Chapitre 32

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PDV Extérieur

Liron entre dans la chambre d'Alan, il ne le voit pas dans la pièce mais entend du bruit dans la salle de bain. D'ailleurs la porte de celle-ci s'ouvre et le sorcier se retourne. Il reste immobile devant la scène face à lui.

Alan est sorti vêtu uniquement d'un pantalon noir, torse nu. Liron finit par détourner le regard, gêné et rougissant. Mais quelque chose qu'il a remarqué le fait soudain fixé de nouveau le torse du jeune homme, avec un autre regard.

Il a remarqué des traces de blessures sur son torse et ses bras. Même si elles semblent superficielles, il faut les soigner.

- Tu as plusieurs blessures, installe-toi sur le lit, je vais te soigner. Jason m'a donné ce qu'il faut pour te soigner. Le châtain lui montre la trousse qu'il a dans la main.

- Ce n'est pas la peine, je n'ai pas mal. Lui répond le plus jeune. Ne t'embête pas avec moi.

- Arrête de dire des bêtises, il l'interrompt sèchement ce qui surprend Alan, qui n'ose rien répondre.

Il s'assoit donc en tailleur sur le lit. Liron s'assoit en face de lui dans la même position. Aucun des deux ne dit un mot. Le châtain sort ce qu'il faut pour désinfecter les plaies, puis approche la compresse imbibée de produit antiseptique des petites entailles qui recouvrent le torse et les bras du jeune homme. Le seul signe de souffrance visible d'Alan est une petite crispation de son visage à chaque fois que le produit pique sa peau blessée.

Ensuite Liron sort un baume qu'il commence à appliquer sur les quelques bleus du blessé. Ce dernier commence d'ailleurs à s'agiter, gêné par la proximité de son soignant et par le toucher direct de ses doigts sur sa peau. Il sent d'ailleurs ses joues chauffer sous la rougeur qui les envahit. 

Une fois fini avec le torse et les bras, Liron relève son regard vers le visage d'Alan et il remarque un bleu qui apparaît sur la pommette du plus jeune. Il se rapproche donc et commence à appliquer la pommade. Alan coupe sa respiration sous le trouble qui monte en lui et devient encore plus rouge. 

Liron croise son regard et se rend compte de leur proximité, le souffle de chacun caressant la peau de son vis à vis. C'est son tour de sentir ses joues rougir, Alan est le premier à détourner le regard.

- Tu as fini ? le jeune homme parle d'une voix saccadée.

- Hum, oui, répond Liron d'une voix rauque en se redressant.

- Merci, le ton de la fée se fait distant. Tu peux me laisser s'il te plaît, je voudrais me reposer.

Liron observe Alan. 

- Non, je ne te laisserai pas. Alan est bouche bée devant l'aplomb de Liron. J'en ai assez que tu me fuis. Je veux crever l'abcès maintenant.

Alan se lève et se dirige vers la porte qu'il ouvre en grand. Il plante son regard noir dans celui de Liron.

- Je ne fuis pas, je suis simplement fatigué. Il sait qu'il fait preuve de mauvaise foi, mais il refuse de reparler de tout ce qu'il s'est passé. Il essaie de se persuader que leur situation actuelle lui convient. Alors, laisse-moi maintenant. 

Liron le rejoint devant la porte, Alan affiche un petit sourire de victoire qui s'efface très vite quand l'autre ferme la porte sèchement. Il se plante face à lui en avançant le faisant reculer jusqu'à ce que son dos touche le mur.

- Tu peux essayer de me faire sortir, mais je ne partirais pas. La voix du sorcier est ferme et obstinée. Je peux enfin te parler alors je n'abandonnerais pas. Je veux te parler depuis plusieurs jours et j'ai respecté ton besoin de t'isoler, mais maintenant c'est fini. Tu m'écouteras que tu le veuilles ou pas.

Alan sonde le regard de Liron et ce qu'il y voit le fait céder. Il a compris que l'autre ne lâchera rien.

- Très bien, il parle dépité. Mais permets que je passe un tee-shirt, je commence à avoir froid.

Liron se rend compte à ce moment-là qu'il empêche la fée de passer et qu'il l'a acculé contre le mur. Il a le bon goût de se sentir gêné. 

- Euh, oui pardon, dit-il en reculant. Il va s'installer sur un fauteuil installé près du lit, pendant qu'Alan enfile un haut et s'installe sur le lit.

Alan réfléchit quelques instants en s'installant. Il se rend bien compte qu'ils doivent enfin régler le problème qui plane entre eux, de plus s'il veut mieux gérer ses émotions, il faut aplanir la situation.

- Je t'écoute, intervient Alan.

- Je sais que tu t'en veux pour ce qu'il s'est passé. Alan veut le couper, mais Liron va plus vite que lui. Laisse-moi finir, après tu pourras me dire tout ce que tu penses. Rien n'est de ta faute, Alan le regarde surpris. Les mots que je t'ai dit, je n'avais pas le droit de te les dire. Surtout qu'ils étaient faux. Effectivement, tu m'as blessé physiquement, mais moi je t'ai blessé encore plus durement psychologiquement et je m'en veux. Je me suis rendu compte de ce que je t'avais fait quand je n'arrivais même plus à t'atteindre en te parlant. Tu étais parti dans tes souvenirs et tu n'étais plus avec moi. C'est la douleur qui avait pris le dessus et c'est pour ça que tu ne te contrôlais plus. Mais tout a commencé à cause de moi. Il prend les mains d'Alan dans les siennes et regarde leurs mains jointes. Je suis désolé, je te promets que ça ne se reproduira pas. J'ai menti tu sais, sa voix se fait douce. Depuis que tu es arrivé dans ma vie, j'ai renoué avec des personnes qui comptent énormément pour moi, je me suis ouvert de nouveau aux autres. Et je sais enfin ce que c'est que d'avoir confiance en quelqu'un et qu'on me fasse confiance. Il plante ses yeux bleus dans le regard gris brillant de larmes contenues. Depuis que je t'ai rencontré j'ai repris goût au bonheur, et c'est grâce à toi. J'ai besoin de toi Alan, tu ne peux pas savoir à quel point.

Il s'arrête, essayant de décrypter la réaction d'Alan à ses paroles. Mais celui-ci baisse à son tour ses yeux vers leurs mains enlacées.

- Je m'en veux  toujours. Liron veut le couper mais il se retient, il sent bien que le jeune homme a besoin de se confier. Mais je ferai tout pour me rattraper. Je ne veux plus jamais blesser ni toi ni personne. Je te promets que j'y arriverai. Il lève timidement ses yeux vers Liron, les joues roses. Tu es la première personne à prendre soin de moi, tu ne sais pas à quel point ta présence compte pour moi. Te voir blessé a été une torture pour moi. J'ai fait des progrès et j'en ferai encore. Grâce à toi, j'ai enfin l'impression de compter pour quelqu'un et d'exister. Moi aussi j'ai besoin de toi, Liron.

Les deux garçons échangent un sourire, heureux de s'être dit ce qu'ils avaient sur le cœur, même si certaines choses sont restées secrètes. 

Liron voit que la fatigue rattrape le jeune homme.

- Allonge-toi et repose-toi, lui murmure-t-il. Tu dois récupérer. Nous parlerons de comment t'aider à gérer tout ça plus tard. La fée s'allonge et Liron se lève pour quitter la chambre.

- Tu... Tu veux bien rester avec moi jusqu'à ce que je m'endorme ? Alan parle d'une petite voix enfantine et fatiguée. S'il te plaît.

Liron se retourne avec un sourire attendri et viens s'assoir sur le bord du lit. Il caresse doucement les cheveux gris.

- Dors, je reste jusqu'à ce que tu dormes.

Il observe le garçon allongé avec une chaleur dans le cœur. La fée ferme doucement ses yeux, sa respiration ralentit et il s'endort enfin. Liron attend quelques instants puis se penche au-dessus de son visage et pose un baiser léger sur son front. Un sourire de contentement naît sur les lèvres d'Alan.

Le même sourire se dessine sur les lèvres de Liron quand il quitte doucement la chambre.

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L'Esprit des FéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant