Chapitre 10

64 4 3
                                    

Cela devait faire plusieurs heures que je somnolais sans véritablement trouver le sommeil. J'étais allongée sur le côté, les bras en croix sur mon buste. J'avais ramassé ma dague et l'avais mis dans la poche intérieur de mon gilet, de façon à ce qu'on ne puisse pas la voir.

Étendue par terre, dans ce qui serait la pénombre, je regardais le plafond irrégulier fait d'innombrables fines couches de glaces, voyant parfaitement bien je ne sais comment dans l'obscurité de ma cellule.

Enfin bref, j'imagine que vous vous demandez certainement pourquoi il y a des moments où je me fous de la gueule des autres, pourquoi je ne suis pas devenue folle après avoir compris la vérité (le multivers, le bazar qu'est ma famille, ...), et pourquoi je me fiche de mourir ou non.

Premièrement, je me fous de leur gueule parce que j'aime dire clairement ce que je pense (pas comme certains), et, surtout, parce que je n'ai rien d'autre à faire.

Deuxièmement, je n'ai pas eu énormément de temps pour me poser des questions sur le pourquoi du comment et le comment du pourquoi.

Troisièmement, comme je l'ai déjà dit, je n'ai plus de pouvoirs pour défendre le(s) monde(s), et plus trop d'espoir non plus.

Autant dire que je vais commencer à philosopher sur "être ou ne pas être". La joie...

Je soupirais. Combien de temps allais-je devoir m'ennuyer ainsi ?

J'avais dû m'assoupir quelques instants car je n'eus pas le temps de l'entendre arriver qu'il avait ouvert la grille et était entré dans ma cellule. Je fis semblant de dormir, tout en sortant ma dague de mon gilet et en la cachant entre mes bras, attendant le bon moment.

Loki s'approchait et il était désormais à moins d'un mètre de moi. Encore quelques instants et...

Brusquement, j'avais sortis mon arme et m'étais retournée, la lame pointée sur lui, prête à la lui planter dans la gorge, quand mon bras s'immobilisa. En fait, tout mon corps, sauf mes yeux, était paralysé.

Loki me regardait, une expression indéchiffrable dans les yeux. De ce que je voyais, il n'avait plus sa peau bleu de Jötun, l'ayant troqué avec une autre qui lui donnait une apparence humaine, ou plutôt asgardienne. Il prit délicatement ma dague et la fit disparaître, ferma ma main, puis replia mon bras sur mon buste, me prit dans ses bras à la façon d'une princesse, une main dans le dos et l'autre sous les genoux, et me transporta hors du cachot.

Malgré mon incapacité à bouger, je restais tendu.

- Calme-toi, il ne t'arrivera rien. me dit-il finalement.

Me calmer ? Facile à dire ! Je ne savais ni pourquoi il me sortais de là, ni où il m'emmenait. Mes blessures me faisaient un mal de chien, mes poignets me brûlaient à en mourir et je sentais ses mains froides sur chaque parcelle de mon corps qu'il touchait au travers de mes vêtements.

Loki continuait de traverser de multiples couloirs, de monter et de descendre un nombre incalculable d'escaliers, de passer devant des centaines de grilles et de portes, durant ce qu'il m'a semblé une éternité. Enfin, il s'arrêta devant un mur. Il n'avait rien de particulier, jusqu'à ce qu'il s'ouvre en deux, laissant apparaître une magnifique pièce.

Il rentra à l'intérieur et m'emmena vers ce qu'il semblait être une chambre. Il y avait un grand lit doré au centre, et pas vraiment d'autres meubles.

Il me déposa délicatement sur le lit, sans dire un mot, et repartit. Je ne pouvais toujours pas bouger, et fis donc la seule chose possible en ce moment : dormir.

À mon réveil, je réalisais avec soulagement que je pouvais enfin bouger. Je m'assis sur le rebord du lit et vis que tout les endroits où j'avais été blessée étaient couvert de bandage. Je me mis à rire un instant en pensant que je devais ressembler à une momie. Passé cet instant, je me rendis compte que j'étais seule. Il n'y avait pas de bruit, même à l'extérieur de la chambre. En me relevant, je pris conscience que ma dague était posée sur une petite table près du lit. Je n'était donc pas captive. Je la prit dans mes mains et la garda pointée devant moi.

Mon regard se posa sur les meubles qui m'entouraient : un grand lit, des draps et des couvertures dorés et confortables, des oreillers moelleux, de grands tapis par terre, des armoires et une petite table fait dans un bois magnifiquement sculpté ainsi que des glaces recouvertes d'or. Si vous ne voyer toujours pas, imaginer une chambre d'un hôtel cinq étoiles.

En faisant le tour de la pièce, je découvris une autre porte, menant à une luxueuse salle de bain. Elle était du même style que la chambre, grande, dorée et agréable. Il y avait un grand bassin circulaire au centre, remplit d'eau claire. Des meubles de bain étaient installés contre les murs, et étaient pleins à craquer de bijoux, de parfums, de produits de beauté, et même de brosses à dents et de coton-tiges.

N'y tenant plus, je sortis de la salle de bain et me dirigea vers l'autre porte.

J'aurais dû me sentir bien, après les jours horribles que je venais de passer, mais quelque chose m'en empêchait. Tout ça était vraiment trop bizarre. Et puis il y a pas mal de choses que je ne parvint pas à comprendre : pourquoi est-ce qu'il m'aidait ? Pourquoi il ne me laissait pas crever de faim et de froid dans ma cellule ? Après tout, j'ai essayé plusieurs fois de le tuer, et lui aussi.

En prenant garde à faire le moins de bruit possible, j'ouvris la porte de la chambre, et me retrouva dans une sorte de salon doré et recouvert de glace. Étrangement, il y faisait assez chaud, comparé à ce que j'avais connu jusqu'ici.

- Enfin réveillée ?

Je sursauta et me retourna, mon arme pointée sur lui, ne l'ayant pas entendu arriver. Lui affichait un grand sourire, ravit de m'avoir surprise.

- Qu'est-ce que je fous là ?! lui demandais-je, à moitié furieuse.

- Du calme, je vais t'expliquer. Mais mange un peu avant, tu dois être affamée.

Il me tendit un panier de fruits terrien, remplit de pommes, de poires et de kiwis. Mes yeux défilèrent entre les siens et le panier, peux convaincu par sa bienveillance.

- Qu'est-ce qui me dit que c'est pas du poison ?

Pour toutes réponse, il prit une pomme et croqua dedans. Comme si je savais pas qu'il pouvait faire des illusions. Mais malheureusement, il semblerait que mon ventre s'en fichait pas mal quant il se mit à gargouiller pas très discrètement.

- Si j'aurais voulu te tuer, ce serait déjà fait depuis longtemps. Dit-il, tout souriant.

- On n'est jamais trop prudent.

Je pris tout de même un fruit et l'avala en quelques secondes. Il ne s'était rien passé. Je rangeais mon arme et lui prit brusquement le panier des mains et alla m'assoir sur l'un des fauteuils du salon en me gavant de fruits. J'allais être malade quelques heures, mais tant pis, j'avais faim !

Il s'assit face à moi, l'air mi-amusé, mi-dégoûté de me voir manger comme ça.

Quand j'eux fini, je repris mon sérieux.

- Pourquoi est-ce que tu m'as sauvé ?

Il ne répondit pas tout de suite et baissa les yeux, semblant hésiter à me répondre.

- Je ne suis pas sûr que ça va te plaire...

- Arrête de tourner autour du pot et dis-le !

Il releva la tête et me fixa de ses yeux verts (aurais-je oublié de préciser qu'il n'avait plus sa forme de géant de glace ?).

- Regarde.

Il attrapa brutalement ma main et la colla sur son front, avant que le décors ne change, et que je comprenne que j'entrais dans sa tête.


Bonjour les gens ! Oui je suis (énormément) en retard sur l'écriture de cette histoire nottament à cause de pas mal d'anniv' à fêter, de la fin des cours, des stages, de manque de temps et d'inspiration et d'un peu (beaucoup) de flemme 😅😅😅. Sinon je suis hyper contente : on a dépassé les 100 vues ! C'est pas beaucoup pour certains, mais moi je trouve ça déjà bien, étant donné que c'est ma première histoire ici. En tout cas, merci à tout ceux et celles qui lisent, n'hésitez pas à voter et à commenter pour me faire par de vos impressions, bonnes ou mauvaises ! À plus pour la suite !


Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant