Chapitre 35 : Juste être Normale

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Louise se réveilla tôt le matin, alors que le soleil commençait à peiner à réchauffer la salle commune par ses rayons aveuglants, léchant doucement les murs de sa couleur orangée. Tout se réchauffait lentement au rythme de la lumière. Lorsque la jeune fille ouvrit les paupières, elle fut d'abord étonnée par les deux bras qui l'entouraient. Elle se rendit alors compte que Cédric avait gardé son étreinte protectrice autour d'elle toute la nuit et qu'elle s'y était dormit le plus naturellement du monde. Elle en fut terriblement gênée et voulu même s'en excuser lorsqu'elle se releva, mais elle ne dit rien. Étrangement, c'était encore plus gênant pour elle de le dire que de se taire. Le silence avait toujours été une solution dans laquelle elle aimait se réfugier.

Son poids au cœur de la veille semblait s'être un peu estompé avec la nuit, même si elle en gardait un léger pincement amer. Comme une cicatrice dont elle savait qu'elle resterait malgré le temps. Elle préférait ne pas y penser, et il lui semblait qu'elle était beaucoup moins bouleversée qu'hier. Elle se demanda alors pourquoi elle avait réagit avec tant de violence alors que cette histoire datait de plusieurs années et que, même si elle avait toujours était présente au fond d'elle, elle s'en préoccupait beaucoup moins. C'était comme si toute la tristesse qu'elle avait accumulée au fil des années et qu'elle avait essayé d'enfouir c'était violemment ouverte ce soir là, et qu'elle c'était effondré sur elle d'un coup comme une avalanche. Et maintenant qu'elle en avait pleuré, elle se sentait un peu mieux.

Alors qu'elle regardait autour d'elle, Louise fut rassurée de voir qu'elle s'était réveillée avant que la grande salle ne se remplisse : tout était encore vide et calme, comme si la pièce dormait toujours. Le feu de la cheminé s'était éteint et il ne restait plus qu'un triste filament de fumée grise qui valsait encore dans l'air mais sans toutefois la grâce et la beauté des flammes. Les cendres étaient légèrement rougies sur les bords comme des fleurs qui se fanent. Louise fut attristée de voir à quel point les flammes qui lui avait sembler si éternelles avaient perdu leur beauté en mourant dans ce brasier pourtant magnifique.

Cédric était déjà réveillé, mais visiblement il avait pris soin de ne pas bouger pour ne pas la déranger. Elle se retourna, et croisa son regard.

Il lui sourit gentiment avant de lui dire bonjour, puis se leva à son tour tout en repliant avec précaution le châle qu'il avait amené pour réchauffer Louise. La jeune sorcière resta quelques minutes là, debout, à fixer bêtement Cédric qui pliait le tissu, sans savoir quoi dire. Ce fut le jeune homme qui brisa le silence le premier :

— Bon, dit-il d'une voix légère, on a cas aller directement manger. Attend moi ici, je vais juste poser ça dans ma chambre, termina t-il en désignant le châle.

— Cédric, l'arrêta Louise d'une petite voix alors qu'il s'apprêtait à partir, il faudrait que je me change avant.

Pour toute explication, elle prit le pan de sa robe et l'écarta, formant une demi-auréole de tissu autour d'elle, comme dans une révérence. Cédric rit et lui dit qu'elle avait raison, et qu'alors il ferait mieux de  se retrouver ici dans dix minutes, prêts à descendre. Louise hocha la tête, et, tandis que Cédric disparaissait, vers son dortoir, elle s'écria à nouveau :

— Attends !

Le garçon se retourna.

— Merci, souffla-t-elle. D'être resté avec moi cette nuit.

 D'être resté avec moi cette nuit

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𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant