Chapitre 37 : Partie 1

5 0 0
                                    

Point de vue Laïra :

Ma grand-mère a continué de m'entraîner jusqu'à tard après que la lumière du Soleil de Vanaheim n'ait complètement disparu et que nous soyons plongées dans une nuit sans lune. Qu'importe, puisque nos yeux s'adaptaient facilement à ce manque de visibilité. Cependant, je ne distinguais plus que les formes, pas les couleurs. C'était apparemment là tout l'intérêt de ce nouvel exercice.

- Tu dois être capable de te battre dans toutes les conditions, qu'elles te soient favorables ou non, m'informa-t-elle. Dans le cas présent, sans avoir la capacité de distinguer les couleurs, tu as l'avantage de mieux percevoir les mouvements de ton adversaire et, par conséquent, de mieux prévoir ses coups.

Je hochai la tête, sachant au fond de moi que, comme pour tous les autres exercices testés dans la journée, j'allai sortir de celui-ci avec un peu plus de bleus que quand je l'aurais commencé. Après tout, ce pourquoi je faisais tout ça était loin d'être une gentille petite croisière sans histoire, et j'imaginais parfaitement que les égratignures que je récoltais en ce moment n'étaient rien par rapport à ce que je risquerai de recevoir dans un futur plus proche que ce que je voudrais.

Je me plaçai au centre de ce que je définissais comme un plateau, me concentrant au maximum pour aiguiser mes sens et accroître ma vision, tandis que ma grand mère était assise à une vingtaine de mètres de moi. Je guettais ses mouvements, ne voulant pas me laisser surprendre quand elle commencerait à m'attaquer.

Plusieurs secondes passèrent, et, tout d'un coup, une colonne de terre se forma à ma droite. Je me mis immédiatement en position de défense, m'attendant à ce qu'elle m'attaque dans la seconde, mais elle ne bougea pas d'un poil et resta figée. Ça sentait le gag du "je baisse ma garde et je me prend une patate". Je savais que c'était pas la folle entente entre ma grand-mère et moi, mais de là à me sous-estimer comme ça... C'était quand même hyper dévalorisant...

Je m'apprêtais à lui demander ce qu'elle fichait, quand je perçu du mouvement des coins des yeux, et, grâce à un pur réflexe, j'évitai de justesse les deux pieux qui me fonçaient dessus à gauche et à droite de ma tête en me baissant en arrière alors qu'ils se fracassaient entre eux. Je n'eux pas le temps de reprendre mon souffle que j'en vis un autre se former juste derrière moi. Et merde...

Consciente que je n'avais pas le temps de me remettre debout pour esquiver l'attaque, je mis une main au sol et un bras contre mon visage, et projetai un gros bloc de terre au-dessus, qui se pulvérisa avec le pieux quand ils entrèrent en contact. Je laissai retomber mon bras, reprenant un instant mon souffle. Je m'en sortais pas si mal, on dirait.

"Si seulement tout pouvais être aussi simple..." soupira Terre.

Alors alertée par un pressentiment après ce que venait de "dire" mon alter-ego, je détournai vivement mon regard derrière moi, et n'eux que le temps de voir une forme bondir sur moi, avant de me percuter de plein fouet et me faire valser sur plusieurs mètres. J'atterris lourdement sur une surface dure et une douleur fulgurante traversa tout mon corps. Je m'étais pris la chose en plein dans le dos, et, malgré tous mes efforts, je ne parvenais pas à esquisser le moindre mouvement sans avoir une grimace scotchée sur le visage. De ce que je ressentais, j'avais au moins une ou deux côtes de fêlées.

Je constatai alors que ma grand-mère se tenait debout, à quelques mètres de moi, mais, contrairement à ce que j'aurai pu penser - qu'elle venait pour m'aider et montrer enfin un peu de compassion - elle garda un air sévère et m'ordonna :

- Défends-toi mieux que ça.

Elle n'eut même pas finit sa phrase qu'elle fit jaillir du sol de nouvelles colonnes et les envoya dans ma direction avant que je puisse anticiper quoi que ce soit. Juste avant l'instant où ses attaques allaient m'atteindre, je me forgeai un maigre bouclier de terre autour de ma tête, mais il ne put résister au choc et se brisa alors que les colonnes m'envoyèrent de nouveau voler sur quelques mètres après m'avoir frappées au ventre et à l'épaule.

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant