I. La bombe

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Je me réveille, la moitié de mon lit vide et je me souviens. Elle est partie. J'enfile un sourire pour chasser mes pleurs et je vais chercher mes enfants qui se réveillent. Je passe encore la journée à courir après l'une pendant que l'autre se met debout pour nous regarder, ses rires le faisant toujours retomber par terre.

- Alors, comment va le père célibataire? Se moque mon ami quand j'arrive à la caserne.

- Elle est tellement plus douée que moi pour faire tout ça. Souris je.

Les regards de mes collègues se posent tous sur moi mais pas un seul n'ose dire un seul mot.

- L., bébé, s'il te plaît. Supplié je quand ma fille refuse de dormir.

- Mama! Hurle-t-elle.

Je la prends dans mes bras pour calmer ses pleurs. Elle finit par s'endormir dans mon lit, de la musique plein la pièce, et en riant, je me rappelle. La nuit tombée, incapable de m'endormir, j'imagine sa tête qui s'écrase sur mon torse.

- Un jour, je te jure, je serais ta femme. Ton épouse. Comment on dit? Oh, comme en français. Ça aussi, vous nous l'avez pris. C'était sûrement à l'époque de Guillaume le Conquérant et de Richard, je ne sais plus quoi, celui du fromage. Arrête de rire!

Sous mon sourire, mes larmes commencent à couler. Je les essuie quand mon fils se réveille et je vais le voir. Une des bagues de sa mère accrochée à son mobile, je garde mes yeux dessus pour le bercer tout doucement.

- Oh! Salut! Tu es tellement beau! Rit sa voix. Regarde, regarde, elle, c'est Pratt, comme Chris Pratt, c'est super drôle. Elle est pas adorable?

Toutes mes journées bercées par toutes les musiques qu'elle passe son temps à chanter, son souvenir est partout.

- Eh, ma chérie, pourquoi tu pleures?

- Je,.. Cette chanson, tout cet album en fait. Je ne comprenais pas pourquoi. Mais, ça y est, je sais. Ça me tue que, dès la première fois que je l'ai écouté, je pouvais dire que c'est une relation abusive, mais en fait, j'ai trouvé. C'est ma mère. Et j'ai dû l'écouter en boucle pour savoir ça. God, it's brutal out here.

Je m'installe sur le canapé, allume la télé, et garde Charlie contre moi pendant qu'il se rendort.

- J'ai regardé les Indestructibles, le 2, et woah, c'est ça. Souris je quand je la vois enfin.

- Tu es vachement plus beau que lui. J'adorais les Indestructibles quand j'étais petite, je le regardais en boucle.

- Petite? C'est sorti en...

- 2004, j'avais 9 ans.

- J'oublie tout le temps à quel point tu es un bébé.

Je m'allonge avec L. pour qu'elle me serve à manger dans ses toutes petites assiettes en plastique et Charlie s'éloigne à quatre pattes jusqu'au canapé. Il s'y lève et rit en me voyant. Cette fois, au lieu de retomber comme à son habitude, il se tourne vers moi et se met à marcher.

- Camille, Camille! Viens, vite. Appelé je, avant de me rappeler, en me redressant, mes bras ouverts vers Charlie. Vas-y, mon grand, viens jusqu'à moi, tu peux y arriver.

Dès qu'il s'écroule dans mes bras, je le porte dans les airs sous ses éclats de rire.

- Papa Severide, le retour! Rit mes collègues. Alors, comment ils vont, ces beaux bébés?

- L. ne porte plus de couches que quand elle dort, elle veut tout le temps retourner voir Donna, et elle parle bien, Charlie va dans tous les sens et il marche!

En amour comme à la guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant