Chapitre 4

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Nous lâchâmes nos sac et nous nous mîmes à courir à l'opposé des géants. Mais nous n'avions pas fait une cinquantaine de mètres qu'un autre groupe de monstres nous barrait la route. Ils nous encerclèrent rapidement et s'approchèrent de plus en plus pour nous empêcher de nous enfuir. Sur mes gardes, je cherchai un moyen de nous sortir de là, ou, au moins les garçons. Ils n'y étaient pour rien dans ce qu'il nous arrivait. J'était sûre que c'était moi que les géants cherchaient. Pas eux.

Les géants avaient des épées, des masses d'armes et très certainement des pouvoirs. Nous, on n'avait rien. Des coups de poings, de coudes et de genoux, sur des géants, ça ne servirait pas à grand chose, à part ralentir notre mort. Si personne ne venait nous aider, on était fichus.

Mais d'où est-ce qu'ils venaient ? Qu'est-ce qu'ils allaient faire de nous (à part nous tuer) ?

Soudain, l'un des géants se tenant face à moi sortit son épée et me fonça dessus. Je l'évitai de justesse et lui attrapai le bras avant qu'il puisse s'en prendre à Thierry, qui se battait déjà contre d'autres géants à l'aide de ses poings et en jetant de la terre dans leurs yeux. Le géant me regarda de ses yeux rouges sang et me jeta violemment à terre en me serrant la gorge de sa main libre. Il m'empêchait de respirer et mes débattements ne semblaient pas le déranger. Je commençai à voir des points noirs, ce qui signifiait que j'allais m'évanouir. J'entendis un autre géant dire quelque chose à celui qui me tenait, lui disant de ne pas me tuer, si j'étais bien celle qu'il recherchait. Mais qui ça, "il" ?

Profitant d'un instant d'inattention du géant, je lui assènai une magnifique droite dans la mâchoire, espérant de tout cœur qu'il me lâche. Surpris, il me relâcha et je lui donnai un coup de pied dans le ventre. Il recula légèrement, mais assez pour que je puisse me relever. Je reculai, consciente que je n'étais pas de taille à l'affronter, mais je ne voyai plus Maxence et Thierry, jusqu'à ce que je sente une présence dans mon dos. Je me retournai et les vis. Ils avaient quelques éraflures, mais rien de grave, heureusement. Je ne sais pas comment ils s'étaient débrouillés, mais ils avaient chacun une petite épée ornée de motifs étranges. Thierry m'en tendis une. Elle était encore plus belle de près. Mais je n'avais pas le temps de l'admirer : les géants reformaient un cercle autours de nous, et certains d'entre eux avaient des cicatrices au visage. Les garçons, certainement. Je me demandai d'ailleurs quand et comment avaient-ils appris à se battre. Je les regardai un instant, puis, rassemblant tout mon courage (ou alors c'était mon instinct de survie qui venait de mourir), je m'élançai sur l'un des monstre, lui crevant l'œil gauche avec mon arme. Il poussa un cri rauque tandis que d'autres géants me fonçaient dessus. Je n'eus pas le temps de les esquiver qu'ils me taillèrent à coups d'épées les bras et les jambes. Je leur rendis leurs attaques mais ils étaient trop nombreux et je commençai à perdre beaucoup de sang. Je voyais les garçons se battre comme des enragés contre leurs adversaires. Certains étaient à terre, peut-être morts.

Soudain, le géant à qui j'avais crevé l'œil se rua sur moi, me faisant lâcher mon arme et me plaqua - une nouvelle fois - au sol. Même si il ne me tenait pas, j'étais incapable de me relever seule. Il prit son épée des deux mains, la laissant juste au-dessus de mon buste et s'apprêta à l'enfoncer dans mon cœur. Par réflexe, je mis mes bras en croix sur mon corps à l'instant où il allait frapper et je fermai les yeux. Mais il ne se passa rien. Je rouvris les yeux et je fus stupéfiée : une sorte de barrière d'eau et de feu se dressait devant moi, semblant me protéger. Le géant avait été propulsé une dizaine de mètres plus loin. Je baissai les bras, et la barrière s'évapora. J'ignorai comment j'avais fait ça, mais c'était surement un des pouvoirs dont m'avait parlé Thor.

Maxence, Thierry et les géants avaient cessé de se battre, me dévisageant étrangement. Ces derniers se désintéressèrent de mes amis et s'approchèrent de moi, plus prudemment qu'il y a quelques instants. Je ramassai mon arme et me relevai - j'ignore toujours comment -. Malgré le fait que j'étais blessée et que j'avais perdu pas mal de sang, je me sentais bien mieux qu'il y a quelques minutes. Je remis mes bras exactement comme je l'avais fait auparavant, mais la barrière ne réapparut pas. Les géants s'en rendirent compte et s'élancèrent tous sur moi. Je m'accroupis au sol, mains sur la nuque. Je pensais que, cette fois, c'était fini, que j'allais vraiment mourir.

Mais soudain, une sorte de barrière magique de couleur verte m'enveloppa, propulsant les géants quelques mètres plus loin. Devant moi, un homme au longs cheveux bruns me tendait la main pour que je me relève. Loki. Et il n'était pas seul : Thor, son "frère", envoyait valser les monstres à l'autre bout des champs nous entourant, aidé par mes amis. Je pris sa main et il me tira brutalement vers lui.

- Merci, soufflais-je.

Pour toute réponse, il m'attrapa par la taille et plaça une dague contre mon cou.

- N'essaie même pas de faire un de tes petits tours de magie, sinon...

Sinon quoi ? Il me tuera ? Parce que si il croyait m'impressionner avec des menaces dans ce genre, il se met le doigt où je pense ! Je me retournai et lui donnai au passage un coup de coude dans le visage, évitant de justesse de me crever les yeux avec son arme. Il me lâcha et je reculai de plusieurs mètres de lui.

Mon pied heurta un petit objet métallique : ma dague (que j'avais fait tomber tout à l'heure). Je la ramassai et la rangeais dans ma ceinture, sans quitter Loki des yeux. Face à lui, mes réflexes me seraient plus utiles qu'une arme que je n'ai jamais utilisé auparavant.

Il avait changé d'apparence, et avait maintenant la peau bleu, striée de fines lignes blanches, et des yeux rouges, comme les géants de glaces.

Il s'élança sur moi, ses armes à la main, et je ne dus mon salut qu'à un roulé-boulé sur le côté. J'essayai de me relever, et remarquai trop tard Loki me lancer une dague. Je vis la scène au ralentie : la lame pointée vers moi se rapprocher à grande vitesse et se ficher dans mon épaule. Une violente douleur me traversa tout le corps avant que me vue ne se brouille, puis je sentis ma tête tomber lourdement sur le sol. La dernière chose que je vis fus les yeux couleur sang de Loki, avec trois seuls objectifs en tête : survivre, comprendre et lui faire payer.



Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant