L'Esprit des Fées

Chapitre 13

PDV Liron

Cela fait deux heures que je tourne en rond dans mon lit. J'ai du dormir trois heures et depuis je suis réveillé. Je pense tellement à tout ça, pas moyen de me rendormir.

Plein d'idées tournent dans ma tête, j'essaie de trouver des solutions. Mais c'est toujours la même qui revient pour avoir des réponses. Et je n'ai pas envie de renouer avec cette partie de ma vie. 

Elle a toujours été gentille avec moi, et je sais que je lui manque, Jason me le répète assez.

Mais quand j'ai décidé de tourner le dos à cette famille, je lui ai tourné aussi le dos et j'ai peur de renouer avec.

Le visage d'Alan apparaît dans mon esprit ainsi que celui d'Eloa. Je ne peux pas les abandonner. Pour une fois, je vais devoir affronter mes démons et mes peurs. 

J'ai caché cette partie de moi depuis si longtemps, je ne veux pas qu'elle réapparaisse et c'est ce qu'il risque de se passer si je replonge dans mon passé. Et si Alan apprend ce que je suis, il n'aura plus confiance en moi. Je crois que c'est ce qui m'effraie le plus.

Je ne supporterai pas de voir la peur dans ses yeux gris en me voyant. Mais je me suis caché depuis assez longtemps. Deux personnes ont besoin de moi et je vais les aider, même si je dois faire face au pire de moi-même.

Après tout ce temps à me torturer l'esprit, il est l'heure de se lever. Je prends une douche chaude qui m'aide à dénouer un peu mes muscles tendus par le stress. J'entends du bruit qui provient de la chambre de mes deux invités.

Et j'entends une voix en bas discuter avec Olivia. Je reconnais la voix de Jason, je descends donc pour les rejoindre dans la cuisine.

- Bonjour cousin. Je le salue, Que viens-tu faire ce matin ?

- Salut, il me répond un sourire aux lèvres. Je suis venu prendre des nouvelles de tes invités, pour vérifier que tu ne les as pas mis dehors. Je lui jette un regard noir et il se met à rire.

Bon, il n'a pas tort. D'habitude, je n'aurai pas hésité à les mettre dehors. Je finis par lui sourire aussi.

- Bonjour Jason, Olivia. La voix d'Alan résonne dans la pièce. Bonjour Liron. Quand il me salue, il semble un peu intimidé.

- Bonjour Alan, attention voilà la tornade Olivia. Comment va ma petite puce, que tu es mignonne ce matin. Oh quel beau sourire. Sous l'assaut de bonne humeur, Alan recule d'un pas, surpris.

Eloa, elle, semble ravie de l'attention qu'elle suscite, elle fait de grands sourires et applaudit.

J'en profite pour me rapprocher de Jason et lui demander un service discrètement.

- Peux-tu t'occuper d'Eloa aujourd'hui, il me regarde surpris. Par contre il faudra que tu portes des gants. Je t'expliquerai. Il hoche la tête.

- Je suis d'accord, mais Alan va-t-il vouloir ? Il a du mal à la laisser.

- Je pense que si c'est à toi, il voudra bien. Je ne suis pas si sûr, mais l'enfant sera plus en sécurité dans l'enceinte de la maison qu'avec nous arpentant les rues de la ville. C'est cet argument que je vais essayer d'utiliser pour le persuader.

Je me tourne vers Alan.

- Alan, je pourrai te parler s'il te plaît ? Il me regarde mais me suit dans le bureau, toujours Eloa dans ses bras. Je voudrai t'emmener voir quelqu'un, je le vois se raidir, qui pourra nous en dire plus sur cette prophétie. Par contre, nous ne pouvons pas prendre Eloa avec nous. Je voudrai la laisser à la garde de Jason, il est déjà d'accord et je lui ai demandé de porter des gants. Je lui fais ent...

- D'accord, m'interromps Alan. Je le regarde surpris et vois qu'Eloa a posé sa petite main sur sa joue et qu'elle le regarde dans les yeux. Eloa lui fait confiance, donc c'est bon. Il me regarde d'un air déterminé, ils ont une manière de communiquer bien à eux. Il nous faut des réponses et s'il faut sortir pour les avoir. Elle sera plus en sécurité ici avec ton cousin. Il saura la protéger n'est-ce pas ?

Je le regarde surpris, il a l'air si sûr de lui d'un seul coup. Je ne peux qu'acquiescer. Jason est la personne en qui j'ai le plus confiance, et c'est un sorcier guérisseur, c'est le plus qualifié pour s'occuper d'un bébé.

- Très bien, allons prendre le petit-déjeuner et nous partirons, si tu es d'accord. Alan acquiesce et nous nous dirigeons tous les deux pour rejoindre les autres.

J'espère que tout se passera bien.

PDV Extérieur

Une fois le repas fini, Alan confie Eloa à Jason en lui expliquant surtout pourquoi il doit porter des gants. La petite échange un regard avec son garde et celui-ci se retourne avec un petit sourire de soulagement. 

Noé les attend devant la maison avec la voiture pour les emmener à destination. Il se présente à Alan et la bonhommie du vieux monsieur rassure le jeune homme. 

Liron et Alan s'installent à l'arrière de la voiture. Le sorcier donne l'adresse au chauffeur qui lui jette un regard surpris, ça fait longtemps qu'il n'est pas allé là-bas, mais ne pose aucune question. Il démarre la voiture et s'éloignent de la maison.

Tout le long du trajet Alan ne pose aucune question. Il fait confiance à Liron et il est bien trop occupé à observer ce monde qu'il ne connaît pas à travers la fenêtre. Mais finalement, ça ressemble assez au royaume des fées avec de grandes habitations.

Et puis d'ailleurs, Liron semble tendu et peu enclin à la conversation pour l'instant. Il réfléchit à la suite des évènements. Comment va réagir Alan face à la personne qu'il va lui faire rencontrer et inversement. Chaque chose en son temps, mais ça ne l'empêche pas d'appréhender.

Ils arrivent enfin devant une maison un peu plus petite que celle de Liron, mais assez grande tout de même. Il y a une grille qui bloque le passage. Noé donne le nom du visiteur et la grille s'ouvre.

- Tu as pris le papier ? Ce sont les premiers mots que prononce Liron depuis qu'ils sont partis. Alan acquiesce. Surtout reste près de moi et ne dit rien.

Alan le regarde étonné, mais en sortant de la voiture, il se met aussitôt à côté de lui comme il lui a demandé.

Un employé de la maison ouvre la porte et les fait entrer.

- Madame vous attend, Monsieur. Liron avance, surveillant qu'Alan le suit bien. Sa démarche est raidie par la tension qui l'habite.

L'employé les conduit jusqu'à une porte qu'il ouvre et les laisse passer.

Une femme aux cheveux blancs se tient assise derrière son bureau, son visage ridé par les années. Mais il se dégage d'elle une impression de sagesse et de dynamisme étonnante pour son âge.

- Alors, tu t'es enfin décidé à venir me rendre visite depuis toutes ces années. La voix est claire et franche. Liron, mon petit-fils.

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