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Replaçant le bonnet de Noah sur son crâne, je tentais d'éviter les bourrasques de vent glacial, nous plongeant dans ce début de mois de décembre. Comme 75% des autres jours de la semaine, j'étais en retard pour amener Noah à l'école, et comme tous les autres jours, cette dernière passait le trajet à s'amuser de la situation, tentant de rallonger le temps d'arrivée.
Moi même, je n'avais jamais été très ponctuel pour tout ce qui me concernait de plus ou moins loin, que ce soit au niveau scolaire, professionnel, comme au niveau personnel. Je n'étais pas fais pour les horaires, ce n'était pas un secret. Mais le problème, c'est que maintenant, mon retard ne m'impactait pas seulement moi. Pourtant, je ne changeais pas nos habitudes. Je réveillais Noah 20 min avant notre départ, et tentais de faire rentrer dans ce laps de temps toute sa préparation du matin. Le sommeil, le sien comme le mien, c'était quand même la priorité, et quelque chose me disait que ce fonctionnement ne correspondait pas réellement à celui d'un adulte mature. Mais je n'étais pas un adulte mature, alors ça tombait plutôt bien.

- Steuplait, Noah, je replaçais cette dernière sur mon bras gauche, mon bras droit tenant déjà son sac à dos, arrête de bouger là je suis en plein sprint pour éviter de te faire virer de l'école.

Ma petite soeur, dont je commençais finalement à voir émerger son côté espiègle, gloussait de rire, et replaçais sa tête dans mon cou et ses mains gantés sous mon bomber, tentant de se protéger du froid.

- Ken ?

- Hum ?

- Quand qu'on va mettre le sapin de Noël ?

Sa question pourtant simple, me faisait presque m'arrêter au milieu du trottoir.

- Un sapin de Noël ?

Noah sortait sa tête de mon cou, plantant son regard noir dans le mien, alors que nous arrivions proche de l'école, et que j'observais avec soulagement les grilles en fer encore ouvertes.

- Bah oui, pour papa Noël, avec des guilandes.

- Des guirlandes, Noah.

Déposant ma soeur au sol, m'accroupissant a sa hauteur et tentant de refermer sa fermeture éclair cassée, j'essayais de trouver une bonne réponse à sa question. Je n'avais jamais vraiment eu la culture de Noël, non pas par manque d'envie, car j'avais toujours été jaloux de ceux qui passait Noël en famille, autour d'un repas et d'un sapin coloré, mais parce que ça n'avait jamais été une tradition. Alors, à Noël, nous avions pris l'habitude, avec les gars, de nous retrouver, de partir, ou pas. Mais jamais nous n'avions respecté les quelques traditions liées à cette fête, et à part lorsque je vivais encore chez ma mère, je n'avais pas installé de sapin de Noël depuis des années.
Noah me faisait revenir à la réalité plongeant dans mes bras, me faisant comprendre qu'il était temps qu'elle entre en classe, et en effet, les instits' commençaient à nous presser.
Profitant de ce dernier moment, fermant les yeux, serrant son minuscule corps contre le mien, je forçais comme tous les matins la séparation.

- 'Toute à l'heure, je t'aime !

- A ce soir, agápi. Allez, elles t'attendent, dépêche, je lui intimais de partir à contre coeur, et la regardais entrer dans le bâtiment en me lançant un dernier signe de la main, auquel je répondais en replaçant ma casquette sur ma tête.

Bordel, ce que j'aimais pas ce moment, trois mois qu'elle allait à l'école, et je m'étais toujours pas habitué. Pourtant j'aimais bien la tranquillité que m'offrait l'absence de Noah la journée, me donnant l'impression d'être de retour dans ma vie d'avant. Mais les aurevoirs, j'aimais vraiment pas ça, au point que depuis son arrivée, et à chaque matin d'école, dès que je l'ai déposé, je ne pouvais m'empêcher de me fumer une clope sur le chemin de retour.
Sortant mon téléphone de mon bomber, tirant une taff de ma cigarette, j'appelais le premier numéro de la liste, et laissais le bip résonner.

- Ouais Nek ?

- Yo, Deen. Tu sais où trouver un sapin ?

- Un sapin ?

- Bah vieux un sapin de Noël, quand même.

- Frère, tu me dis ça comme si c'était normal alors que t'as jamais mis de sapin dans ton appart'.

J'éjectais la fumée de ma cigarette, remontant là fermeture éclair de mon bomber, pour me protéger d'avantage du froid, maintenant que Noah n'était plus dans mes bras.

- C'est pour ma soeur.

- Elle te l'a demandé la gnome ?

- Ouais. Je sais pas, je pense qu'elle fête Noël du coup.

- Ah, relou. Bah je sais pas, on trouve pas ça au Carrefour ?

J'éclatais de rire face à la réponse sérieuse de mon pote, et secouais la tête, fatigué d'avoir des amis comme eux.

- Attends y'a Moh avec moi, il a une idée je te le passe.

- Vas y, écrasant ma cigarette sous mes sneakers, j'hésitais presque à m'en prendre une autre.

- Faut aller à Truffaut, papa poule.

- Vas y arrache, gringalet la.

Les gars avaient pris l'habitude de me charrier sur ma nouvelle vie, d'autant plus quand ils me voyaient avec Noah, ou lorsque je les appelais à l'aide. Mais ils savaient que je le prenais bien, qu'au fond, on avait pas tant grandis que ça.

- En attendant, c'est la bas que tu trouveras ton arbre.

- Ouais, je vais y aller, je vous rejoins au stud' après je pense.

- On peut venir ?

- Pour ?

- Pour le sapin et les decos ?

- Bah si ça vous fais kiffer...vous êtes chelous hein ?

Ils riaient puis raccrochaient en me donnant rendez vous au Truffaut le plus proche.
Je sentais déjà que j'allais devoir gérer deux gamins de plus pendant cette escapade, à chaque fois que je devais faire des achats pour Noah, les gars étaient présents, et parfois un peu trop excités.
Mais ça me permettais de voir que finalement, y'avait pas grand chose qui avait changé depuis Noah.

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Yoooo !
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Bisous 🌸

NOAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant