𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉

Chapitre 17 : Sphère argentée

Le lendemain matin, Louise se réveilla éblouie par un faisceau de lumière. Elle émit un léger grognement, trop fatiguée pour faire la moindre chose. Quand elle se rendit compte d'où elle était, elle se redressa dans son lit précipitamment, oubliant toute fatigue. Le soleil était déjà haut derrière la fenêtre de son dortoir. Elle rejeta à ses pieds son épaisse couverture jaune et sauta hors du lit faisant voler derrière elle ses cheveux décoiffés. Ses pieds la brûlaient à cause du plancher trop froid, mais elle continua de courir aux quatre coins de sa chambre à la recherche de ses affaires éparpillées.

Ses deux camardes de chambre étaient déjà parties, et n'avaient visiblement pas pris la peine de la réveiller. Le cours supplémentaire de sortilège qui s'était déroulé la veille avait semblé interminable et Louise était rentrée dans la salle commune épuisée. De plus elle n'avait pas arrêté de faire de longs cauchemars où apparaissait un homme portant le bracelet de son père, qui s'éloignait à chaque fois qu'elle faisait le moindre pas vers lui.

Ce fût la deuxième fois que la pauvre Louise ne prit pas de petit déjeuner. Après s'être habillée, et avoir vérifié que son bracelet était toujours attaché à son poignet, elle courut en vitesse dans les couloirs, seule. Elle s'aperçut qu'il y avait encore des élèves, mais beaucoup moins. Elle ne prit pas la peine de regarder l'heure et continua son chemin vers le cours de Défense contre les forces du Mal. Louise avait fini par avoir son emploi du temps, hier soir, alors qu'elle rentrait exténuée dans la salle commune des Poufsouffles. Elle ralentit le pas en croisant d'autres Poufsouffles de son âge, et se mit à les suivre. Son cœur battait la chamade et sa respiration était altérée, mais elle garda le rythme. Elle ne tenait pas à être en retard à son premier cours avec le professeur Lupin.

Elle arriva finalement pile à l'heure devant la porte encore ouverte. Elle prit une grande inspiration, et entra timidement dans la salle. La plupart des élèves étaient déjà là. Elle remarqua qu'il y en avait de toutes les maisons, et bien sur, le fidèle trio de Harry était là. En regardant bien, Louise n'y aperçut pas Hermione. Tout le monde était debout, les tables et les chaises avaient été repoussées sur les côtés, et au centre de la salle, face aux élèves, se trouvait une grande armoire en bois qui semblait remuer.

— Miss Wilcox, nous n'attendions plus que vous, déclara une voix forte.

Les joues de Louise rougirent jusqu'aux yeux. Son regard se posa sur le professeur Lupin, toujours avec des vêtements rapiécés et la mine fatiguée. Louise remarqua qu'il la regardait comme n'importe quel élève, comme si l'incident qui s'était déroulé dans le bureau du professeur McGonagall n'avait jamais eu lieu. En y repensant, Louise se demanda à nouveau pourquoi le professeur Lupin avait réagi de cette manière. La jeune fille s'avança entre les élèves pour se cacher dans la foule, sentant qu'elle ne supporterait pas de rester quelques minutes de plus devant tout le monde. Se sentant hors de danger, elle s'autorisa à respirer plus posément. Elle vint se placer à côté du garçon joufflu de Gryffondor, qui lui paraissait aussi timide qu'elle.

— Qui pourrait me dire ce qu'il se cache dans cette armoire ? demanda le professeur Lupin.

Personne ne répondit, tous occupés à fixer l'armoire qui gesticulait, comme si à tout moment un monstre allait en sortir.

— C'est un épouvantard, finit par lâcher Lupin. Et qui pourrait me dire ce qu'est un épouvantard ?

Louise ignorait ce qu'était un épouvantard, mais rien que le nom la fit frisonner. Elle n'avait pas lu beaucoup de livres sur les créatures magiques avant de venir à l'école, mais elle en connaissait suffisamment. Pour en avoir côtoyé depuis sa naissance, elle savait que beaucoup de ces créatures n'étaient pas les bienvenues dans la communauté et étaient vues comme dangereuses. Elle grimaça à la pensée d'être elle aussi répertoriée parmi la liste des créatures magiques.