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Le lendemain après midi, j'entrais dans le bâtiment et me dirigeait comme à mon habitude vers la grande salle.
Pour une fois, j'étais plus rapide que Noah et j'avais le temps de la chercher dans la pièce.
Je l'apercevais enfin au fond de la pièce, autour d'une table avec d'autres enfants et un sourire niais apparaissait sur mon visage pendant que je m'approchais doucement.
Lorsqu'elle me voyait enfin, son visage s'illuminait et elle descendait de sa minuscule chaise pour courir dans mes bras.
Ces moments étaient mes préférés. Lorsque ses grands yeux bruns croisaient les miens, que son visage s'éclairait d'un sourire qui laissait apparaître ses petites dents, qu'elle courrait vers moi, ses longs cheveux clairs, étincelants, virevoltaient jusqu'à moi. Putain, j'étais amoureux de cet enfant.
Alors qu'elle était dans mes bras, et qu'elle tentait d'attraper la cure dent dans ma bouche je me dirigeais vers le bureau de Claire.
Nous arrivions, hilares, face à cette dernière qui nous faisait nous installer.
Elle sortait le lourd dossier concernant Noah, et moi en partie, avant d'en extraire ce que je comprenais comme le rapport de l'inspecteur.

- Alors, comme je vous avais dis, elle feuilletait quelques pages en lisant attentivement, ça s'est plutôt bien passé. Il a aimé votre détermination, l'environnement que vous lui avez offert, le respect de son rythme de vie. Elle relevait la tête vers moi en souriant. C'est plutôt pas mal non ?

Je confirmais son enthousiasme mais continuais à me demander quand est ce que je serais réellement prêt.

- Et il a noté quoi dans les points d'améliorations ?

- C'est pas un bilan de stage Ken, c'est un rapport. Y'a pas de points positifs et de points négatifs. Elle voyait mon air renfrogné et fermait le dossier. Vous pensez avoir des choses à vous reprocher ?

J'haussais les épaules et lui répondais que je n'avais rien à me reprocher mais que je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il y avait des choses à améliorer.
Elle secouait la tête, comme désespérée la discussion continuait sur un terrain purement administratif autour de la tutelle, domaine que je ne connaissais pas du tout.

- Et en terme de délai, je peux avoir une idée du temps nécessaire avant que ce soit définitif ?

- C'est assez compliqué à dire, ça dépend des administrations, elle feuilletait une nouvelle page, pour qu'elle parte définitivement du centre je dirai que vous avez encore un gros mois et demi devant vous. Ça fait déjà quatre mois qu'on bataille donc ça me paraît plausible.

J'hochais de la tête, heureux de la tête face à ce délai qui me permettait de réellement me projeter.
Nous parlions encore quelques temps, de démarches administratives, d'un possible changement d'école, de contrat, puis, Noah et moi sortions du bureau pour profiter quelques temps ensemble.
J'essayais d'expliquer petit à petit a Noah que bientôt, elle quitterai le centre définitivement. Cette nouvelle semblait à la fois l'enchanter, mais d'un autre côté, elle restait attachée aux éducateurs, enfants, ou encore aux lieux.
Je m'en voulais de l'obliger à changer totalement d'environnement, de l'arracher à son monde. Pourtant je savais que c'était pour son bien, pour le mien aussi. Ici, je ne me sentais pas à ma place, entouré d'un nombre incalculable d'enfants criant et pleurant.
Je quittai le centre à peine une heure plus tard, reprenant le chemin de mon appartement dans l'optique de me lancer au plus vite dans tout un tas de démarches, achats pour l'arrivée de Noah dans ma vie. Enfin, sa deuxième arrivée dans ma vie plutôt.
Arrivée au centre de mon appartement, je me rendais compte à quel point ce dernier n'avait jamais paru aussi vide. Quelques livres d'enfants étaient encore posés sur la table du salon, la porte de la chambre de Noah, habituellement toujours fermée, était là ouverte, comme si cette dernière jouait dans la pièce, la chaise haute en bois trônait au milieu de la cuisine.
Pour échapper à ce sentiment de vide qui ne me quittait que lorsque j'étais en sa présence, je sortais sur le balcon et m'allumais ma énième clope de la journée.
Devant l'immensité des toits parisiens, mon esprit divaguait vers l'image de mon père, Alestor. Qu'est ce qu'il aurait pensé de toute cette histoire ? Lui qui aimait tant le contredire sur mes choix de vie.
Je souriais à sa pensée, espérant que Noah n'hériterait pas de son caractère de merde.
Je finissais ma clope que j'écrasais puis lançais dans le vide avant de rentrer à nouveau dans l'appartement et d'attraper mon ordinateur portable.
Une tasse de café à la main, j'effectuais quelques recherches sur les écoles aux alentours et tout le nécessaire.
Après plus d'une heure scotché à l'écran, je fermais l'ordinateur et attrapais cette fois ci la pile de feuilles vierges sur la table du salon et essayais tant bien que mal de me concentrer sur quelque chose.
Mais rien n'y faisait, je n'arrivais à penser qu'à Noah, qu'à mes angoisses. Je ne savais plus aligné les mots, jouer avec les syllabes, imaginer les sonorités.
J'attrapais rapidement mon téléphone et appuyais sur le premier contact de mon répertoire, persuadé qu'il répondrait, et c'est ce qu'il fit.

- Ouais Nek ?

Je soufflais, sachant que ma décision modifierait l'organisation de ces prochains jours. Mais j'étais décidé.

- Je vous accorde deux semaines et faut qu'on parte dans les prochains jours. On va où vous voulez mais pas à plus de trois heures d'avion.

- T'as fais le bon choix mec.

Je raccrochais, peu certain de sa dernière phrase.

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Salut !
Bon, j'aime pas du tout ce chapitre ahah !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
Petite question : qu'aimeriez-vous voir dans cette histoire ? Ça m'intéresse beaucoup !!
Bisous

NOAHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant