Chapitre 12

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PDV Extérieur

Une fois Alan les ayant rejoint dans la cuisine, ils attendent qu'Olivia finisse de faire à manger. Elle leur souhaite une bonne soirée et une bonne nuit. Elle est impatiente de retrouver son mari pour lui raconter sa rencontre avec Alan et Eloa et surtout le changement d'attitude étonnant de Liron.

Une fois les deux hommes seuls avec l'enfant, ils lui préparent un biberon. Enfin, c'est surtout Liron qui le prépare, car Alan ne sait pas comment faire. Mais il est bien décidé à apprendre. Il regarde donc tous les gestes que fait Liron. 

Il en profite d'ailleurs pour le détailler. C'est la première fois qu'il voit un sorcier blanc. Finalement ils ne sont pas si différents les uns des autres. Mais en le regardant mieux, tout dans son attitude, malgré ses airs froids, respire la gentillesse. 

Et puis, il le trouve beau, avec ses cheveux châtains et ses yeux bleus, sa carrure musclée mais fine. Mais ce qui le fascine, c'est sa voix, elle sait l'apaiser et lui donner confiance. Et il a une manière de le regarder dans les yeux, comme s'il le voyait vraiment. C'est la première fois qu'il a l'impression qu'on le voit réellement pour ce qu'il est, sans volonté de le blesser. Et ça lui fait du bien.

- Euh, je suis si intéressant que ça, pour que tu me fixes comme ça ? Liron a un sourire taquin, tandis qu'Alan sort de ses pensées, il n'a pas remarqué que le châtain s'est retourné, il rougit gêné. Il n'a jamais autant rougi de toute sa vie. Tiens, le biberon est prêt.

Alan se saisit de l'objet et se dépêche de le donner à Eloa qui s'impatiente.

- Tu crois qu'elle pourrait manger une compote ? Je crois que Jason en a acheté . Le malaise d'Alan se dissipe.

- Oui, sa nourrice lui en donnait. Il repense à cette femme qui finalement aura donné sa vie pour sa princesse.

Eloa a vite bu le biberon et englouti la compote. Une fois la petite repue, Liron installe la table pour eux deux pour qu'ils puissent manger. Le repas se passe dans le silence, hormis quand Eloa essaie d'attraper la cuillère d'Alan quand celui-ci la porte à sa bouche, ce qui fait beaucoup rire les deux hommes. Quiconque les regarderait à ce moment précis, pourrait les prendre pour une famille heureuse.

Une fois le repas fini, Liron propose à Alan d'aller coucher la princesse pendant qu'il s'occupe de la vaisselle. Alan monte donc dans la chambre pour coucher l'enfant qui ferme déjà ses yeux. Il laisse la porte ouverte, il sait qu'elle ne risque rien, mais il veut l'entendre si elle pleure.

Il redescend et rejoint Liron et l'aide finalement à ranger en silence.

- Allons dans le bureau, lui dit le plus grand. Alan le suit. 

Une fois entrés dans la pièce, ils se dirigent tous les deux vers le bureau et s'assoient chacun d'un côté du meuble.

- Tu as le petit bout de papier ? demande Liron. Alan acquiesce et le sort de sa poche. Il commence à le déplier. 

Liron se penche en avant pour observer ce qu'il y a d'écrit, mais il ne comprend rien.

Il contourne le meuble et vient s'assoir à côté d'Alan qui se raidit, sa proximité le trouble.

Les deux hommes fixent le papier. Il semble déchiré vers le bas. Comme si le message avait été coupé en deux.

- Je ne connais pas cette langue, murmure Liron.

- C'est une langue ancienne que les fées utilisaient il y a longtemps. Alan fixe toujours le papier. Je ne la connais pas très bien. 

- Tu arrives à déchiffrer quelques mots ? Liron regarde Alan qui est concentré, un petit bout de langue coincé entre ses lèvres. Il est mignon. 

- Je déchiffre Fée de l'esprit, esprits purs, bien, mais c'est tout. Il se tourne vers Liron qui se dépêche de détourner sa tête gêné qu'il puisse le surprendre à le fixer. Je suis désolé. En plus un mot semble coupé en deux. Mais ça ressemble à une prophétie.

- En tout cas, je pense que ça confirme qu'elle soit une fée de l'esprit. Que connais-tu sur les fées de l'esprit ? 

- Rien, je me souviens que ma mère me racontait des contes quand j'étais petit, il me semble que l'une d'entre elles parlait d'une fée de l'esprit, mais...

- Essaie de te souvenir, le presse Liron.

- Je... je ne me souviens pas bien. Alan baisse la tête. Je ne sers à rien, je suis inutile, je ne peux même pas me souvenir d'une simple histoire. Il se renferme sur lui-même.

Liron se rend compte que son impatience à avoir des réponses a déstabilisé la fée. Il pose sa main sur la sienne. La même chaleur que plus tôt se fait ressentir à l'endroit où leurs peaux se touchent. 

- Pardon, je ne voulais pas te mettre la pression, Liron adoucit sa voix pour le rassurer. Prends ton temps pour te rappeler. Il fait de petits cercles avec son pouce sur sa main, et ce geste semble rassurer le plus petit.

Alan fronce les sourcils pour chercher dans ses souvenirs.

- Comme toutes les histoires pour enfants, il me semble qu'elle parle de bien et de mal. Mais je ne me souviens plus très bien des détails. Son regard se voile de tristesse. Mon père ne voulait pas qu'elle me raconte ce genre d'histoires. Il disait que ça me rendait encore plus doux que je ne l'étais déjà. Il voulait que je m'endurcisse pour devenir une fée plus puissante. Mais je n'ai jamais réussi et il avait honte de moi.

- Mais ce n'était pas de ta faute, tu n'étais qu'un petit garçon. S'insurge Liron. Mais il sait bien que même les parents peuvent être cruels. 

- Pour lui, si. Mon frère et lui sont des fées du feu puissantes. Ma mère, une fée de l'eau reconnue, donc pour lui je me dois de ne pas faire tache dans la famille. Mais malgré tous mes efforts, je n'ai jamais réussi à faire sa fierté et mes pouvoirs sont restés minces. Il est gêné de se dévoiler devant lui, mais il ressent un besoin nécessaire de lui expliquer.

- Pourtant tout à l'heure, ton pouvoir n'avait pas l'air faible. Lui dit Liron. Il m'a même fait reculer.

- Je ne l'explique pas, justement. Peut-être que c'est parce que je nous pensais en danger. De toute façon une fée qui ne sait pas contrôler ses pouvoirs est aussi inutile qu'une fée qui en a peu. Alors ça ne change rien. Je ne sers pas à grand chose. Bon, je vais rejoindre Eloa. Je suis épuisé.

Alan se lève et retire sa main, même s'il apprécie la chaleur qu'elle lui transmet, c'est la première fois qu'il ressent ça.

- A demain, Bonne nuit, Il dit à Liron avant de se dépêcher vers l'étage comme s'il fuyait quelque chose.

- Bonne nuit, Alan, murmure Liron qui le regarde partir.

Il sent un vide à l'endroit où sa main touchait celle d'Alan, comment en si peu de temps a-t-il pris tant de place. Il est dans ses pensées quelques minutes, puis se décide à aller se coucher également.

Peut-être qu'une bonne nuit l'aidera à y voir plus clair.... ou pas.


💕💕💕

L'Esprit des FéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant