Chapitre 41

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Nous avons rejoint les autres au point de regroupement. Et nous voilà en route pour la fête foraine de Santa Monica. Je suis assise à côté de Félix, il me demande de tout lui raconter. J'essaie d'être discrète et lui de ne pas surréagir mais il n'arrête pas de me répéter « je le savais, je le savais ».
— Vous comptez en parler à tout le monde ?
Je secoue la tête, encore une fois mon père et ma belle-mère ne sont pas au courant, je ne voudrais pas que ça leur reviennent aux oreilles par un parent d'élève. J'ai déjà eu assez peur quand mon coming out a été fait contre mon gré au lycée.
— Et pour Arthur ?
Je hausse les épaules, c'est à Daisy de lui dire que c'est vraiment terminé et c'est à elle à nouveau d'assumer ce qu'il y a entre nous ou non. Je ne la pousserai pas, je sais combien ça a déjà été compliqué. On ne ferait pas tout ça pour rien, nos sentiments sont plus que réels.
Arrivés sur place, un des enseignants nous donne les règles : On ne part pas à plus d'1km d'ici, on doit être au bus à 20h maximum et au moindre problème on appelle quelqu'un. Monsieur Colman n'a pas souhaité venir, il n'aime pas les fêtes foraines alors il est resté à l'hôtel. Nous nous éparpillons tous et me voilà avec Daisy à la suivre jusqu'aux stands. Elle me fait acheter une barbe à papa. Je crois que je vais vomir. Évidemment nous agissons comme deux simples amies pour ne pas éveiller de soupçons mais la délicatesse avec laquelle Daisy a léché mon doigt quand je lui ai donné de la barbe à papa m'a donné envie de lui arracher un baiser.


On est là depuis presque deux heures maintenant et Daisy a raison, je m'éclate vraiment. Peut-être pas au point d'y rester jusqu'à vingt heures mais je m'amuse plus qu'en la suivant dans les magasins.
— Ok j'ai deux dernières surprises pour toi.
Elle me regarde, malicieuse, et me demande de la suivre, sautillant sur place. Ses longs cheveux roses virevoltent dans le vent. Je comprends très vite où elle veut en venir, la grande roue n'est qu'à quelques mètres de nous.
— J'espère que tu n'as pas peur du vide, demande-t-elle.
Heureusement non et la grande roue me titillait depuis qu'on est arrivés. Nous montons dans une des cabines et nous sommes seules.
— Parfait, dit-elle en s'asseyant.
Une dizaine de minutes plus tard, la grande roue est presque pleine et le premier tour commence.
— Ok c'est beaucoup plus haut que ce que je ne l'avais imaginé, dis-je en regardant plus bas.
Elle me tire le bras et me demande de regarder ailleurs.
— Où ça ?
Elle pointe sa bouche voluptueuse. Elle dépose alors un baiser sur mes lèvres. Je me recule et regarde autour de nous.
— C'est bon t'inquiète pas, la cabine d'à côté ne peut pas nous voir pour l'instant.
Arrivée tout en haut, la roue s'arrête et la vue est époustouflante. Daisy me tient la main et me regarde satisfaite.
— C'est vraiment incroyable.
Pendant un instant je me coupe de tout, j'ai l'impression d'être au sommet du monde avec la fille de mes rêves et je ne souhaite rien d'autre. Elle me dépose un baiser sur la joue et la roue se remet en marche.
Arrivée en bas je suis encore un peu abasourdie, j'étais tellement dans le moment que j'ai oublié de prendre des photos. Daisy retire sa main de la mienne lorsque nous devons sortir et me voilà de retour à la réalité.
— Et la deuxième surprise alors ?
Elle regarde l'heure sur son portable et me dit qu'on peut y aller.
— Aller où ?
Plus nous marchons, plus nous nous éloignons de Santa Monica Beach et je commence à me demander jusqu'où nous irons.
— Daisy tu vas me dire ce qu'on fait ?
Nous marchons depuis presque dix minutes avant de nous retrouver devant le Shore Hôtel. Elle y entre sans m'attendre et s'adresse à l'accueil. Tout est beau, encore plus qu'à l'hôtel où nous logeons ce week-end. Je n'ai pas vraiment l'habitude des hôtels en vérité mais je sais que celui-là est très cher. Elle revient vers moi, une carte en main.
— J'ai loué une chambre, on doit partir à 19h30 pour retourner au bus mais ça nous laisse quand même 4h30 devant nous.
Je lui dis qu'elle est folle et que la chambre doit être hors de prix mais elle me rappelle que l'argent n'est pas vraiment un problème pour elle ou pour sa famille. Daisy ne me laisse pas dire quoi que ce soit et m'entraîne jusqu'à notre chambre.
— Je ne vais jamais vouloir partir d'ici, dis-je en regardant tout autour de moi.
Elle allume la télévision et retire ses chaussures. Je m'assois sur le bord du lit et l'imite.
— J'étais beaucoup trop frustrée de savoir qu'on n'allait pas pouvoir passer une nuit ensemble avant un moment. À défaut d'être ensemble cette nuit, on pourra y être une partie de l'après-midi, rien que toutes les deux.
Elle s'approche de moi et se place entre mes jambes. Son regard se pose sur ma bouche. Mes mains se posent alors sur ses fesses et son visage avance vers le mien. Elle m'allonge délicatement et m'embrasse sensuellement. Ses jambes passent de chaque côtés de mes cuisses et sa respiration devient plus forte. Mes mains glissent le long de son dos, sous son t-shirt que je rêve de lui arracher. Sa bouche glisse dans mon cou. Je n'ai pas eu de contact si intime avec elle depuis trop longtemps. J'ai envie de la supplier de me faire l'amour.
Je me redresse un peu et retire son t-shirt qui laisse apparaître la même brassière noir simple qu'elle portait ce matin. Je l'embrasse à nouveau.
— Enlève ma brassière, souffle-t-elle.
Je m'exécute et lui retire. Elle me demande à mon tour d'enlever mon t-shirt. Elle en profite pour fermer les volets et n'allumer que la lampe de chevet.
— Retire aussi ton pantalon, ça sera fait comme ça.
Je me retrouve donc en sous-vêtements debout à côté du lit. Daisy est à genoux, face à moi, la poitrine nue à attendre que je revienne vers elle.
— Tu m'aides ? Dit-elle en montrant le bouton de son jean boyfriend.
Je ne me fais pas prier et je le détache immédiatement. Elle le retire et le jette au sol. Nous voilà maintenant, l'une en face de l'autre à nous embrasser et nous caresser. Ma main passe de sa nuque à son épaule, puis au creux de son dos à ses fesses. J'ai envie de toucher chaque centimètre carrés de son corps. J'ai envie de l'embrasser jusqu'à épuisement. Elle fait glisser les bretelles de mon soutien gorge, je comprends le message et le dégrafe pour l'aider. Elle passe une mèche de cheveux derrière son oreille, hypnotisée par le mouvement que je fais pour m'en débarrasser définitivement. Je me colle à elle et la fait basculer pour me retrouver au-dessus d'elle. Elle sourit, excitée à l'idée que je prenne le dessus. Je caresse son ventre, sa nuque... son corps entier.

Fix meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant