Point de vue Morgad :
- Tu ne veux pas dormir pour reprendre des forces, hybride ?
- Avec vous à côté ? Sans façon, merci, je tiens encore à la vie.
Le temps est incroyablement long quand on est avec quelqu'un comme ce faux Dieu. On avait littéralement passé l'après-midi soit à se murer dans le silence, soit à se chercher l'un l'autre en jouant à qui s'énerverait le plus vite, et je n'étais pas celui qui gagnait. Inutile de le cacher, il m'épuisait et m'insupportait de plus en plus. J'étais de surcroît obligé de mesurer chacun de mes mots avant de les prononcer, sans quoi je pouvais tout aussi bien commencer à creuser ma tombe ! Rien à redire, les menaces du Jotun étaient très persuasives.
Pour ne citer que quelques exemples, voici quelques unes des joutes verbales que nous avions menées :
La première était survenue dès qu'on avait commencé à manger. J'avais émis des doutes sur ses intentions envers notre camp - il avait quand même trahi les Jotuns pour s'enfuir avec nous quand ça avait commencé à mal tourner pour lui - et sur le niveau de confiance qu'on pouvait lui accorder, et ça avait dérivé sur les probabilités qu'il retourne dans le camps de Lungden une nouvelle fois dès que la situation lui semblerait plus avantageuse.
- J'espère que vous ne pensez pas sincèrement que retourner auprès de votre peuple pourrait vous servir de porte de secours si ça finissait mal pour nous ? Ils n'auront jamais confiance en vous après le retournement de veste que vous leur avez fait.
- Tu oublies que je sais tout ce que les Vanes comptent faire, ces informations sont trop précieuses pour qu'ils me tuent avant de toutes les avoir.
- Sauf que s'ils ne les connaissent pas déjà, ils vous les prendront sous la torture avant de vous anéantir dans l'indifférence générale de tout le monde.
"Remarquez, ce serait un juste retour des choses : c'était à peu près le sort qu'ils vous réservaient de base, quand vous êtes né, à la différence près que vous auriez fini au Niflheim et pas au Néant." Je me retins évidement de dire ça à voix haute, les menaces qu'il m'avaient faites encore bien encrées dans la tête.
- Ne sous-estime pas un Dieu comme moi, hybride, fit-il en élevant la voix. Tu n'as aucune idée des avantages que je pourrais leur offrir si je les rejoignais. As-tu au moins conscience qu'un quart de tout ce que je sais des secrets de ces mondes suffirait à ce qu'ils soient incapables de se passer de moi pour gagner cette guerre ?
- Si c'est vrai, qu'est-ce que vous attendez pour rejoindre nos ennemis ? répondis-je en commençant à perdre mon calme. Pour nous planter un couteau dans le dos encore une fois ? Pour me tuer, là, tout de suite ?
Il resta de marbre.
- Si c'était pour en arriver là, pourquoi ne pas simplement nous avoir laissé sur Jotunheim ? À l'heure qu'il est, nous aurions déjà été exécutés, et vos seuls opposants seraient des Vanes et des Einherjar qui se basent sur le plan du dernier Ragnarök pour se battre. La victoire aurait été simple.
À m'entendre, on dirait que je lui reprochait son plan d'action tout en lui expliquant comment il aurait pu en finir beaucoup plus facilement. Après réflexion, je n'aurai pas forcément dû dire ça, il allait peut-être avoir de nouvelles idées à cause de moi.
Pourtant, il ne fit rien et sembla même se calmer.
- Mon but, et le tien aussi je présume, est de survivre au-delà de la confrontation de ta chère amie contre les Infinités. La guerre contre son frère n'est qu'une étape pour y arriver, et je veux simplement savoir si il ne serait pas un meilleur choix, et pour cela, j'ai besoin de les voir tous les deux au plus fort de leurs capacités. Sinon, je n'aurai pas hésité un seul instant à te trancher la gorge dès notre rencontre, sois en certain. Heureusement pour toi, Laïra a l'air de vouloir faire autre chose que ce qu'avait prévu Freyja, et ça pourrait changer la donne. Et puis, comme je te l'ai déjà expliqué, je n'ai pas envie de risquer de me faire trucider une nouvelle fois si je te tue maintenant.
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Laïra, la fille du Temps
RandomJe m'appelle Laïra, et ne me demandez pas mon nom de famille, parce qu'il a dû se perdre en chemin, avec mon âge, durant ma - pardon, mes - naissances. Oui, je suis née deux fois, il y a assez longtemps, mais ce sera plus facile à expliquer en comme...