Chapitre 29

18 0 0
                                    

Elle me demandait vraiment si je voulais savoir si mes parents étaient là ? Je... Je pouvais, j'avais une chance de les revoir, et elle pensait que je serai capable de refuser ? Évidement que ma réponse était oui !

- Je te pose cette question car tu pourrais être déçue, fit-elle. Même si Asgard, et donc le Walhalla, ont été détruits, je ne garde que la moitié de ceux qui sont tombés avec les honneurs. Si tes parents font parti de l'autre moitié...

Elle laissa sa phrase en suspend, laissant mon esprit m'envahir d'un doute.

- Mais, si ils ne sont pas ici, où est-ce qu'ils seraient ?

Je redoutais sa réponse.

- Va savoir. Niflheim ne les accueillera pas, c'est la seule chose dont je suis certaine. Si tu tiens tout de même à vérifier, je ne veux pas que tu ais de faux espoirs.

Je comprenais maintenant le sens de sa question, mais il fallait que je vois cela de mes propres yeux. Je n'avais pas pu les voir depuis des mois, je n'étais pas là quand ils étaient morts... Au final , peu importe qu'ils m'aient menti pendant des années, je les aimais, ils étaient les seuls parents que j'avais jamais eu, ils étaient ma famille. Je ne pouvais pas les laisser tomber pour un doute.

- Je veux essayer. Emmenez-moi là où ils devraient être.

Et c'est ainsi, après avoir descendu -pour de bon- les centaines de marches des innombrables escaliers de ce manoir, marché dans les grandes rues de la citadelle -qui était bien plus grande que ce que j'avais imaginé- que nous sommes arrivées sur une plaine, où se trouvaient plusieurs centaines de femmes et d'hommes, et au bout de laquelle se trouvait un large et haut bâtiment de bois -encore et toujours sculpté, le bois-. Nous nous dirigeâmes vers lui, tandis que les personnes dont nous passions à proximité s'inclinaient devant Freya. Au vu de cette attitude, et à la manière dont ils étaient vêtus -un semblant d'armure ou une arme à portée de main pour la plupart-, j'en déduisis qu'ils devaient être d'anciens combattants, et, puisque nous étions proche de ce qui ressemblait à l'entrée principale de ce lieu, que j'allai bientôt savoir si, oui ou non, mes parents étaient à Fólkvangr.

À peine avais-je passé le pas de l'entrée qu'une forte odeur de nourriture envahit mes narines. Principalement de la viande, si je me fiais à mon odorat. Cela me fit penser que je n'avais encore rien avalé depuis ce matin, et la faim commençait à me tirailler l'estomac. Je n'eus cependant pas le temps de chercher la source de ces fumets que Freya m'entraîna dans un large couloir, au bout duquel se trouvait une espèce de réception où discutaient deux hommes, qui s'inclinèrent à l'arrivée de la déesse.

- Dame Freya, que nous vaut l'honneur de votre visite ? fit l'un des deux avant de me dévisager. Il ne me semble pas que les Nornes aient annoncées l'arrivée de cette jeune fille aujourd'hui.

Les Nornes ? À ma connaissance, ces trois femmes régissaient le destin des êtres vivants dans les neuf Royaumes, cela m'étonnerait qu'elles indiquent les prochains arrivants comme on présente la météo pour le lendemain. Enfin, j'étais chez les morts, ici, j'imagine que ça ne devait pas être impossible.

- Non, en effet. Elle recherche ses parents. Un semi-elfe et une demi-femme-des-eaux sont-ils arrivés ici il y a peu de temps ? les questionna-t-elle.

- Un "demi-femme-des-eaux" ? Je croyais qu'elle était à moitié sirène ? tiquai-je.

- Appelle son espèce comme tu le souhaites. Nous avons tous ici une manière différente de nommer les choses.

Je ne savais pas si c'était voulu, mais son ton et la manière dont elle parlait me laissait perplexe tant elle semblait insensible.

Tandis que les deux hommes sortaient plusieurs ouvrages où semblaient être inscrit des noms et des dates, je les examinaient discrètement. L'un avait la peau noir, le visage fin, les cheveux rasés et semblait être assez jeune, il avait peut-être entre la vingtaine et la trentaine, si on admettait qu'il était humain. L'autre avait la peau mate, les cheveux longs et blonds, les oreilles pointues, le visage longiligne, et était un petit peu plus grand que le premier. Il devait être un elfe, de ce fait lui donner un âge relevait de l'impossible sans le lui demander. Cependant, s'ils semblaient tous les deux en-dessous des trente ans, en terme du physique, je remarquais que leurs yeux contrastaient avec leurs semblant d'âge. Ceux-ci, et pour les deux, étaient d'une couleur bleue-grise, comme vieillis par le temps, semblables à ceux de Hrund. Ils ne devaient pas être aussi jeunes que ce qu'ils laissaient paraître, et, puisqu'ils devaient résider ici, il ne faisait aucun doute qu'ils étaient morts depuis un bon bout de temps.

Laïra, la fille du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant