Chapitre 30 : Rétablissement

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Louise resta plus d'une semaine chez James. Bien qu'elle n'avait plus très exactement la notion du temps, elle appréciait et savourait secrètement ces moments de plus qu'elle passait avec son ami. Elle préférait mille fois être chez lui plutôt qu'à l'école. Cela lui donnait l'impression d'avoir une famille, et d'être aimée. Ce qu'elle n'avait jamais ressenti de toute son enfance. C'était comme si sa maison avait toujours été la sienne, et que, comme tous les enfants, elle avait toujours eu sa propre chambre. Pour tout le monde, c'était quelque chose de normal. Mais personne ne pouvait comprendre à quel point cela avait de l'importance pour Louise.

Les premiers jours se ressemblèrent énormément. Louise gardait le lit, terrée au fond de ses couvertures, dormant la plus grande partie de la journée. Grâce aux efforts de James qui venait à son chevet presque toute la journée, la fièvre descendit considérablement, même si elle persistait à ne pas vouloir quitter la petite fille. Il tenta plusieurs fois de la faire manger, mais Louise repoussait la moindre nourriture. L'auror revenait la voir toutes les heures, s'occupant d'elle comme il le pouvait. Il lui apportait de l'eau quand elle était réveillée, remontait ses couvertures quand elle dormait, éteignait la lumière quand il tardait et la coiffait quand elle s'ennuyait. Il était déterminé à ce qu'elle ne manque de rien.

Bien qu'elle ne le disait très peu, Louise se sentait cependant encore mal. Un goût amer trônait dans sa bouche, et elle remuait sans cesse dans ses couvertures à la recherche d'une meilleure position. James avait remarqué que la petite se plaignait peu. Elle n'était pas habituée à subir des traitements de faveur, et surtout à être soignée. Se plaindre lui aurait jadis attiré plus de mal encore de la part des hommes du cirque. C'est pourquoi elle n'osait pas se confier si James ne le lui demandait pas.

Au fur et à mesure que les jours passèrent, James vit une nette amélioration dans l'état de Louise. Elle n'avait pas encore assez de force pour se lever, mais elle pouvait à présent rester assise dans le lit au lieu d'allongée. Elle accepta finalement de manger de la soupe, mais elle tremblait tellement que James dut l'aider. Comme elle ne dormait plus, elle commença à s'ennuyer considérablement, clouée dans son lit. Ses douleurs étaient passagères : il lui arrivait de se sentir d'un coup très bien, comme si elle était guérie, puis dix minutes après d'avoir la nausée et la tête si lourde qu'elle devait se rallonger immédiatement.

James lui donna alors des livres à lire pour éviter qu'elle ne s'ennuie trop. Il ne lui dit pas, mais il avait énormément de travail à faire pour le ministère pour qui il travaillait, et il prenait du retard en la soignant. Cela ne le dérangeait pas de sacrifier son temps pour la jeune fille, mais il avait des devoirs en tant qu'auror.

Louise n'était pas très passionnée par la lecture, mais cela l'occupait. Les livres de James étaient assez vieillots, et d'une écriture un peu compliquée pour les petites filles. Elle lut des classiques, mais cela l'ennuya rapidement. Alors, la petite maledictus commença à observer la chambre dans laquelle elle se trouvait, en détail, se demandant à qui elle avait pu appartenir.

Elle était assez triste, à vrai dire, cette pièce. Bien que le lit soit moelleux et douillet, le reste semblait vide et délaissé. En face d'elle, un feu crépitait dans une cheminée traditionnelle, aux tuiles rougies, entourées d'un encadrement de bois. Au dessus, un cadre était accroché, représentant un paysage qui ne semblait avoir aucun souvenir. A côté, une commode en bois vernis reposait près de la fenêtre, sur laquelle étaient posés de petits vases vides et oubliés. Les rideaux qui masquaient la fenêtre étaient sobres, fins et sans sympathie.

Pourtant, elle n'était pas horrible, cette chambre. Louise aimait bien ce plafond anglais, avec ses poutres en bois parallèles. Si on la décorait mieux, la cheminée serait tout à fait chaleureuse. Le vide de la pièce pourrait être compensé par des meubles plus personnalisés, les murs égayés par des cadres plus possessifs, les vases remplis de fleurs colorées et les rideaux plus amicaux.

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant