Chapitre 34 : Mon amie la Mort

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Louise aurait donné cher pour qu'on lui annonce que les vacances approchaient. Mais ce n'était pas le cas. Les prochaines étaient encore dans un mois, et il lui fallut bien de la patience. Les cours l'épuisèrent énormément, et elle ne pouvait même pas se reposer le soir puisqu'elle avait du rattrapage avec Cédric. Bien que celui-ci était très compréhensif et faisait attention à ne pas trop la secouer, il lui arrivait de piquer du nez sur ses livres pendant que le garçon lui expliquait une énième fois comment réaliser une potion de deuxième année.

Il n'avait pas neigé depuis la dernière fois que le flocon s'était posé sur son épaule. Elle qui pourtant adorait ce grand manteau gelé qui recouvrait l'herbe, elle allait encore devoir attendre pour le voir. Durant son enfance, c'était très rare qu'elle sorte à l'air libre, et elle avait dû toucher la neige seulement deux ou trois fois dans sa vie. La voir depuis les grilles de sa cage était autre chose qu'elle ne prenait même pas en considération.

Alors que Louise était à la bibliothèque avec Cédric, elle se rendit compte que cela faisait bien deux bonnes minutes que les lèvres de celui-ci bougeaient sans qu'elle n'écoute ce qu'elles disaient. Elle s'en voulut et sortit immédiatement de ses pensées dans un sursaut, relevant d'un bond la tête de son coude sur lequel elle était appuyée.

— ... que tu n'écoutes pas un mot de tout ce que je viens de dire.

Ce fut la seule partie du long monologue de Cédric qu'elle parvint à entendre par les deux oreilles. Lorsqu'elle eut assimilé ce qu'il venait de dire sur un léger ton de reproche, Louise rougit jusqu'aux oreilles.

— J-Je suis vraiment désolée, dit-elle d'une petite voix. Je te jure, j'ai essayé de rester concentrée, mais...

Au même moment, la vieille horloge de la bibliothèque résonna, coupant Louise de sa grosse voix grave annonçant vingt-deux coups. Quelques fantômes encore là quittèrent aussi silencieusement que des âmes leur lecture et se levèrent afin de partir de la pièce. Après cela, Louise et Cédric furent les seules personnes présentes entre les étagères de livres.

— De toute façon, soupira Cédric en refermant son manuel, il est tard, et je vois bien que tu es épuisée. J'espère que le weekend et qu'une bonne nuit de sommeil t'aideront à te reconcentrer.

Après ces mots, Louise était tellement vidée de toute énergie qu'elle ne rêvait que d'une chose : se laisser tomber sur son lit d'une manière aussi molle qu'un gros ours pour s'y endormir aussitôt. La fatigue lui fit perdre toute conscience et lorsqu'elle redevint lucide, elle était déjà affalée sur ses draps moelleux, sans savoir comment ni avec quelle force elle avait réussit à marcher jusqu'à son dortoir. S'imaginant être arrivée ici en marchant comme un zombi dénué de toutes pensées, elle s'endormit sans même se glisser sous la couette, échouée sur le matelas telle l'épave d'un navire reposant sur le sable.

Le lendemain, Louise se réveilla si tard que le petit déjeuner était déjà terminé et qu'elle dut attendre le midi pour pouvoir se mettre quelque chose dans le ventre

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Le lendemain, Louise se réveilla si tard que le petit déjeuner était déjà terminé et qu'elle dut attendre le midi pour pouvoir se mettre quelque chose dans le ventre. Pour une fois, les cris des oiseaux et les rayons éblouissants du soleil ne l'avaient pas sortie de son sommeil à l'aurore. Profitant du fait qu'elle était seule dans la chambre, la petite sorcière s'habilla lentement, et puisqu'elle n'avait pas cours aujourd'hui, elle ne fut pas inquiétée de son retard. Il avait été convenu avec Cédric qu'ils ne feraient pas de cours de rattrapage dans la journée, et qu'il la laissait se reposer. Après tout, elle venait à peine de rentrer de convalescence.

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant