<< Après toutes mes épreuves et tout, j'ai enfin le temps de me poser pour écrire un chapitre. Bon courage à ceux qui passent le brevet en tout cas. Avant de commencer, j'ai trouvé quelques photos d'une petite fille, de petites filles qui ressembles bien à l'image que j'ai de Noah, et je me demandais si vous aimeriez que je place certaines photos quand ça correspond au moment dans l'histoire, enfin bref vous avez compris : vous aimeriez des photos de Noah ? Je vous laisse avec le nouveau chapitre, hésitez pas à commenter. >>
J'étais arrivé au foyer depuis déjà plusieurs minutes, et seules des banalités s'étaient échangées entre moi et Claire. Même si mon impatiente, mon angoisse me poussaient à vouloir parler de mes doutes à Claire le plus rapidement possible, cette dernière, me parlant calmement de la vie ici, me demandant comment se passait la mienne, m'aidait à me calmer. C'est une femme à qui je pouvais donner toute ma confiance, et bizarrement j'étais aussi rassuré que Noah soit entre les mains d'une femme aussi attentionnée, et calme.
- Vous avez l'air mieux qu'à notre première rencontre, Ken.
J'hochais la tête, pensif. En effet, je me sentais plus complet, plus heureux qu'il y a deux mois. A cette période, j'avais l'impression de ne plus exister comme une personne à part entière. Je me disais que le rap ne me correspondait plus, et pourtant, c'était la seule chose avec mes amis qui me retenait sans cette vie C'était paradoxal, mais à cette période, j'étais moi même paradoxale dans mes pensées. Je ne savais plus pourquoi, et dans quel sens je voulais diriger ma vie. En clair, j'étais complètement paumé.
Pourtant quand je suis arrivée ici, après avoir digéré la nouvelle, je le suis senti de nouveau utile, de nouveau attendu quelque part, important. Et ça m'avait fait un bien fou, c'était un renouveau.- Oui, ça va mieux. Je pense que Noah, sans même m'avoir parlé m'avait déjà beaucoup aidé.
Elle hochait doucement la tête et continuait de me fixer. Je me mettais à jouez avec mes doigts, gêné par ce regard persant.
- Je vous apprecie, Ken. Je relevais la tête vers elle, en haussant les sourcils, surpris. Vous êtes ici pour de bonnes raisons, avec de bonnes intentions. Je le vois, je le sens, et je n'aurais déjà aucunes peurs à vous confier Noah pour une après midi.
J'ouvrais légèrement la bouche et mes yeux s'aggrandissaient sous ses propos. Après avoir assimilé ces derniers, je secouais rapidement la tête.
- Non, elle haussait les sourcils, un léger sourire aux lèvres, je suis pas prêt du tout. Elle m'a à peine parlé, on s'est à peine parlé d'ailleurs, et...
- Vous pensez ne pas être prêt à quoi, Ken ? A vous voir sortir dehors avec elle ? Elle me coupait et reposait ses mains, croisées, sur son bureau. Je commence à comprendre comment vous fonctionnez, et à ce rythme vous ne serez jamais prêt. Vous avez dû user de beaucoup de votre force pour revenir la voir. Pourtant vous l'avez fait. Et vous savez pourquoi ? Vous êtes en train de vous rendre compte que vous vous êtes attachés à Noah. Cela vous fait peur, car vous pensiez partir du principe que vous ne reconnaitriez en rien cet enfant et que vous n'auriez rien en commun avec elle. Pourtant vous êtes là, à revenir ici, à vous y intéresser. Et chaque fois que vous passez la porte de ce centre Ken, à chacune de vos visites, je me rend compte à quel point vous semblez évoluer. Mais surtout, et c'est ce qui me touche le plus chez vous, lorsque vous revenez ici, vous êtes à chaque fois plus impatient et heureux de revoir Noah.
Elle soufflait après ce long discours qui m'avais aussi coupé le souffle, et enlevais délicatement ses lunettes. Je baissais la tête, et mes chaussures devenaient tout de suite plus intéressantes face au regard perçant de la vieille dame et surtout face à la fin de son monologue, qui me rendait nerveux.
- Je ne vous demanderai jamais de faire quelque chose contre votre gré Ken. Mais jusqu'ici, vous me semblez être quelqu'un qui a besoin d'être poussé vers son objectif, et aujourd'hui, je serai prête a parier qu'au fond de vous, votre objectif est Noah. Je ne sais pas ce qui vous fait peur dans le fait de sortir du centre avec elle, mais vous êtes quelqu'un de mature et de conscient, et si je vous dis que je n'aurais aucunes peurs à cela, vous devez y croire. J'en ai vu des personnes ici, qui voulaient adopter, ou qui revenaient voir des enfants, et vous faites partis de ceux qui savent s'y prendre.
Je décidais enfin d'intervenir, ne supportant pas ce flot de compliments et de détails de personnalités qui pour moi, ne me correspondait pas.
- Le problème c'est pas Noah...je m'y attache, je le vois, je vous jure. Non le problème c'est moi. Je sais pas, regardez moi, je suis pas prêt pour entrer dans la vie d'une enfant, à avoir des responsabilités, enfin, je suis juste un mec qui, il y a encore quelques mois se levait, prenait son bol de céréales, fumait un pif et se recouchait.
Je soufflais, honteux de devoir lui évoquer ma période sombre, et jouais avec mes doigts avant de relever mon regard sincère vers elle.
- Je n'ai pas peur de Noah. J'ai simplement peur de ce que je pourrai lui faire au long terme.
Il y eu alors un long silence, pendant lequel Claire hochait négativement la tête, de manière continue et en me regardant. Je ne savais pas comment décrypter son expression, entre l'incompréhension et la déception. Pourtant, au fil de ses paroles, au fil des rencontres avec Noah, je savais que je serai prêt pour ces responsabilités.
Le silence, qui était pour l'instant apaisant, devenait pesant et je comprenais que Claire attendant que je parle, après son long monologue.- Il faut que je vous demande quelque chose, elle hochait lentement la tête, son regard dans le mien, m'encouragent, vous attendez quoi exactement de moi, avec Noah ?
- Ce n'est pas une réponse facile à vous donner, Ken. Mais, je ne vous ai pas appelé pour rien, elle sortait un dossier d'une étagère et vérifiait quelque chose, vous êtes la dernière
famille de Noah du pays et n'ayant pas refusé de la voir. Vous savez, lorsque des enfants arrivent ici, ils n'ont que trois destins. Soit ils y restent, jusqu'à leur majorité. Soit ils en sortent pour vivre dans une famille d'accueil, jusqu'à ce qu'il soit capable de vivre et se construire seuls. Soit, et c'est pour moi le plus belle chose qui m'ai été donné de voir pour le destin d'un enfant, ils retrouvent un membre de leur famille et se reconstruisent près des leurs. Je ne veux que ça pour elle, j'attendrai le temps qu'il faut pour que vous soyez prêt, Ken, mais soyez sûr d'une seule chose, Noah sortira d'ici bientôt, et ce sera avec vous.Nous nous fixions durant de longues minutes, durant lesquelles moi, je cherchais à comprendre et assimiler ses paroles, et elle, semblait attendre une réponse de ma part.
Puis, après une dizaine de minutes, je parlais sans même m'en rendre compte.- Je suis d'accord.
Elle souriait grandement, avant d'hocher la tête, fière. Pourtant je me mettais à peine à comprendre les conséquences de mes paroles, sur ma vie, sur celle de Noah. Et bizarrement, plus rien ne me faisais peur lorsque ça parlait d'elle.
VOUS LISEZ
NOAH
Fanfiction« Mon regard se tournait vers l'intérieur de la pièce, quittant la vue imprenable sur Paris et j'observais mon meilleur ami, discutant avec ma petite sœur du dessin animé en cours. Mon sourire s'étendait et je me disais que peut être , je n'avais be...