PDV Liron
- Laisse-moi tranquille, je ne veux pas te voir. J'utilise mon pouvoir pour qu'Alan puisse m'entendre de l'autre côté de la porte. Depuis que tu es entré dans ma vie, rien ne va. Je n'ai pas besoin de toi. Dégage !
Je sais que je suis injuste dans mes paroles, mais je ne veux pas qu'il vienne. Pourquoi personne ne peut comprendre que je veux être seul. J'ai fait ce choix depuis des années. Est-ce que pour une fois on pourrait respecter ce choix ?
Je suis concentré sur mes propres pensées. Alan a du partir, blessé par mes dernières paroles. Je m'en veux mais c'est le seul moyen pour qu'il s'éloigne de moi. Je commence à me diriger vers le piano qui trône à l'autre bout de la pièce quand j'entends un grand fracas soudain.
Je me retourne brusquement et je vois la porte de la salle qui a littéralement explosé. Mais que s'est-il passé ? Le mélange de poussière et de fumée qui me cache l'embrasure de la porte se dissipe et sous mes yeux ébahis se dresse Alan.
Il est magnifique. Ses cheveux gris volent autour de son visage, un tourbillon d'air tourne autour de lui tandis que, surpris, je vois des petites langues de feu brûler ses doigts. Il n'a pas l'air de souffrir. Mais ce qui est incroyable, c'est son visage et surtout ses yeux. Ils sont toujours gris mais encore plus profond que d'habitude et des reflets de flamme y apparaissent. Il donne une impression de puissance qui me pétrifie.
Par contre l'expression de son visage me glace le sang. Il est plein de colère, mais également de douleur. Je pensais l'avoir blessé, mais pas à ce point. Qu'ai-je fait ?
Je le vois s'avancer vers moi, d'une démarche lente. Je ne sais même pas s'il se rend compte de ce qu'il est en train de faire.
- Alan, calme-toi. J'essaie de l'apaiser, je rends ma voix la plus chantante possible. Je suis désolé.
Mais il continue d'avancer, se rapprochant de moi.
- Comment oses-tu me dire de dégager, sa voix est profonde et résonne de rage. J'en ai assez qu'on me rejette. Je sais que je ne suis rien et inutile. Pas la peine de le répéter, j'ai compris vous me le dîtes depuis ma naissance. Il se met à hurler ces derniers mots.
Je comprends que ce n'est pas moi qu'il voit, mais ceux qui l'ont rabaissé toute sa vie. Les flammes au bout de ses doigts grossissent en même temps que ses émotions qu'il n'arrive pas à contenir.
Soudain je vois apparaître Mirna et Jason dans l'entrée de la pièce, ils ont du être attirés par l'explosion de la porte. Ils observent la scène complètement affolés. Ma grand-mère est la première à se reprendre. Elle se tourne vers mon cousin pour lui demander d'aller chercher Eloa. Mais celui-ci refuse car il a peur que l'enfant ne finisse blessée. Mais Mirna insiste en lui expliquant qu'elle seule sera capable de calmer Alan.
D'ailleurs ce dernier s'est arrêté à quelques pas de moi. J'essaie de capter son regard pour me connecter avec lui, mais il est complètement perdu dans ses souvenirs. Si je ne fais rien, jamais il n'arrivera à se calmer.
Pris d'une impulsion, sans réfléchir, je le prends dans mes bras. Je sens le vent s'enrouler autour de moi et me fouettant. Le feu de ses mains me brûlent à certains endroits mais je ne le lâche pas. J'arrondis mon cou pour baisser ma tête vers la sienne.
Ses doux cheveux caressent ma joue et mes lèvres frôlent son oreille. Je lui chuchote des mots de réconfort, mais il ne m'entend toujours pas. Je ne sais pas quoi faire, surtout que les douleurs des brûlures sont de plus en plus intenses et qu'il commence à essayer de se débattre. Ses mains essaient de se redresser pour me repousser et mes côtes et mon dos me chauffent et je ne peux retenir un gémissement de douleur.
J'essaie de me concentrer sur mon pouvoir et d'un coup une force que je ne me connaissais pas monte du plus profond de moi. Cette force se lie à mon pouvoir et l'amplifie. Je puise dans cette ressource inattendue et veux murmurer à l'oreille d'Alan, mais aucun son ne sort de ma bouche.
- Je suis là, Alan. C'est moi Liron. Ma voix résonne dans sa tête, je n'ai jamais fait ça. Calme-toi, je comprends. Pardonne-moi, je suis désolé. Je ne voulais pas te blesser. Mais s'il te plaît, arrête. Je le sens attentif à ma voix, j'ai enfin réussi à l'atteindre. Je te le promets, je ne te rejetterai plus. Crois-moi, tu comptes plus pour moi que tu ne le crois. La dernière phrase que je vais dire va montrer une de mes faiblesses mais je sens que je dois lui dire. J'ai besoin de toi, je ne peux rien sans toi.
Enfin, je sens l'air autour de moi se calmer et le feu s'éteindre. J'ai réussi, je l'ai calmé. Je détache doucement mes bras du corps d'Alan. Je plonge mes yeux dans les siens qui ont retrouvé leur tendre teinte grise, ils sont remplis de larmes.
Je lui fais un petit sourire et lui caresse doucement la joue avec ma main. Quand soudain une douleur fulgurante envahit mon corps. J'ai l'impression de brûler à plusieurs endroits, certainement là où Alan m'a touché avec ses mains.
La douleur est insupportable et je tombe à genoux en gémissant.
Alan s'agenouille face à moi. Il pleure franchement cette fois.
- Liron, pardon, pardon. Il sanglote, affolé. Je ne voulais pas te faire de mal. Reste avec moi. Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider. Je...
- Liron, tu te sens capable de te lever pour aller dans ta chambre ? Jason s'est agenouillé également à côté de moi.
- N-Non, c-canapé, l-lit. Je bégaie sous la douleur et la fatigue tournant mon regard vers l'endroit de la pièce où est situé un canapé-lit pour les soirs où je suis épuisé par les répétitions.
Mon cousin semble comprendre et aidé d'Alan, ils m'allongent sur le matelas.
- Je vais chercher ce qu'il faut pour te soigner. Il regarde Alan, je reviens tout de suite.
La fée s'assoit sur le bord du lit sans me toucher. Il regarde mon corps qui semble avoir été blessé à plusieurs endroits, au fur et à mesure qu'il étudie mes blessures je vois ses yeux se remplir de larmes.
- N-Ne t'inquiète pas. Je fais un effort énorme pour parler distinctement. Jason va me s-soigner. L-Le p-principal c'est q-que tu ailles b-bien.
- Pardon, il est dévasté. Ne me laisse pas s'il te plaît. Moi aussi j'ai besoin de toi, je ne peux rien sans toi.
Quand j'entends ces mots, c'est comme si mon cœur soignait mon corps. Je peux enfin lâcher, cet être merveilleux ne me laissera pas. Le réconfort qu'il m'apporte est tel que je sombre dans l'inconscience, soulagé.
💕💕💕
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L'Esprit des Fées
ParanormalAlan ne sait qu'une chose, il doit protéger l'enfant qu'on lui a confié. Il ne sait pas pourquoi cet enfant est important, mais le lien entre eux est fort. Il va trouver du soutien dans un monde qu'il ne connaît pas mais dont il a toujours rêvé. J...