Mon caporal

Episode 6 : Le départ

Aujourd'hui, j'allais dire aurevoir aux enfants que j'ai élevés seule pendant deux ans. Eren, Armin, Mikasa. Je m'étais levé trois heures plutôt pour leur préparé tout ce qu'il aimait. J'y avais claqué la plupart de mes économies, il fallait que leur dernier repas ici soit mémorable. J'étais sûre qu'il allait me manquer, tellement que depuis quelques semaines je n'arrêtais pas de les chouchouter. Pour profiter de mes derniers moments avec eux. Parce que d'après Keith qui était devenu, commandant des brigades d'entrainements ils allaient avoir le droit à seulement six jours par ans ou ils pourraient me voir et ça me mettait au plus bas. J'étais en train de confectionner mon petit déjeuné lorsque je vis Eren descendre en se frottant les yeux.

- Arya ? Mais qu'est-ce que tu fais ? Me demanda-t-il avec une voix encore fatiguée.

- Je prépare le petit déjeuné. Il faut que vous soyez en pleine forme pour commencer l'armé ! Dis-je avec un sourire pour dissimuler mon angoisse.

- Avec tout ce que t'as préparé on va même plus pouvoir marcher.

- Je m'en fou, va réveiller Armin et Mikasa pour moi s'il te plait.

Une fois tout le monde lever, je posai mes différents plats sur la table fière de moi. Je n'étais pas un as de la cuisine, je ne savais pas du tout cuisiner. Mais là, j'étais plutôt satisfaite. Le petit déjeuné se passa dans la bonne humeur, mais lorsque les enfants montèrent pour s'habiller. Je sentis que j'allais craquer. Je les amenai au point de rendez-vous, où une charrette devait les amener avant de m'arrêter pour leur faire mes aurevoirs.

- Alors, c'est aujourd'hui... Vous allez partir pendant 3 ans. Venez dans mes bras sales garnements ! Dis-je en essayant de ne pas pleurer en voyant Armin et Mikasa en larmes.

- Tu sais tu peux pleurer Ary, personne ne t'en voudra. Dit Eren sur le point de craquer.

- Tu peux aussi sale gosse. Dis-je la voix tremblante.

Et c'est comme ça que se passa une bataille silencieuse entre nous pour savoir qui de nous deux craquerais en premier au plus grand désespoir d'Armin et Mikasa. L'ambiance était souvent comme ça à la maison. Eren et moi passions notre temps à nous défier, même si pour la plupart du temps je le laissai gagner.

- Tu sais quoi ? Je ne pleurais pas ! Dis-je avec volonté alors que mon esprit me disait tout le contraire.

- Moi aussi !

- Vous êtes sûr que vous voulez y allez ? Vous pouvez encore changer d'avis et continuer daller à l'école. Dis-je avant de me mordre fortement la lèvre inférieure.

- On est sur Arya. On ne changera pas d'avis ! Que tu sois de notre famille ou non. Me répondit Eren.

- Il a raison Arya. Confirma Armin. Notre décision est prise.

Je détournai mon regard vers Mikasa pour voir si elle, pourrait changer d'avis. Mais elle détourna le regard en rougissant.

- D'accord... Soufflai-je. Mais vous avez intérêt à ne pas retourner à la maison avant les trois ans de formation ! Parce que sinon c'est moi qui m'occuperai de votre cas et l'armée à côté, ça sera du pipi de chat ! Dis-je avec un air sévère.

- COMPRIS CHEF ! Me disent-ils avec un salut militaire.

La charrette arriva enfin et un soldat nous interpella pour qu'il rentre à l'intérieur, parce que d'après lui nous n'avions pas toute la journée. Après s'être câliner pendant au moins cinq bonnes minutes par personne, ils montèrent dans la charrette. Et c'est au moment où je vis la charrette partir que les larmes coulèrent d'elle-même des deux côtés.

- Je vous aimes, prenez soins de vous. Dis-je doucement en les regardant s'éloigner de moi de plus en plus. Désolé Carla, mais il faut qu'ils volent de leurs propres ailes. Même si ça fait du mal à dire.... Dis-je dans un dernier soupire.

- Eh ! Ma ptite dame, il faut laisser le passage ! Me dit un soldat de la garnison.

- Pardon, je ne vous avais pas vu. Dis-je avant de partir

La séparation était si dure, j'avais l'impression qu'on m'arrachait des parts de moi-même. Je savais que j'allais les revoir, mais c'était un déchirement. Moi qui trouvais à l'époque que ma mère et Carla abusaient, je me trompais sur toute la ligne. Maintenant j'allais être toute seule. Une pauvre fille de vingt-et-un an, seule, célibataire et qui travaille dans un bar... Bonjour la réputation. Il fallait que je change tout ça et tout de suite, sinon j'allai devenir officiellement folle. Je marchai dans les rues en voyant mes souvenirs avec les enfants dans chaque coin de rue. Lorsque je rentrai chez moi je me sentis énormément seule, personne pour crier après je sais qui, personne pour râler toute les trente secondes, personnes pour contester mes ordres. Personne qui me parle du monde extérieur, personne pour parler de ses rêves les yeux brillants ou qui me dit qu'il m'admire ou qu'il veut apprendre à danser comme moi. La vie sans enfants est un enfer, elle est morne et triste. C'est fou ce que ces petits être peuvent changer une vie. Un jour on est un adolescent farouche et le lendemain on est une maman poule. A dire qu'avant, j'étais quelqu'un d'insouciant qui ne regardait jamais derrière elle, quelqu'un qui passait son temps à se faire crier dessus par ses ainés. Quelle vie de merde.

-------------------------------------------------------------

Après deux longues années à vivre ensemble, les enfants partent se construire autre part. Arya ressent ça comme un grand déchirement, ses enfants avec lesquels elle a vécu des moments tristes et agréables ont grandis et vole de leurs propres ailes. Arya va devoir apprendre à se reconstruire une vie sociale, qu'elle a laissé tombé à la chute du mur.

Prochain épisode : Un nouveau travail ?