être idiot pour ignorer le fait que certains êtres ne peuvent survivre que peu de temps dans un milieu comme celui-là ? Lâcha-t-il en continuant de me tourner le dos.

"Hybride", hein... C'est vrai que pour les gens comme lui, ce mot sonnait comme une insulte. La vipère commençait donc à cracher son venin... Le serpent se sentirait-il menacé pour prendre la peine de se défendre contre quelqu'un comme moi ? J'étais à la limite de me sentir flatté, là, quand on connait le degré d'intolérance des Neuf - pardon, Huit depuis quelques temps - Royaumes. Avait-il quelque chose à cacher en particulier pour prendre cette peine ?

- Vous n'allez quand même pas me dire que l'un des sorciers les plus puissants de l'Yggdrasil est incapable de lancer un sort pour pouvoir respirer sous l'eau ? Me moquai-je, dans le but évident de le faire parler. Aller, avouez que ce serait risible !

Le pseudo-Dieu s'arrêta subitement de marcher et je remarquai qu'il se retenait de serrer les poings. Est-ce que je venais de toucher une corde sensible ? J'espérais que oui.

- Quoi, sérieusement ? Fis-je pour en rajouter une couche. Il manquerait plus que vous ne puissiez strictement rien faire dans l'eau et ce serait le pompon pour notre mission !

Il tourna alors la tête vers moi et me lança le regard le plus froid qu'un Jotun pouvait lancer. C'est dire à quel point ce que je venais de dire était proche de la réalité.

- Mais... Mais c'est quelle genre de faiblesse, ça ? Par les Nornes, dites-moi que c'est pas vrai !

Ça a dû être le commentaire de trop, puisque, la seconde qui suivie, le Jotun se retourna, m'attrapa par la gorge et me souleva d'une dizaine de centimètres au-dessus du sol. Son expression faciale était passée de celle d'un type blasé à celle de quelqu'un qui essayait de se retenir de commettre un meurtre. Et moi qui pensait que les serpents avaient le sang froid... Celui-là en avait moins que ce que je pensais...

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant