Chapitre 38 : La Cabane Hurlante

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La neige fondait doucement sous les pas de Louise, l'accompagnant sur son chemin d'un léger craquement, comme une mélodie presque inaudible qui brisait le froid glacial de l'air. Pour se rendre au plus prés de la cabane qu'elle avait aperçue, la jeune fille du traverser un petit bois, dont les arbres restants n'était plus que des branches fragiles et dégarnies. Pas un seul bruit, ni même un seul oiseau ne venait rompre le calme de l'hiver. Seuls les pas et le souffle brumeux de Louise venaient le troubler. Lorsqu'elle atteint la fin du bois, il commença à neiger. De fins flocons blancs tombaient du ciel, valsant lentement jusqu'à se poser sur les cheveux de Louise pour y disparaitre. Elle releva la tête, ses yeux bleus fixant ce ballet argentin.

Un grillage en face d'elle lui barrait la route. Derrière lui, Louise avait une vue directe sur la cabane, perchée sur un dôme. De là, elle pouvait la détailler comme un grand tableau exposé devant elle. Sa silhouette semblait dominer les lieux, menaçant les alentours de son ombre sinistre. Le toit était recouvert d'une épaisse couche de neige,  qui contrastait avec le reste sombre du bois dont celle ci était faite. Tout était condamné, fenêtres et portes, comme si on avertissait ceux qui voudraient y entrer. La maison elle même semblait avoir du mal à tenir debout et Louise lui trouva presque un air pathétique.

Louise avança jusqu'où les barbelés l'autorisaient, s'appuyant sur un des poteaux en bois du grillage. Fixant toujours la cabane, elle fronça les sourcils. Quelque chose était étrange. Si on oubliait la singularité de la maison, Louise sentait qu'un truc n'était pas normal. Son instinct lui soufflait qu'elle connaissait cet endroit, comme si la demeure ne lui était pas inconnue. Et à mesure qu'elle s'était rapprochée de celle-ci, la sensation avait été de plus en plus intense. Mais Louise ne parvenait pas à savoir comment. Aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle n'avait jamais vu la cabane avant. Et pourtant, quand elle l'avait aperçue, elle avait eu l'impression de la redécouvrir. Comme on retrouve une vieille amie. 

La sorcière se retourna brusquement lorsqu'elle entendit du bruit derrière elle.

— Tu veux qu'on s'approche un peu ? fit une voix féminine accompagnée de bruits de pas dans la neige. 

Louise croisa le regard d'Hermione, accompagnée par Ron. Tout deux longeaient le grillage à quelques mètres d'elle, leurs joues rougies par le froid et leurs vêtements recouverts de fins flocons.

— Tiens, Louise ! Tu es venue voir la cabane hurlante toi aussi ?

— La cabane hurlante ? répéta-t-elle en penchant la tête sur le coté.

Hermione hocha la tête vers la maison abandonnée derrière Louise.

— Il parait que c'est la maison la plus hantée de Grande Bretagne, continua-t-elle.

Louise se retourna vers la demeure qui l'avait tant interpelée. Alors, c'était ainsi qu'on la surnommait. D'un nom qui faisait froid dans le dos, tout comme son apparence en quelque sorte. La jeune fille avait bien envie de voir ce qui se cachait entre ses planches. Et était-elle réellement hantée ? D'ici, à part son aspect délabré, rien ne semblait surnaturel. Et surtout, Louise se demandait pourquoi un maison aussi sombre et repoussante lui était tant familière.

Ron s'arrêta quelques pas derrière Hermione, qui continuait d'avancer.

— On est bien ici, non ? hésita-t-il. Pas besoin d'aller plus loin...

Hermione leva les yeux au ciel, et Louise comprit que le Gryffondor n'était peut-être pas aussi courageux que sa maison le prétendait. Louise trouva d'ailleurs étonnant de la part des sorciers d'avoir aussi peur d'un lieu supposé hanté, quand à Poudlard les fantômes grouillaient les couloirs. En regardant de nouveau les planches noirs et la silhouette obscure qui se dessinait à l'horizon, elle se dit en fin de compte que les fantômes qui y habitaient n'étaient peut-être pas aussi chaleureux que ceux de leurs écoles. Cette idée lui fit froid dans le dos.

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant