NOAH

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Le lendemain matin, je me réveillais grâce à mon réveil, et surtout beaucoup trop tôt. Mais, hier je m'étais décidé sur le fait que j'avais hâte d'en savoir plus sur cet enfant pour peut être, me soulager l'esprit.
Je regardais autour de moi, les yeux mi-clos et allongé sur le flanc, les murs ternes avec quelques photos des gars, mes étagères remplies à craquer et mal rangées. Je fronçais les sourcils et tentais de comprendre pourquoi je n'avais jamais décidé de changer d'appartement. J'avais l'argent pour m'en acheter un bien meilleur, et aucunes raisons valables de garder celui ci, si seulement mon attachement à ce dernier et mon envie de garder une vie sobre et loin de tout les excès liés à l'argent. Cependant, cet appartement semblait me conforter dans mon mal être à cause de sa sobriété et de sa ternité.
Je me levais lentement et me préparais pour ce rendez vous qui me semblait aujourd'hui; des plus importants. Malgré mon ancienne réticence à connaître cet enfant, aujourd'hui je portais beaucoup d'espoir en lui.
Je partais donc en avance vers Créteil et me retrouvais alors trente minutes en avance devant le bâtiment. Je traversais les couloirs et après m'être annoncé à la jolie brune, m'asseyais à la même place que la dernière fois. Tout me paraissait déjà différent d'il y a quelques jours. A commencer par le tableau avec tout les enfants. Je l'avais regardé durant de longues minutes, cherchant un visage familier, cherchant ce frère ou cette soeur. Mais je ne connaissais rien de cet enfant pour l'instant, et la tâche me paraissait alors très compliquée.
Quelques secondes plus tard, la vieille dame, que je connaissais désormais sous le nom de Claire, venait me chercher et m'amenait à son bureau.

- Alors Ken, elle s'asseyait dans sa chaise et remontait ses lunettes, tu veux en savoir plus c'est ça ?

- Ouais. Mais, qu'est ce que vous attendez de moi d'abord ?

Elle semblait réfléchir quelques seconde avant de me regarder une nouvelle fois.

- Tu sais, lui annoncer qu'il lui reste une famille serait déjà bénéfique, pour sa santé. Et aujourd'hui nous cherchons une famille pouvant l'accueillir, notre but n'est pas de garder des enfants ici, elle me voyait faire un mouvement de recul et souriait, je vous rassure je n'attends pas ça de vous dès aujourd'hui. Un contact extérieur et en plus familial, l'aiderai tout de même beaucoup.

Elle se levait alors de sa chaise, difficilement, et venait dans le fauteuil à côté de moi, tout en posant son regard bienveillant sur moi.

- Alors. C'est une petite fille, j'haussais les sourcils, alors que mon sourire grandissait sous la surprise, m'attendant à un garçon, elle s'appelle Noah.

- Noah ? C'est plutôt masculin ça, non ?

Elle soufflait légèrement en rigolant.

- Non, c'est bien une fille. Elle a eu quatre ans il y a quelques jours. Elle est arrivée ici il y a deux mois.

- Vous m'aviez bien dis que ses parents étaient morts dans un accident de voiture ?

- En effet, elle était également dans la voiture. Elle n'a eu qu'une jambe cassée. Elle est arrivée ici car elle n'avait plus de famille proche. Ses grands parents sont tous déjà morts, et elle n'a qu'une tante et un oncle en Nouvelle Zélande, et en Chine, qui ne sont pas en capacités et en accord pour l'acceuillir. La procédure veut que nous nous intéressions également à la famille plus lointaine. Alors, ils ont étudié son ADN, et se sont rendu compte que son vrai père était le votre, et qu'elle avait donc encore de la famille. Et nous y voilà. Vous y voilà.

J'hochais de nouveau la tête face à toutes ces nouvelles qui me perturbait. J'avais une petite soeur. Enfin, demi soeur. De 4 ans. Je réfléchissais déjà à comment l'annoncer aux garçons et à ma mère, à ma soeur, le sourire aux lèvres. Seulement, Claire me coupait dans mes pensées.

- Vous voulez la voir ?

Ma réponse était nette, c'était non. J'en avais déjà beaucoup fais pour aujourd'hui. J'avais peur de cette rencontre et je n'étais pas prêt.

- Je sais que vous n'êtes pas prêt à lui parler, je vous propose seulement de la voir. Elle est dans un espace que l'on peut observer à travers une vitre.

J'étais prêt à refuser une seconde fois, cependant je m'accordais quelques secondes de réflexion. Je savais parfaitement que de quitter cet établissement sans avoir pu savoir à quoi elle ressemblait me tourmenterai plus que n'importe quoi, et je me l'imaginerai sans cesse, me rendant malade. La voir à travers une vitre ne changerai rien, je décidais alors d'accepter sa proposition et nous nous levions tout deux.
Après quelques secondes de marche, nous nous arrêtions devant une vitre et Claire faisait un mouvement de main, m'invitant à regarder à travers cette dernière. Je soufflais et angoissais de le faire, me disant que finalement certaines choses pourraient changer à ce moment là. J'avais peur de m'attacher rien qu'au physique, qu'on se ressemble et que je ne puisse la quitter, qu'on soit différent et que je puisse l'oublier.
Pourtant, malgré l'apréhension, je relevais les yeux et observais la dizaine d'enfants jouant dans la pièce. Aucuns ne dépassaient l'âge de 6 ans. Je balayais la pièce du regard, cherchant une petite fille me ressemblant, cependant je fus coupée par Claire; pointant son doigt sur la vitre. Mon regard suivait cette direction et tombait alors sur une petite fille de dos, haute comme 3 pommes, debout près d'une table remplie de livres pour enfant. Mais ce qui m'interpellais le plus était ses cheveux. Ils étaient d'un blond clair, éclatant, presque blanc. Mon sourire s'affaissait en me rendant compte que l'image que je me faisais d'elle, me ressemblant, serait sûrement fausse.

- On ne se ressemble pas, murmurais-je, déçu.

- Attendez qu'elle se retourne.

Nous restions quelques instants immobiles devant cette vitre, tout en fixant Noah, restée de dos à feuilleter un livre pour enfant. Puis, après plusieurs minutes à la fixer, elle se retournait enfin. J'ouvrais la bouche, touché, surpris. Mise à part ses cheveux blonds clairs, contraires aux miens, elle avait ma couleur de peau, halée, mes yeux bruns. Je remarquais également son nez, ressemblant parfaitement à celui de ma soeur, Charlie.
Elle était des nôtres rien que par son physique.