𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉

Chapitre 19 : Ella

Louise passa le reste des cours l'esprit complètement ailleurs. Elle n'avait que la discussion avec Lupin en tête. Comment connaissait-il ses parents ? Étaient-ils encore en vie ? Elle avait tant de questions à lui poser. Tant de choses qu'elle désirait connaitre. Et puis, tout cela ne lui semblait pas logique. Comment Lupin pouvait-il être sûr que c'était ses parents ? Son nom de famille était celui de James. A moins qu'il ait reconnu son prénom. Voilà qui expliquait la réaction qu'il avait eue dans le bureau du professeur Mcgonagall le premier jour.

Ayant mal a la tête, Louise se décida finalement à ne plus se poser de questions et attendre d'être avec le professeur pour le faire. Ça tombait bien, car en sortant de ses pensées, elle découvrit que la professeure de botanique, également directrice de Poufsouffle, se tenait devant elle, et qu'une trentaine de paires d'yeux l'observait. Visiblement, on lui avait posé une question. Sauf que Louise ignorait totalement de quoi il s'agissait.

— Alors Miss Wilcox, j'attends votre réponse. C'est une révision de l'année précédente.

Louise baissa la tête et rougit jusqu'aux oreilles. Ses mains se mirent à tripoter nerveusement la terre dans un pot devant elle. Elle ne savait pas quoi dire. Son cœur tambourinait fort dans sa poitrine. Elle détestait se retrouver dans des situations comme celles-ci. Elle resta là quelques minutes, à fixer ses doigts blancs en silence, espérant que si elle restait de marbre, la professeure irait voir ailleurs.

— Bon très bien, soupira Mme Chourave, Miss Granger je vous écoute.

— La mandragore est très dangereuse car son cri peut tuer lorsqu'elle est adulte, ou faire s'évanouir lorsqu'elle est encore bébé.

— Excellent ! Cinq points pour Gryffondor ! Bien, vous pouvez ranger vos affaires.

Du brouhaha ravi se fit entendre, et les élèves commencèrent à partir en direction de la sortie de la serre. Louise se dit que le cours avait fini bien tôt, et qu'elle n'avait sûrement rien écouté depuis le début. A vrai dire, elle ne se rappelait même pas du moment où elle était entrée dans la serre. Elle prit son sac et marcha à son tour vers la sortie, mais fut rappelée à l'ordre par Madame Chourave.

— Un instant Miss Wilcox !

Louise se retourna timidement et avança vers la sorcière, dans le sens inverse des élèves qui sortaient en la poussant.

— On m'a dit que vous aviez quelque lacunes concernant les années précédentes. Malheureusement je ne peux pas vous faire de cours de rattrapage. En revanche, je vais essayer de trouver un élève qui acceptera de vous donner des cours particuliers pendant les heures libres. Qu'en dites-vous ?

Louise hocha la tête, bien qu'en réalité elle n'était absolument pas d'accord. Avoir des cours avec un adulte était une chose, mais un élève de son âge ! Il poserait sûrement des questions, Louise n'y répondrait pas et cela retomberait sur elle. Elle avait l'habitude que les gens rejettent la faute sur elle. Elle était toujours trop timide pour dire le contraire quand on l'accusait, et était devenue le bouc émissaire des gens très rapidement.

La directrice de Poufsouffle, gentille et protectrice envers ses élèves, posa une main réconfortante sur l'épaule de la jeune fille, qui avait la tête légèrement baissée.

— Si vous avez un problème n'hésitez pas à venir me voir, dit-elle d'une voix chaleureuse. Ma porte est toujours ouverte.

Louise sourit poliment et partit tranquillement de la serre. Tous les élèves l'avaient déjà désertée. Elle salua la professeure, et partit en direction du château. Tout en marchant, elle fouilla d'une main dans sa sacoche en cuir -qui lui servait de sac-, et attrapa son emploi du temps. Elle découvrit avec joie que c'était l'heure du déjeuner.