Chapitre 3

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PDV Alan

Je quitte mon père après cette discussion et me dirige vers les appartements de la princesse, toujours dans mes pensées. Quand d'un seul coup je me fais bousculer et sens mon épaule frappé durement un mur.

- Alors minus. Super mon pire cauchemar. Tu ne peux pas faire attention où tu marches ? Ce que tu peux m'agacer. Je relève la tête, je connais tellement bien cette voix qui me poursuit depuis que je suis petit.

- Bonjour Briac, je le salue, un sourire provocant aux lèvres. Moi aussi je suis content de te voir grand frère.

Et oui, cette grande brute qui fait une tête de plus que moi est mon grand frère et en même temps mon pire ennemi. Depuis l'enfance, il adore me rabaisser. Bien sûr il fait en sorte de ne pas le faire devant nos parents, surtout ma mère. Mais les occasions n'ont quand même jamais manqué pour m'humilier. 

Il me regarde avec ses yeux de fée du feu flamboyants, il a l'air en colère.

- Tu es prié de m'appeler Lieutenant, le ton de sa voix est agressif. Je suis ton supérieur et tu me dois le respect. Je peux faire de toi ce que je veux.

Il me toise méchamment. Je sais de quoi il est capable et du pire, c'est sûr. Donc je m'adoucis.

- Pardon Lieutenant, je me rabaisse ce qui m'insupporte, mais je n'ai pas le choix, je ne fais pas le poids. Excusez-moi, je dois rejoindre mon poste auprès de la princesse Eloa. Et je continue mon chemin.

- Comme si s'occuper d'un bébé pouvait te rendre utile, il murmure, mais je l'entends quand même. Je poursuis ma route. Il ne mérite pas l'énergie que je pourrais mettre à le détester.

J'arrive devant les appartements et mon collègue me laisse seul à mon poste sans même me dire ce qu'il s'est passé pendant le sien et il s'en va sur un dernier regard méprisant. Décidément, je ne vaut vraiment pas grand chose pour les autres. Mais ça m'est égal. J'entre dans la chambre et je vois la nourrice donner à manger à mon petit rayon de soleil. 

Dés qu'elle me voit elle s'agite et je me prends un regard noir de la nourrice qui pousse un soupir. La petite me tend les bras, mais je n'ai pas le droit de la toucher. Donc je me mets en face d'elle pour la regarder en souriant. Elle commence à babiller et à agiter ses petites mains, elle est trop mignonne. Mais la nourrice n'a pas l'air de mon avis. Elle prend la petite en ronchonnant, certainement à cause de moi qui ait perturbé le repas. Elle va dans la nurserie, je reste posté devant la porte, attendant son retour. Une fois le soin fini, elle la couche dans son berceau sans un regard en arrière. Elle ne lui a même pas dit un mot.

Franchement, je ne l'aime pas cette femme, elle est trop froide, ou alors c'est moi qui suis trop tendre. 

Je m'approche du berceau et les deux yeux noirs me fixent. 

- Alors ma princesse, je lui parle d'une voix douce penché au-dessus de son lit. Tu as passé une bonne journée. Tu sais tu m'as manqué. Elle me regarde avec un petit sourire. Je commence à lui raconter ce que m'a dit mon père. Il n'y a pas de risque à se confier à un bébé. Je vois ses yeux qui se ferment bercée par ma voix. Tu sais, je te protègerai toujours. Elle s'est endormie un sourire aux lèvres.

Comme mon tour de garde est celui de nuit, il fait noir dehors. La petite dort toujours dans son berceau.

Quand d'un seul coup j'entends un grand bruit dehors. Le bébé s'est réveillé instantanément et s'est mise à pleurer. La nourrice de tout à l'heure entre dans la chambre et prend l'enfant dans ses bras pour la calmer. Non en fait elle a l'air de bien s'occuper d'elle, donc c'est moi le problème, mais c'est pas grave, j'ai l'habitude.

Une détonation retentit à l'extérieur. Je me précipite à la fenêtre en faisant signe à la femme de rester où elle est. Je regarde dehors et vois la barrière magique s'effacer petit à petit, et des centaines de personnes vêtues de grands manteaux noirs avec des capuches entrer sur le royaume. Des sorciers noirs nous attaquent. Donc ce que disait mon père est vrai.

Je le vois d'ailleurs donner des ordres aux troupes pour protéger le château, mais les sorciers noirs utilisent des pouvoirs qui dépassent assez vite les nôtres et ils sont tellement nombreux. 

Je fais signe à la nourrice de me suivre, mes deux collègues sont devant la porte intérieure des appartements prêts à se défendre, je me mets à côté d'eux. Mais l'un deux me regarde et me dit de rester près de la nourrice.

J'entends mon père crier de l'autre côté de la porte, je sais où il va, il part protéger le reste de la famille royale. 

- Il faut que nous sortions et rejoignons les autres, je dis à mes coéquipiers.

- Impossible, me dit celui qui m'a fait signe tout à l'heure, quelqu'un nous a enfermé à clé et avec une force magique. On ne peut pas sortir. Quoi ? Mais alors quelqu'un nous a trahis ? 

Plus le temps de réfléchir. La porte s'ouvre, je me prépare à l'attaque ainsi que les deux autres, mais le soulagement nous envahit quand je reconnais mon frère, il est venu nous aider. Mais ce sentiment est de courte durée quand je le vois attraper mes camarades par le cou pour ensuite les brûler par son simple toucher. Je regarde mon frère choqué tandis que des sorciers noirs entrent dans la pièce. Lui a de la haine dans le regard, c'est donc lui qui nous a trahi.

- Attrapez la gamine, mais avec des gants, ne la touchez pas directement. Je me tourne vers la nourrice, pour la première fois je remarque qu'elle porte des gants, elle tremble de peur. Et attrapez le gosse vivant, je veux le faire souffrir moi-même. Ok, je sais à quoi m'en tenir.

Je me tiens devant la femme, je virevolte, donne des coups, esquive, pour tenir éloigner les sorciers sous le regard mauvais de mon frère. Je commence à fatiguer. Quand je reçois un coup de poignard dans le côté qui me fait chanceler. 

- Laisse tomber Alan, mon frère m'interpelle, tu es trop faible, tu as toujours été trop faible.

La colère me submerge. Je vois la femme s'effondrer lentement tenant la princesse dans ses bras essayant toujours de la protéger. Je m'élance avec mes dernières forces vers le sorcier qui est penché sur elle, prêt à l'achever pour prendre l'enfant. 

J'arrive à l'éloigner, la femme me tend l'enfant.

- Protège-la, et elle s'éteint, j'ai juste le temps d'attraper dans mes bras l'enfant qui hurle mais qui se tait dés que je la touche.

Puis d'un seul coup, plus rien. Nous ne sommes plus dans les appartements de la princesse, nous ne sommes plus sur un champs de bataille, je ne suis plus en face de mon frère.

Nous sommes dans un endroit où il fait noir. Un endroit que je ne connais pas.


💕💕💕

L'Esprit des FéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant