Fix me

Epilogue

Tout est près, ou presque. Éric et ma mère sont encore en cuisine à préparer les petits four. J'étais sûre qu'ils ne seraient pas cuits à temps mais personne ne m'a écouté. Nora a installé la banderole et June trie les cadeaux par taille. Pas vraiment utile mais au moins elle fait quelque chose. Sean nous a envoyé un message, ils vont être là d'une minute à l'autre. Je suis tellement excitée que je trépigne sur place.
— Eh détends toi, me dit Scott en ébouriffant mes cheveux.
Je remets ma coiffure en place et lui demande d'arrêter de me traiter comme quand j'avais quinze ans.
— C'était ta meilleure période.
La porte s'ouvre, ma sœur apparaît accompagnée de Sean. Un cosy au bras. Nous nous retenons pour ne pas leur sauter dessus. Ma sœur nous demande de ne pas faire de bruit.
— Il s'est endormi et son prochain repas n'est que dans deux heures, dit-elle à voix basse.
Ma mère se plaint de ne pas pouvoir le prendre directement comme elle le voulait.
— Maman, tu viens de passer presque trois jours entier à l'hôpital à le regarder dormir, lance Nora.
Je m'approche de ma sœur et me penche sur le cosy. Mon neveu dort paisiblement. Je sais que tous les nouveaux nés se ressemblent mais je jurerai que celui-ci est le plus beau que je n'ai jamais vu.
— Salut Jesse, dis-je doucement, c'est ta tante préféré.
June râle en disant qu'étant donné qu'elle a le moins d'écart avec lui elle sera forcément sa tante préférée et Nora ajoute qu'elle compte lui faire un millier de cadeaux et qu'elle sera donc la favorite.
— Au moins il sera aimé, il n'y a pas de doutes là-dessus, conclut Lizzie.
Mon père s'approche, le portable à la main. Il prend une tonne de clichés.
— Enfin un petit garçon. Un petit homme dans la famille. Je t'apprendrais à jouer au baseball et on regardera des films d'action.
Mon père est complètement gaga, il ne veut pas lâcher son petit-fils du regard.
— Peut-être qu'il voudra jouer à la poupée ou qu'il voudra faire de la danse, corrige Sean
Je souris pour moi-même.
— Papa est-ce que c'est des notifications tinder sur ton portable ? Demande Nora au-dessus de son épaule.
— Oui tu m'as dit de m'inscrire sur des sites de rencontres.
Elle éclate de rire.
— Pas ce genre de site!
Le bébé pleure, signe qu'il est réveillé. Je suis étonnée que ça ait pris autant de temps. On est tellement bruyant et agité qu'on réveillerait quelqu'un dans le coma. Je m'assieds un peu plus loin sur le canapé du salon.
— Je viens de sortir tout ce qu'il restait du four, je les laisse refroidir et on va pouvoir manger, me dit Daisy en s'asseyant à côté de moi. Je la remercie et l'embrasse avant de poser ma tête sur son épaule.
— Jesse est la chose la plus mignonne que j'ai jamais vue.
Ma petite amie sourit.
— Tu devrais mieux te regarder dans un miroir alors.
Je pose ma main sur sa cuisse et la caresse avec tendresse. Je voulais être entourée par les gens que j'aime le plus aujourd'hui et c'est le cas. Je ne me suis jamais sentie aussi comblée.
— Tu as dit à tes parents que tu avais été accepté dans ton école de commerce ?
Je secoue la tête. Je ne voulais pas voler ce jour à ma sœur.
— Je leur dirai demain. Ça et le fait qu'on va être colocataires dans moins de quatre mois.
Daisy sourit, heureuse que j'ai finalement accepté. J'avais peur que ça soit trop rapide. Mais je sais aussi que nous allons passer notre temps l'une chez l'autre alors pourquoi se fatiguer à payer deux loyers.
— Je vais pouvoir dormir avec toi tous les soirs, lance-t-elle excitée.
— Je ne pouvais pas rêver mieux que de vivre avec ma personne préférée.
Félix s'assoit à côté de moi au même moment et passe son bras autour de mon épaule.
— Ah ça y est, tu lui a dit que je venais vivre en coloc avec vous ?
Daisy écarquille les yeux et me lance un regard noir.
— Dis-moi que tu m'aimes encore s'il-te-plait ? Dis-je coupable.
Elle sourit et jauge mon meilleur ami.
— À notre colocation alors, soupire-t-elle.
Et plus près de mon oreille, elle glisse :
— Et bien sûr que je t'aime, encore et encore.

FIN