Chapitre 41 : Le Mensonge

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Louise aurait voulu crier que c'était faux. Que c'était un mensonge. Ce qu'on lui avait raconté ne pouvait pas être une illusion. Il y avait forcement une erreur. Ou bien que tout ceci n'était qu'un rêve, et qu'elle allait se réveiller. Mais elle savait au simple regard de James que ce n'en était pas un. Il avait revêtit un visage si sérieux que la jeune fille n'avait aucune manière de penser qu'il s'agissait d'une blague. Et pourtant, au fond d'elle, elle ne voulait pas y croire.

Terrence Addams avait existé. Terrence Addams était son père. Terrence Addams était mort en l'abandonnant.

Mais James venait de balayer toutes ces convictions en une seule phrase. D'un seul coup, aussi violent que le vent. Tout ce qu'elle pensait savoir n'était que fantasme. Son ancre sur laquelle elle s'était reposée, son socle où elle avait construit ce qu'elle croyait être la vérité, tout venait de céder en milles morceaux. Brisé dans ce silence pesant qui s'était installé.

Elle en avait assez d'être aussi maudite. A chaque fois qu'elle croyait pouvoir être enfin heureuse, une nouvelle malédiction s'abattait sur elle, comme si on voulait lui rappeler qu'elle ne méritait rien.

Ses lèvres se mirent alors à trembler. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait. Elle attendait des explications, au moins des précisions. Rien n'avait plus de sens. Elle se mit à douter de tout ce qu'on lui avait dit jusqu'à présent. Même la réalité semblait être fausse. Ce qu'elle venait d'entendre lui avait fait l'effet d'une onde de choc.

James posa une main dans son dos, mais elle ne la sentit même pas. Elle n'entendait plus que son cœur qui résonnait dans sa tête, accompagné par l'harmonique angoissante de son souffle rauque. Tout était lent et lointain.

— J'ai... besoin de prendre l'air, déclara-t-elle.

Elle essaya de se lever mais James la retint par le bras et la ramena sur le fauteuil en l'attirant contre lui. Il savait que Louise avait besoin de soutien et ne voulait pas la laisser seule. Ce qu'il venait de lui dire n'avait pas été facile à annoncer. Il avait même hésité longtemps, se demandant s'il fallait lui en parler ou non. Mais il ne voulait pas la laisser dans l'ignorance. La dernière fois qu'il lui avait caché quelque chose, il avait faillit la perdre, et il ne voulait en aucun cas prendre le risque que cela recommence. Même s'il était conscient de la douleur que cela pouvait lui causer.

— Dis moi que ce n'est pas vrai, implora-t-elle.

James eu un pincement au cœur de voir les yeux de Louise tant remplis de peine.

— Je suis désolé, Louise. Je ne voulais pas y croire moi même.

Louise baissa la tête, les yeux humides. Pourquoi tout était toujours si compliqué. Au final, la malédiction finissait toujours par la rattraper.

— J'ai cherché dans les archives, les documents, tout, mais il n'y a rien. Il n'y a aucune famille de sorciers du nom de Addams en Angleterre. Ou même de moldu marié à une sorcière. Je suis navré Louise, mais celui qui t'a raconté ça t'a menti.

Une boule bloqua la gorge de Louise et l'empêcha de parler. C'était Lupin qui lui avait parlé de ses parents. De son histoire. Encore et toujours lui. Et elle l'avait naïvement cru. Elle s'en voulait maintenant. Qu'elle avait été stupide de donner sa confiance aussi tôt à des inconnus. A chaque fois le même scénario se produisait, elle croyait quelqu'un sincère avec elle, et le vent lui rendait sa confiance brisée en fragments.

— En revanche, j'ai bien trouvé des informations sur Ella Newton. Il s'agit bien de ta mère, poursuivit James. Et... elle a bien été tuée par Sirius Black.

Louise était déjà tellement bouleversés que cette phrase ne la fit pas sombrer davantage. Quand on atteint le fond des abysses, rien ne peut vous enfoncer encore plus profond.

𝐌𝐀𝐋𝐄𝐃𝐈𝐂𝐓𝐔𝐒 ── 𝖜𝖎𝖟𝖆𝖗𝖉𝖎𝖓𝖌 𝖜𝖔𝖗𝖑𝖉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant