Chapitre 39 : Tante Dorothy

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Les dernières semaines de décembre avant les vacances passèrent encore plus vite que Louise ne l'avait espéré. La sortie à Pré-au-lard étant une des dernières de l'année, la jeune fille n'avait eu qu'à survivre à quelques jours de cours supplémentaires avant d'être libre. Le temps fila si rapidement que, perdue dans ses études ou à rêvasser parmi les flocons, elle ne le vit pas. Cette sensation lui était tellement inconnue. D'habitude, elle comptait les secondes passer comme on regarde un paysage défiler lors d'un voyage interminable. Quelques jours avant celui du départ, elle reçu enfin la réponse de James tant attendu à sa lettre. Lorsqu'elle l'ouvrit, son cœur battait si violemment qu'elle crut qu'elle allait s'évanouir. Elle n'avait jamais été aussi anxieuse à l'idée de lire une lettre que s'il s'agissait d'un examen à passer.

Contre toute attente, James lui écrivait qu'il souhaitait qu'elle rentre chez lui pour les vacances. Qu'ils fêteraient Noël ensemble. Et que par dessus tout, il était ravi de pouvoir lui offrir le premier réveillon de sa vie.

Quand ses yeux défilèrent sur le parchemin froissé, Louise sentit son cœur faire, cette fois, un bond dans sa poitrine. Elle était si heureuse qu'elle aurait pu se mettre à courir dans toute la salle. L'auror voulait d'elle pour les vacances. Il acceptait qu'elle retourne dans sa maison. Pour Louise, cela n'avait pas de prix. Une bouffée de chaleur se répandit dans tout son corps, et un léger sourire niait se dessina sur son visage. Elle avait le sentiment d'avoir sa propre famille, comme tous les autres élèves. Si la petite fille qu'elle était il y a encore quelques mois l'avait vu, elle n'en aurait pas cru ses yeux tant c'était autrefois inimaginable. Elle serra la lettre encore plus chiffonnée, comme un précieux trésor, qu'elle remit dans sa poche.

Le jour du départ pour les vacances tant attendues arriva enfin. La majorité des élèves qui rentraient chez eux s'entassèrent tous excités dans les wagons du Poudlard Express, profitant de leur dernières discussions de l'année avec leurs amis. Louise était allée saluer Harry, Hermione et Ron lorsqu'elle avait appris qu'ils restaient au château pour les fêtes, comme quelques rares autres élèves. Finalement, elle se retrouva seule dans le train, à la recherche d'un compartiment ou se poser. Plus aucun n'était libre, et la jeune fille était bien déçue de ne pas pouvoir se blottir dans un coin sans personne pour l'embêter. Alors que le train était déjà parti et que les secousses des rails la déstabilisaient dans sa vadrouille entre les allées, elle trouva Luna accompagnée d'un groupe de Serdaigle plus jeunes qu'elle, qui finirent par l'accueillir. Elle s'assit en retrait, appuyant sa tête contre la vitre en regardant le paysage défiler, bercée par le trajet et les voix en fond qui parlaient.

Arrivée à la gare de King's Cross, elle descendit sur le quai, attendant un peu que la foule d'élèves se dissipe. Des dizaines et des dizaines de silhouettes se bousculaient devant elle, et un flot de bruits de chariots et de brouhaha résonnaient dans ses oreilles. Elle grimaça, déstabilisée par la situation. Tout ce monde était très désagréable pour elle. Sa petite taille lui valut même de se prendre plusieurs passants, et elle du patienter plusieurs minutes avant que la moitié du quai ne se vide.

Louise avait tellement hâte à l'idée de revoir l'auror. Son impatiente était de plus en plus insupportable à mesure que les secondes passaient. Elle aurait déjà voulu être chez lui. Dans son cœur, une éternité s'était écoulée depuis la dernière fois. Un long fleuve immense et infranchissable qu'est le temps.

En cherchant James des yeux, le regard de Louise tomba sur une petite femme d'un certain âge parmi la foule, emmitouflée d'une épaisse couche de châles, qui lui donnait un air rondouillard assez comique. Elle attendait elle aussi patiemment sur la quai, dandinant sa tête à travers les ombres en cherchant quelqu'un des yeux, quand elle se mit soudain à clopiner dans la direction de la petite maledictus. Ses cheveux gris rattachés en chignon à l'aide d'un vieux foulard rouge laissaient quelques mèches rêches dépasser au dessus de ses yeux bruns. Avançant sans aucune canne, elle avait un rythme assez lent, surement du à son age qui n'était plus tout jeune. Louise remarqua un gros pull en laine grise sous ses châles, qui lui donnait encore plus un aspect grand-mère.

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant