Chapitre 42 : Achats

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Lorsque Louise se réveilla, une lueur claire brillait dans la chambre où elle se trouvait. Aveuglée, elle regarda par les rideaux de la fenêtre, étonnée de cette clarté si blanche et inhabituelle. Une fois qu'elle se décida enfin à se lever et à marcher vers la fenêtre pour l'ouvrir, elle crut d'abord que tout le jardin était recouvert de neige. Quelle ne fut pas sa joie de penser passer des vacances dans un tableau blanc sorti tout droit d'un livre. Mais en ouvrant la fenêtre, le vent frais qui lui sauta au visage dans un baiser glacer la ramena bien vite à la réalité, et cette image si belle qu'elle s'était imaginée ne s'agissait que d'un brouillard glacial du nord de l'Angleterre.

Déçue et gelée, Louise referma la fenêtre, avant de descendre prendre son petit déjeuner en compagnie de James, qui était réveillé depuis bien longtemps déjà. Comme à son habitude, l'auror lisait son fidèle journal, sirotant une tase de café, tandis que Louise était rivée sur son bol de lait, désintéressée par les actualités qu'ils pouvaient bien s'y trouver. Par la porte vitrée du salon, la jeune sorcière pu apercevoir que la brume se levait petit à petit, et que, malgré un manque de flocons et de duvet blanc, l'herbe et les fleurs avaient revêtues une fine couche de glace, et le sol était givré de verglas.

Lorsqu'elle eut fini de manger et après s'être habillée, James demanda à Louise de s'enrouler d'un épais manteau d'hiver avant de sortir dans l'atmosphère froid de décembre. Elle faillit glisser à plusieurs reprises sur les dalles verglacés, se retenant avec peine au bras du sorcier, qui s'amusa de la situation qu'elle ne trouvait en rien amusante. Avoir le visage frigorifié au réveil lui avait assez suffit pour ne pas vouloir en plus se trouver par terre.

Les deux sorciers allèrent ensuite acheter du pain dans une boulangerie, et Louise fut étonnée du grand sourire que lui fit la boulangère et de la bouffée de sympathie qu'elle affichait aujourd'hui. Une fois dans la rue, des passants les saluèrent, sûrement des collègues de James, tous avec ce même sourire idiot et cette chaleur si troublante, pourtant absente la veille. Ce n'est pas comme s'il faisait particulièrement beau aujourd'hui.

— Qu'est ce qu'ils ont tous ? demanda-t-elle plus loin à James. Ils ont attrapé la fièvre ou quoi ?

Face à l'incompréhension de la jeune fille, James éclata de rire.

— Allons,  Louise ! Ne me dit pas que tu n'as pas regardé quel jour nous sommes ?

Louise secoua négativement la tête. James leva les yeux au ciel en souriant, puis déclara :

— C'est le réveillon aujourd'hui.

La jeune fille se rappela enfin de Noël et s'étonna de ne pas y avoir pensé. Les derniers jours avaient tant été chargés que ça lui était complémentent sorti de la tête. A travers ses yeux, James vit enfin la lueur se rallumer.

— On est dans une petite ville, continua-t-il en reprenant leur marche. Et dès qu'il se fête quelque chose, tout le monde sort et oublie ses soucis. Enfin, pour un temps seulement.

Ça en était bien irréaliste. Louise ne pouvait pas croire que du jour au lendemain, les gens pouvaient mettre de coté leurs préoccupations comme si elles n'avaient jamais existées. Et afficher un sourire si naïf et crédule.  Ou ils étaient de parfaits menteurs, ou bien leurs vies étaient idéales. Elle aurait bien aimé en dire tant.

James proposa ensuite à Louise qu'ils fassent les boutiques. La jeune fille n'avait pas vraiment de choses à acheter, mais elle ne refusa pas.  C'était un moment agréable de passer du temps avec le sorcier dans les rues marchandes, à regarder les vitrines, juste pour le plaisir de n'avoir rien à faire.

Ils prirent même le bus pour rejoindre une ville plus grande. Au début, Louise s'étonna de voir James emprunter un moyen moldu, mais elle changea bien vite d'avis. L'étrange transport dans lequel ils étaient monté n'avait rien de normal : ses fauteuils étaient écartés et éparpillés comme dans un salon, l'intérieur paraissait étrangement beaucoup plus grand que l'extérieur, et un lustre pendait au plafond. En regardant autour d'elle, Louise ne vit que des sorciers présents, tous plus étranges les uns que les autres. A peine assise, le bus se mit à avancer si rapidement qu'il semblait sauter de lieux en lieux, bondissant comme une furie, tandis que Louise s'agrippait au siège à en arracher le tissu..

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant