L'Esprit des Fées

Chapitre 11

PDV Alan

Je regarde Olivia qui continue de parler sortir de la chambre. C'est ma première rencontre avec une humaine, et s'ils sont tous comme elle, je ne vais pas m'ennuyer.

Mon cœur reprend un rythme normal. J'ai eu tellement peur. Et Liron qui me regarde en souriant, ses yeux descendent vers mon épaule que le tee-shirt trop grand a découverte. Je ne sais pas pourquoi mais l'expression de son regard me fait rougir.

- Trop mignon, il me semble l'entendre murmurer, mais ce ne doit pas être ça.

- Je peux changer la couche d'Eloa ? j'essaie d'éloigner la gêne que je ressens.

- Tu l'as déjà fait ? il parle avec une voix rauque qui me trouble un peu plus. Qu'est-ce qu'il m'arrive.

- Non, mais ça ne doit pas être difficile. Je montre une fausse assurance et je crois qu'il l'a remarqué.

- Je vais te montrer, à une époque , je me suis occupé d'un bébé et je sais comment faire, un voile de tristesse passe sur son visage.

Je ne lui pose pas de questions même si cela m'intrigue un peu. Mais je l'arrête soudainement.

- Tu dois mettre des gants pour pouvoir la toucher. Il me regarde surpris. Je ne sais pas pourquoi mais au château tous ceux qui la touchent doivent porter des gants, même la reine.

- Mais toi tu n'en portes pas ? Il a raison, je regarde Eloa qui lui tend les bras en gazouillant et je le regarde dans les yeux. Je peux essayer sans ?

J'hésite, mais quand je vois la réaction de la princesse, elle a la même qu'avec moi. Et moi, il ne m'est rien arrivé, si on fait abstraction de la téléportation, mais nous étions en danger. Et là, ce n'est pas le cas.

Je lui tends la petite. Il la prend dans ses bras et elle plonge son regard dans le sien. Ils se figent tous les deux. Puis Eloa pose sa petite main sur sa joue comme elle le fait avec moi et les yeux de l'adulte s'illuminent. Puis il tourne les yeux vers moi, ils sont remplis de larmes.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Eloa pose sa tête sur son épaule, comme pour le consoler.

- Je suis désolé, il me regarde toujours. Je ne savais pas. 

Je regarde Eloa, mais qu'est-ce qu'elle lui a fait ?

PDV Liron

Je ne peux que fixer Alan qui me regarde surpris. Quand j'ai croisé le regard d'Eloa et qu'elle m'a touché la joue, j'ai ressenti toutes les émotions, la peur, la tristesse et même la colère qu'ils ont ressenti tous les deux depuis plusieurs jours. Je ne sais pas comment elle a fait ça, mais des images de ce qu'ils ont vécu ont fait irruption dans mon esprit comme si j'étais avec eux. 

Et mon cœur s'est serré, comme celui d'Alan et de la petite quand ils ont vu les personnes autour d'eux mourir. Je comprends encore mieux sa défiance à mon égard. J'ai senti tout l'attachement que ces deux êtres se portent. Ils sont nécessaires l'un à l'autre.

Et ma seule conviction qui m'apparaît, c'est que je ne pourrai pas les trahir. Ni l'un ni l'autre, pourquoi, je ne le sais pas, mais c'est une certitude. Je m'éclaircis la voix en m'approchant du lit après avoir pris une couche et des lingettes.

- Allongeons-la sur le lit pour lui changer sa couche, ce sera plus confortable. Il me regarde, mais accepte que je change de sujet. Et heureusement car sinon, je n'aurais pas su comment réagir. Et si nous lui donnions carrément un bain, ça lui ferait du bien ? Alan acquiesce toujours silencieusement.

Je commence à la déshabiller et quand j'arrive à la petite chemise et que je la déboutonne, nous voyons apparaître un médaillon qu'elle porte autour du cou. Alan approche sa main et le frôle du bout des doigts. 

- Il me semblait bien avoir vu quelque chose, il murmure en fixant l'objet. C'est un médaillon féérique. Chaque fée en reçoit un à la naissance, il représente le pouvoir auquel nous appartenons. Il est très important pour chaque fée, c'est un peu comme une manière de prouver notre identité de fée.

- Tu en portes un aussi du coup. Il me regarde tristement, je crois que j'ai dit une bêtise.

- Dans certains cas, une fée peut se voir retirer son médaillon. Il n'en dit pas plus et change de sujet. Mais je n'en ai jamais vu d'aussi beau. Sur chaque médaillon est apposé le signe de l'élément auquel est rattaché la fée. Mais si je regarde celui-là, il ne représente aucun des quatre éléments. Il me semble le reconnaître, mais c'est impossible. Ou alors, ça expliquerait tout. Il semble pensif.

- Que représente ce signe ? Je n'ose pas toucher le médaillon, mais je regarde le motif, un petit cercle entouré d'un deuxième cercle puis d'une forme d'amande, en regardant bien, on pourrait voir un œil.

Je le sens, il hésite. Il relève la tête et me fixe.

- Si c'est vraiment ça, alors Eloa serait une fée de l'esprit.

- Il y a un moyen d'en savoir plus ? Je le questionne, il a l'air inquiet.

- Normalement, le médaillon s'ouvre, on y met une photo, ou une mèche de cheveux.

- Eh bien ouvrons-le, je tends ma main vers le bijou. Mais il met sa main avec douceur sur la mienne pour m'arrêter. Je sens comme un courant qui passe quand nos mains se touchent. Il semble l'avoir ressenti et rougit. Il est tellement adorable comme ça. Je pense à quoi là ? 

Il se reprend avant moi.

- Seule une fée peut l'ouvrir. Il me parle d'une voix douce. Laisse-moi faire.

Il prend délicatement l'objet dans ses mains, il essaie de l'ouvrir mais a un peu de mal, le mécanisme d'ouverture a l'air un peu bloqué. Mais Eloa touche la main d'Alan et là le médaillon s'ouvre.

Il y a une photo sur un côté, celle de la reine. Alan sourit devant ce si beau visage. Je me penche pour voir, même si la photo est petite, on peut voir qu'elle est très belle.

- Regarde, je pointe du doigt l'autre côté. Il y a un petit bout de papier de l'autre côté.

Alan le prend et referme le médaillon. Je le sens troublé par tout ça.

- Écoute, finissons d'abord de lui faire prendre son bain, je crois que Jason a acheté des habits pour bébé. Ensuite mangeons, tu dois être affamé et elle aussi. Puis nous la coucherons et nous regarderons si ce papier nous apporte quelques réponses.

Il me regarde, je crois qu'il n'arrive plus à réfléchir. Il a besoin d'un peu de temps, et s'occuper l'esprit lui fera du bien.

Nous donnons donc son bain à la petite qui semble ravie que deux hommes s'occupent d'elle. D'ailleurs nous finissons trempés tous les deux tellement elle bat des jambes et des mains malgré que nous la tenions. Une fois qu'elle est habillée et que nous nous regardons, nous ne pouvons que rire devant nos allures de chiens mouillés.

Je pars vite me changer, pour venir chercher Eloa pour laisser à son tour Alan se changer.

Je descends donc dans la cuisine avec mon précieux fardeau dans les bras. Olivia se retourne quand elle m'entend rentrer dans la pièce. Elle allait dire quelque chose mais se bloque devant le tableau que nous présentons tous les deux. Un grand sourire attendri apparaît sur son visage.

- Que vous êtes mignons tous les deux, elle s'écrie.

Et cette fois-ci, c'est moi qui rougit, gêné.

💕💕💕