Chapitre 19

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Mes yeux s'attardent sur ses courbes. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de sa magnifique peau foncée, de ses formes parfaites. Puis je réalise à quel point ce que je fais est malsain et tourne les yeux.
— Daisy, dis-je plus fort.
Elle répond enfin.
— Où est-ce que tu as mis les clés de ma voiture ?
Je regarde ce qu'elle fait. Je crois qu'elle coupe l'eau.
— Tes clés de voiture ? Je ne sais pas.
Elle prend une serviette et je peux à nouveau la regarder. Malheureusement même avec la serviette mes pensées vacillent. Elle s'approche de moi pour vérifier si elle ne les a pas pris avec elle par erreur.
— Nul part.
Je ferme les yeux et réalise qu'elles ne sont en effet pas dans ma poche de jean, mais de manteau, que j'ai sur moi. Je plonge la main dans ma poche et en sors les clés.
— Tu aurais pu trouver une autre excuse pour venir me rejoindre sous la douche, plaisante-t-elle.
Je me mets à bégayer en expliquant que ce n'était pas une excuse. Mais ses yeux se retrouvent à fixer les miens, une goutte d'eau glisse de son visage à la naissance de ses seins. Je déglutis. Daisy plisse les yeux et regarde ma bouche, je crois qu'elle devine qu'elle ne me laisse pas de marbre. La vapeur me donne chaud.
— Je vais rentrer chez moi, dis-je en regardant sa bouche, peu convaincue.
Elle pose sa main sur ma joue.
— Sacha...
Mon prénom n'est plus aussi innocent sortant de sa bouche, là, maintenant. Elle attend que je réponde, mon prénom était un questionnement. Elle veut savoir à quoi je pense, ce que je ressens. Mais je suis incapable de dire quoi que ce soit.
— Est-ce que ...
Elle n'ont plus ne sait pas amener les choses. Elle tient fermement sa serviette contre elle et penche la tête sur le côté. Je relève les yeux vers elle, elle me scrute toujours.
Je ne peux pas mentir, j'ai promis d'arrêter de lui mentir.
— J'ai cru recevoir un tas de signaux contradictoires de ta part, je n'ai pas envie de me planter.
Des signaux ? De ma part ?
— Quand je t'ai vu la première fois, assise sur le lavabo, mon gaydar s'est déclenché immédiatement. J'ai même eu l'impression qu'on flirtait un peu toutes les deux, avoue-t-elle gênée, de façon innocente.
Alors elle flirtait avec moi, je n'ai pas rêvé. Elle avait bel et bien fait exprès d'omettre l'existence d'Arthur.
— Mais quand tu as eu l'air confuse en voyant mon drapeau chez moi, je me suis dit que je me faisais des idées.
Je fuis son regard, elle n'est absolument pas à côté de la plaque. Elle est carrément dessus et elle la piétine. Je finis par l'affronter, j'entrouvre les lèvres pour répondre.
— Si je dois me mettre complètement à nue, dit-elle d'une voix suave.
Elle éclate soudainement de rire en réalisant qu'elle ne porte qu'une serviette et que sa phrase est à deux sens. — Tu ne me laisses carrément pas indifférente.
Je manque de m'étouffer, est-ce qu'elle vient vraiment de dire ce que je pense qu'elle a dit ?
— Je...
Mon cœur bat à mille à l'heure, je suis incapable d'avoir une pensée cohérente à ce moment précis. Ses yeux me supplient de lui dire que je veux la même chose qu'elle, là tout de suite. Sa main vient doucement caresser ma nuque, ma peau frissonne sous son toucher.
— Toi aussi tu ne me laisses pas indifférente, réussis-je à articuler.
Un petit éclair de victoire passe devant ses yeux, non elle ne s'était pas trompée sur moi et oui je rêve de la toucher et de l'embrasser, là tout de suite. J'approche timidement mon visage du sien, je veux à nouveau ressentir cette chaleur que j'ai ressentie quand on s'est embrassés l'autre jour, elle ferme immédiatement les yeux et vient coller sa bouche à la mienne. Mon cœur palpite si fort que j'ai l'impression qu'il va se détacher de ma poitrine. Sa langue rejoint la mienne et je crois ne jamais rien avoir ressenti de meilleur de ma vie. Elle se détache de moi, c'est trop douloureux. J'en veux encore.
— Viens, souffle-t-elle.
Sa serviette tombe et elle me tire dans la douche.
— Mais j'ai mes vêtements, dis-je en riant.
Elle se fiche éperdument que je sois mouillée et je crois que finalement, moi aussi. Elle allume le jet d'eau, l'eau me tombe directement dessus. Je regarde mon t-shirt blanc devenir transparent et mon jean commencer à me coller à la peau. Ce qui fait rire Daisy.
— Je te prêterai un truc, ne t'inquiète pas.
Elle me tire à nouveau contre elle pour m'embrasser. Ses mains glissent sur mon corps, elle attrape le bas de mon t-shirt et le passe par-dessus ma tête. Je ne sais pas trop ce qu'on fait et je n'ai pas la force de réfléchir, ni l'envie d'ailleurs. Tout ce que je sais c'est que Daisy m'embrasse et que c'est la meilleure sensation du monde. Je me retrouve en brassière contre elle. Je n'ose pas la regarder. Ses mains descendent sur le bouton de mon jean. Il me colle tellement à la peau que je n'ai aucune idée de comment je vais pouvoir réussir à l'enlever. Daisy est visiblement d'une volonté de fer, elle le fait glisser d'une traite. Je n'arrive pas à croire qu'on est en train de faire ce qu'on fait. Elle pousse mes vêtements à l'autre bout de la douche. L'eau brûlante me coulant toujours dessus. Elle est là, La voilà nue devant moi, je détaille rapidement son corps sans oser dire quoi que ce soit. Quant à moi, il ne me reste que mes sous-vêtements. Ses yeux foncés me dévorent, sa main contre ma joue. Mes yeux se déposent sur sa poitrine. Daisy prend une de mes mains et la pose sur son sein puis m'embrasse à nouveau. Je pose ma seconde main sur ses hanches, l'eau, la chaleur et l'excitation rendent ce moment à la fois terriblement intense mais aussi complètement insensé. J'ai l'impression de ne pas être là, que je vais me réveiller d'une minute à l'autre. Daisy m'embrasse plus intensément pour me faire comprendre que je dois continuer. Je caresse sa poitrine avec plus d'aisance. Elle se détache de ma bouche et m'embrasse le cou. Elle baisse les deux bretelles de ma brassière et me demande de la retirer entièrement. C'est la première fois que je suis aussi proche de quelqu'un, il y a encore de ça un mois je n'avais jamais embrassé personne. Et me voilà, presque nue, contre elle. Je n'aurais jamais pensé que ça arriverait si vite, j'ai toujours eu peur de cette proximité. Cette première fois dont Ellie et moi avons tant parlé. Et pourtant, là tout de suite, ça ne m'angoisse pas, au contraire les choses viennent très naturellement. Je retire alors ma brassière et me colle automatiquement à elle , sa peau nue enfin contre la mienne.Sa bouche quitte la mienne et s'aventure à nouveau le long de mon cou, puis vers ma poitrine. Je regarde en face de moi, ne sachant que faire. Puis elle m'embrasse encore, plus intensément en me caressant. Les dernières pensées cohérentes qui me restaient se sont envolées.
— T'en a envie ? Souffle-t-elle en me regardant.
Je ne sais pas vraiment ce qu'elle veut dire par là, je ne sais pas trop comment ça se passe et ce qu'elle veut faire. Mais tout ce que je sais c'est que je n'ai pas envie que ça s'arrête. Je hoche la tête en lui volant un baiser. Sa main s'aventure dangereusement jusqu'à l'élastique de ma culotte. Je ressens des frissons dans tout mon corps. Elle joue avec ses dents tout en m'embrassant, ma respiration devient haletante. Je gémis entre deux baisers. D'une main tremblante je caresse le bas de son dos, puis ses fesses, puis sa cuisse et d'une main hésitante je me fraie un chemin jusqu'à son entre-jambe. Elle me mord la lèvre d'excitation. Je ne sais pas vraiment si ce que je fais est bien mais les gémissements de Daisy m'encouragent.
— Continue, souffle-t-elle.
Elle ne relâche pas son élan non plus C'est tellement bon. Je veux lui faire ressentir la même chose. Nous continuons toutes les deux à nous caresser mutuellement, bercés par nos cris de plaisirs mutuels. Dans un dernier élan, je sens mon corps entier me brûler de l'intérieur. Daisy plante ses yeux dans les miens et hoche la tête comme pour me dire que tout va bien. Nos bouches se collent une dernière fois pour étouffer nos gémissements finaux. Mes jambes tremblent. Daisy sourit contre ma bouche, je ne veux jamais arrêter de l'embrasser
Nous sortons toutes les deux de la douche. Je retire ma culotte complètement trempée et prend une serviette pour m'enrouler avec. Daisy me demande de l'attendre. Elle revient avec les vêtements qui selon elle m'iraient le mieux. Un jean trop petit pour elle, un tanga, une brassière de sport, un débardeur blanc et un pull lavande.
— Celui-là c'est un de mes préférés, prends-en soin.
Je le prends et le regarde comme s'il s'agissait du meilleur des cadeaux. Elle sort de la pièce pour aller elle-même s'habiller. Le jean me va presque parfaitement. Je mets le pull et me regarde dans le miroir. Il ne me manque qu'un bonnet de couleur pour être le parfait sosie de Daisy. Elle revient, vêtue d'un pyjama bleu ciel.
— Tu es magnifique ! Dit-elle en s'approchant de moi.
Elle passe une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et me dépose un doux baiser sur les lèvres. J'entends mon portable vibrer depuis la poche de mon manteau. Je me précipite pour décrocher. Mon père me demande ce que je fais.
— Désolée, on n'a pas vu l'heure, on bossait encore, j'arrive.
L'heure de manger est dépassée depuis vingt minutes, Libby doit faire une syncope. J'enfile mon manteau et prévient Daisy que je dois rentrer rapidement. Elle m'assure qu'elle comprend et me souhaite bonne route.
Lorsque j'entre, j'ai peur, peur que mon père comprenne. Peur qu'il y a écrit « viens de faire l'amour pour la première fois » sur mon front mais non. Ils attendaient simplement que je sois là pour commencer le repas. Libby me regarde de la tête aux pieds.
— Très joli pull, mais pense à prendre un parapluie la prochaine fois.
Je réalise que mes cheveux sont encore humides de la douche, heureusement la pluie déferle depuis le début de soirée ce qui m'évite un énième mensonge.
Je m'installe à table et n'écoute qu'à moitié la conversation, June parle de son amie Lila. Tout ça ne m'intéresse pas. Je ne pense qu'à ce qu'il s'est passé entre Daisy et moi, les flash de son corps nus pressés contre le mien tournent en boucle dans ma tête. Je regarde mon téléphone, aucun message. J'ai besoin d'en parler à quelqu'un. C'était tellement beau, tellement bon, tellement doux. J'en ai des frissons en y repensant.

Mon repas terminé, je monte dans ma chambre. J'envoie un message à Félix pour lui dire qu'il faut que je lui raconte quelque chose. J'hésite une minute en pensant à la gêne que je vais ressentir quand je vais devoir lui dire ce qu'il s'est passé en détails. Mais je ne peux pas garder ça pour moi, après tout je peux rester vaste. Je prends mon pyjama et file à la douche, avec tout ça on n'a même pas pris le temps de se laver. Je me faufile sous l'eau bouillante et ferme les yeux, le sourire aux lèvres. Je sens à nouveau ses mains sur moi, ses baisers dans mon cou. Je ne me pose aucune question, je n'ai besoin de rien de plus. Je regarde la vitre embuée et y trace un cœur. Ok, c'est super niais, mais je m'en fiche. C'est comme ça que je me sens maintenant.
Je sors de la douche et enfile mon leggings et mon t-shirt. Je regarde le pull, plié à côté du lavabo et le prend entre mes mains. Je l'enfile et me regarde dans le miroir. Finalement les couleurs pâles me vont bien. Je me glisse dans mon lit. Félix me demande ce que j'ai de si urgent à lui raconter. Je pense un instant à lui écrire un long pavé mais je réalise que j'expliquerai forcément mal, je préfère attendre de le voir demain. Je veux qu'il comprenne à quel point c'était fort, on n'a pas juste fait l'amour, c'était plus que ça. Plus intense, plus doux, plus... C'était magique.

Fix meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant