Même les yeux fermés, Louise pouvait voir la lumière jaune vive de la pièce. Pas besoin des les ouvrir, elle savait parfaitement où elle se trouvait. Cette couleur commençait à devenir trop entêtante à son gout. Pour le réveil, en tout cas. Elle ouvrit les yeux, d'abord aveuglée par l'éclairage, et attendit un peu pour se lever, le temps de tout distinguer. Une brume blanche semblait planer sur sa vision. Elle se frotta les yeux, n'aimant pas avoir la vue troublée. Une fois que ce fut passé elle se leva, réalisant qu'il allait bientôt être l'heure. Ses deux camarades de chambres dormaient encore.
Elle regarda Susan, la petite brune aux yeux rougis, encore perplexe de ce qu'il s'était passé. En effet, cette dernière avait sangloté presque toute la nuit dans son lit. C'était un sanglot léger, étouffé par un oreiller. L'autre jeune fille ne l'avait pas entendue, elle devait dormir profondément. Louise, elle, avait fait la sourde, faisant semblant de dormir, ne voulant pas jouer les amies réconfortantes. Mais la réaction de Susan lui faisait de la peine, surtout qu'elle ignorait totalement la raison de ses pleurs.
Louise se rinça le visage avec de l'eau fraiche, raccrocha la bouillotte de cuivre dont elle s'était servie cette nuit sur le mur, enfila sa robe de Poufsouffle et glissa ses pieds dans les chaussures noires de l'école. Une fois prête elle s'assit sur son lit, prenant le temps de ne penser à rien. Elle aimait bien faire une pause, faire le vide dans sa tête, après tant de remue ménage dans sa vie. Quand cinq minutes furent passées, elle sortit de la chambre en prenant soin de refermer la porte délicatement afin de ne pas réveiller ses deux camarades.
Elle ne partit pas en direction de la grande salle, contrairement à se qu'on lui avait ordonné pour le déjeuner, mais partit en direction du bureau du professeur Dumbledore. Elle se souvenait très clairement qu'il avait ajouté dans sa lettre vouloir la voir le premier jour, et encore hier Mcgonagall le lui avait rappelé. Elle se perdit encore en chemin, et cette fois fut aidée par un fantôme, celui de Gryffondor. Celui-ci la salua en se décrochant une partie de la tête, laissant apparaitre de la chair encore rouge et des veines fraichement coupées. Affolée, Louise partit en courant, ne voulant pas rester plus longtemps en sa compagnie, à moitié écœurée et paniquée.
Arrivée au deuxième étage, où se trouvait le bureau, elle aperçut de loin la porte de gargouille et pressa le pas. Mais arrivée devant la porte, elle se maudit pour sa maladresse, se rappelant qu'il fallait un mot de passe pour entrer. Après avoir essayé les quelques formules et mots de passe qu'elle connaissait, elle se dit que peut-être Dumbledore se trouvait à l'intérieur et qu'elle n'aurait qu'à toquer à la porte pour le prévenir. Sauf que la porte était une gigantesque gargouille en pierre, qui ne sonnait nullement creux. Louise s'écorcha le dos de la main en frappant vainement dessus, lui arrachant une grimace. Elle renonça et se mit dans un coin, espérant qu'une solution viendrait à elle.
C'est alors que la gargouille bougea, en se décalant d'un pas sur le côté, donnant l'accès à un escalier en colimaçon. Étonnée, Louise se demanda comment la porte avait pu s'ouvrir, et obtint la réponse en entendant des pas descendre de l'escalier spiralé. La porte avait dû s'ouvrir car cette personne quittait le bureau. Apeurée qu'on la voie, elle se cacha derrière la gargouille déplacée, espérant passer inaperçue. La gargouille faisait bien deux fois sa taille, et sa maigre silhouette dont la robe était trois fois trop ample se fondait bien dans la luminosité.
L'homme qui sortit ne correspondait pas du tout à la description que James avait fait du directeur de Poudlard. Celui-ci était un homme grand, droit, dont la cape noire volait derrière lui, ce qui fit penser à Louise à une apparence de chauve-souris. Elle se mit sur la pointe des pieds, afin d'atteindre la tête de la gargouille, pouvant ainsi l'analyser sans que lui ne la voie. Elle fixa son visage; il avait de longs cheveux gras noirs qui lui tombaient légèrement sur les épaules, un teint si livide qu'on aurait dit qu'il était souffrant, un nez aquilin qui faisait penser à un aigle, sans compter ses yeux noirs de rapace qui se synchronisaient parfaitement avec celui-ci. Ce sorcier lui fit froid dans le dos; il semblait loin d'être une personne amicale. Elle pria pour ne pas l'avoir en tant que professeur.
Alors que le sorcier-rapace s'éloignait en émettant étrangement aucun son de pas, la gargouille sur laquelle Louise était appuyée se mit à vibrer. Le passage allait bientôt se refermer. Saisissant sa chance, elle sortit subitement de sa cachette sans prêter attention au sorcier à la cape non loin, contourna la statue de pierre et se rua vers les escaliers en spirale. Juste derrière elle, la gargouille se décala et se referma d'un coup de vent, éjectant la jeune sorcière sur les premières marches d'un souffle. Elle ne cria pas mais son cœur battait si vite qu'elle se demandait si elle était blessée. Elle était à plat ventre, les jambes sur le sol ferme et le haut du corps sur les premières marches. Elle se retourna vers le passage, et découvrit que celui ci était clos par un mur de pierres, comme si il n'y avait jamais eu de porte.
Elle se releva avec peine en s'appuyant contre la façade, épousseta sa robe trop grande d'un geste de main et porta une main à son cœur. En faisant ce geste elle vit que l'égratignure qu'elle s'était faite en tapant sur la statue de pierre s'était ouverte durant sa chute et s'était mise à saigner. L'adrénaline qui avait fait oublier cette douleur étant retombée, la sorcière sentit un picotement lui parcourir les doigts. La blessure était minime et ne devait pas dépasser la largeur d'un doigt, mais elle allait quand même du poignet à la naissance de son index. Elle se souvint que James lui avait passé un peu d'eau et de plantes spéciale sur les blessures qu'elle s'était faite lors de leur fuite, et se dit qu'elle ferait pareil avec celle-ci.
Son cœur s'étant calmé, elle monta quatre à quatre les marches de l'escalier, faisant attention à ne pas retomber. Malgré ses précautions elle rata la dernière et pénétra dans le bureau en s'écroulant au sol. Heureusement pour son égo, lorsqu'elle releva la tête, le bureau était vide, personne donc n'avait pu voir sa chute. Lorsqu'elle se remit debout elle remarqua que son uniforme était déchiré au niveau du genou droit. Dès la première journée elle avait réussi à l'abimer avec ses chutes. Pourtant elle ne trouvait pas être tombée si souvent que cela. Le blason de sa maison, cousu sur la droite de la poitrine, avait reçu des petites taches de sang, venant de sa main. Le blanc du pelage du blaireau avait maintenant prit une couleur cramoisi, rendant l'animal sanglant et morbide.
Elle ne put retenir un rire en s'imaginant le petit blaireau inoffensif rougi tel un vampire après son déjeuner. Elle cessa de rire rapidement et se consacra plutôt à ce qu'elle devait faire. Si le professeur n'était pas dans son bureau, où était-il ? Qu'allait-elle faire, elle ne pouvait pas rester éternellement là à l'attendre ? De plus elle ignorait si les cours avaient commencé. Être en retard pour une première journée n'était pas une chose à faire. Elle avait déjà réussi à abimer sa robe, à pénétrer illégalement dans le bureau du directeur sans autorisation, alors risquer autre chose lui coûterait cher.
C'est alors qu'elle le vit. Posé sur la table, dans une soucoupe de verre en cristal, fraichement utilisé. Un modullus. C'était un objet, capable de prendre l'appartenance et les caractéristiques de l'espèce que l'on souhaitait à échelle réduite, permettant ainsi de faire des tests et analyses que l'on voulait sans risquer la vie du véritable être vivant. Cornelus en possédait, c'est pourquoi elle connaissait cette matière magique. A son état naturel c'était une substance visqueuse de la couleur du métal. Il suffisait de le poser devant soi, de le malaxer quelques instants, puis de fermer les yeux et de penser très fort à l'espèce souhaitée.
Sauf que le modullus face à Louise, posé sur le bureau doré du professeur, avait pris l'apparence d'une maledictus.
*Hello ! Nous voici au onzième chapitre ! Que pensez vous de l'histoire jusqu'à maintenant ? Aimez vous le choix de la maison ? Si j'ai mis Louise à Poufsouffle, c'est pour arrêter de mettre toujours les sorciers ou sorcières des histoires à Gryffondor, ou à Serpentard. Il est vrai que du coup, nous ne verrons pas souvent notre trio de sorciers préféré, mais ce sera l'occasion de découvrir de nouvelles personnes !
C'est ma vision à moi, mais dites moi la votre dans les commentaires ! Et n'oubliez pas de me dire si vous aimez l'écriture, si c'est fluide, agréable à lire, etc. Mais le plus important c'est si l'histoire vous plait ! Alors merci à tous ceux qui partageront leurs avis !*
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𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉
Fiksi Penggemar❝ 𝐉𝐄 𝐍𝐄 𝐒𝐔𝐈𝐒 𝐐𝐔'𝐔𝐍 𝐌𝐎𝐍𝐒𝐓𝐑𝐄 ❞ ─ 𝐥𝐨𝐮𝐢𝐬𝐞. Louise a toujours détesté ce qu'elle était. Depuis sa tendre enfance, la jeune fille est maltraitée pour sa malédiction de sang qui l'oblige à se transformer en animal involontairement...