L'Esprit des Fées

Chapitre 46

PDV Alan

Mon corps lévite au-dessus du sol. Je vois le regard inquiet et paniqué de Liron, mais j'essaie de lui faire comprendre de ne pas réagir. Il ne doit surtout pas intervenir sinon mon plan tombera à l'eau. Je vois d'autres sorciers entrer dans la pièce, certainement pour voir ce qu'il va arriver à la chose inutile que je suis. La première partie de mon plan a réussi, faire diversion et attirer le maximum de sorciers noirs au même endroit.

Eris m'approche de lui jusqu'à être séparés de quelques centimètres. Sa main saisit ma gorge brutalement. Sa prise est violente mais je garde mes yeux plantés dans son regard rempli de haine. Je l'ai poussé à bout, je sais que je prends un risque, mais c'est la seule solution pour découvrir ses pouvoirs. Et je ne veux surtout pas que ce soit Liron qui y soit confronté. C'est la seule partie de mon plan qu'il ne connaît pas car je sais qu'il ne m'aurait pas laissé faire.

Mais mes pensées s'arrêtent vite, bloquées par la chaleur intense qui m'envahit d'un seul coup. C'est comme si la main du sorcier enserrait chacun de mes organes internes pour leur faire prendre feu. La douleur est insupportable, je brûle littéralement de l'intérieur. J'essaie de garder un visage impassible pour ne pas faire plaisir à mon tortionnaire, mais c'est difficile. J'ai l'impression que je vais exploser de l'intérieur. Quand tout à coup ce que je croyais douloureux devient encore pire. En plus de la sensation de sentir mon corps brûler de l'intérieur, c'est le froid qui envahit mes membres et mon cerveau, mais pas un simple froid, je gèle littéralement. Mon corps ne sait plus où il en est entre la brûlure du feu et celle de la glace. Je ne suis que souffrance, aucune parcelle de mon corps n'est épargnée.

Je ne peux empêcher un gémissement de franchir mes lèvres. Je vois un sourire sadique fleurir sur le visage de mon bourreau. D'un seul coup mon corps s'écroule au sol, je ne ressens plus de brûlure, mais la douleur reste présente. Je suis allongé sur le sol, incapable de me relever.

Eris se penche vers moi et s'approche de mon oreille.

- Tu vois, sa voix laisse paraître le plaisir qu'il a à me faire souffrir, tu n'as eu qu'un aperçu de mes pouvoirs et tu es déjà à genoux. Imagine si j'avais été au bout de l'expérience. Heureusement pour toi que je respecte mes promesses, et puis je suis curieux de voir comment notre ami commun va s'occuper de toi. Il va pouvoir s'amuser avec toi. Et un spectacle gratuit est toujours agréable.

Je relève la tête pour le regarder, prenant un air bravache. J'ai en moi une force que je ne me connaissais pas.

- Je n'aurais jamais peur face à vous. Ma voix est essoufflée mais solide. Vous pouvez me torturer tant que vous voulez, je ne plierais pas.

- Je t'en supplie, arrête de le provoquer. J'entends la voix de Liron dans ma tête. Je sais qu'il a peur pour moi.

- Je sais ce que je fais, ne t'inquiète pas. J'essaie de le rassurer. Surtout n'interviens pas, et puis maintenant, une des inconnues n'en est plus une. Nous connaissons ses pouvoirs. 

Je vois son regard de reproche. Il avait bien sûr compris mes intentions mais me voir souffrir lui est douloureux, mais ce qu'il ne comprend pas c'est que je n'aurais pas supporté que ce soit lui qui subisse ça à ma place.

- Relevez-le. Il fait un signe de tête à un sorcier noir que je reconnais comme son bras droit, Hénon je crois. Celui-ci disparaît par la porte derrière le siège. Je suis impatient de voir la suite.

Eris se détourne de moi comme si j'étais une quantité négligeable. Il s'avance vers Liron, malgré la douleur que je ressens toujours, mon corps se raidit.

PDV Extérieur

Eris se place devant Liron et l'observe intensément, comme s'il essayait de lire dans ses pensées. Le sorcier blanc soutient son regard mais au bout de quelques secondes il détourne le regard ne semblant plus pouvoir le supporter. Le sorcier noir lui saisit le menton violemment pour lui faire relever la tête, le regard de Liron est perturbé.

- Alors, mon fils. Que penses-tu des pouvoirs de ton père ? Il est très sûr de lui.

- Ils ont l'air très puissants. Sa voix est incertaine. Est-ce que tous les sorciers noirs sont puissants comme vous ?

- Ha Ha, je suis le plus puissant bien sûr. Tu ne peux pas savoir toutes les capacités qu'ont les sorciers, tu n'as côtoyé que des sorciers blancs aux pouvoirs inutiles. Soigner, lire les pouvoirs des autres, tout ceci est inutile. Mais les pouvoirs des sorciers noirs sont bien plus puissants. Par exemple le maniement du feu, la force surhumaine, et bien d'autres, sont bien plus puissants et utiles.

- Si je vous rejoins, je pourrais devenir puissant également ? Une étincelle de convoitise éclaire le regard de Liron.

- N'oublie pas que tu es à moitié sorcier noir, et puis tu as le plus puissant des pères. Mais avant de t'accepter, tu dois me donner une preuve de ta loyauté. Eris le regarde avec un sourire presque paternel.

- Que voulez-vous que je fasse ? Lui demande Liron.

- Va frapper dix fois cet être insignifiant. Il pointe du doigts Alan avec un sourire sadique. Et ne fais pas semblant, je t'observe. 

Liron hoche la tête et s'approche d'Alan, son regard n'exprime aucune émotion.

- L-Liron, qu'est-ce que tu fais ? Pour la première fois le regard d'Alan vacille.

- Je fais ce que mon père demande. La voix de Liron est froide comme de la glace et il assène le premier coup. 

Les autres coups suivent alternant entre le visage et le ventre au bout du septième, Alan se retrouve allongé au sol et Liron lui donne trois violents coups de pieds. Alan est allongé au sol et sent tous ses membres le faire souffrir. Son cerveau est au bord de l'inconscience, il est incapable de bouger, épuisé entre les coups et la force des pouvoirs qui l'ont malmené. Il essaie de se concentrer sur son corps pour essayer de récupérer des forces. 

Liron est retourné près de son père et observe froidement la fée. Eris pose sa main sur l'épaule du jeune homme.

- Très bien. Tu as fait ce que je t'ai demandé. Ma première leçon pour toi, mon fils, c'est de savoir t'entourer des bonnes personnes. Surtout pas de personnes insignifiantes comme cet inutile. Dit Eris en désignant Alan.

- Bien sûr, Père. Lui répond Liron.

- Père ? Qui est le père de qui ici. Qu'est-ce que ça signifie Liron ? Une voix forte se fait entendre dans la pièce.

Une voix qui fait se redresser aussitôt la tête d'Alan. Enfin, il retrouve Eloa et Mirna.

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