Chapitre 1

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Avertissement : 

Cette histoire est un récit érotique. Cela implique donc la description de scènes à caractère sexuel. Elle est donc réservée à un public adulte et suffisamment mature.

De plus, son univers fantastique un peu surréaliste demande une ouverture d'esprit suffisante pour être comprise. Tout ceci n'est qu'un exercice de style sur plusieurs thèmes comme la domination féminine soft, le fétichisme, les fantasmes masculins.


Rien de tout cela n'est sérieux. Tout n'est que plaisir

Bonne lecture


La soirée avait pourtant commencé de façon assez classique. Agathe et moi étions tous les deux allés au gala annuel organisé par les autorités de la ville en l'honneur des commerçants de notre belle cité. Comme la plupart des autres membres de notre corporation étaient mariés ou en couple, nous avions décidé d'y aller ensemble, presque par obligation et pour éviter toute remarque qui aurait pu être blessante, même involontairement. Pour ma part, je n'y voyais aucune objection. De plus, pour cette soirée là, mon amie s'était parée de ses plus beaux atours et je l'avais trouvée bien plus envoûtante qu'à l'accoutumée.

Agathe et moi nous connaissions depuis l'enfance. Nous avions grandi dans la même ville. Elle était allée à l'école avec ma sœur cadette Émilie. Et depuis quelques mois, nous avions deux boutiques, côte à côte dans le quartier des antiquaires. À de nombreuses reprises, nous nous étions donnés des coups de main et des conseils dans nos affaires respectives. Notre relation était tout simplement amicale et courtoise, un peu comme deux collègues. Je voyais en Agathe une simple amie, au mieux, ou une consœur sympathique, au pire. Jamais je ne l'avais envisagée sous un angle plus intime et intéressé. Certes, elle était attirante, mais pas non plus le genre de femme que l'on trouve très jolie.

Pourtant ce soir là, quand je la vis devant moi, je ne pus m'empêcher de regarder sa tenue. Lors de ses sorties plus habillées, elle avait l'habitude de mettre une petite robe toute simple, idéale pour passer inaperçue. Mais là ce n'était pas le cas. Elle avait choisi un petit bustier noir scintillant de mille éclats avec une longue jupe en satin rouge vif sous laquelle se trouvaient des épaisseurs de jupon de taffetas blanc, bruissant au moindre mouvement. L'ensemble était aussi large que les robes en crinoline que les femmes du grand monde revêtaient dans la deuxième partie du XIXe siècle. En bougeant, son buste étincelait des milliers de petites lueurs. La jupe volumineuse se mouvait et rebondissait autour d'Agathe comme si elle était mue par une propre énergie qui la rendait vivante.

Sa tenue semblait avoir eu également un effet sur sa personnalité. De nature calme et effacée, elle m'était apparue à la hauteur de la flamboyance de sa parure. La plupart des hommes de notre table n'avaient d'yeux que pour elle, et Agathe s'amusa à les laisser flirter sous le regard médusé des femmes de ceux-ci. Sa conversation était aussi pétillante que son bustier. Je découvrais une Agathe méconnaissable mais qui me fascinait. C'était un plaisir de passer cette soirée à ses côtés.

Nous dansâmes ensemble la plupart du temps. Elle dansait magnifiquement quand moi j'avais toute la peine du monde pour ne pas paraître aussi raide qu'un bout de bois. Petit à petit, je tombais sous son charme. À chacun de nos pas, j'avais la sensation que sa robe s'enroulait autour de mes jambes comme pour m'attirer plus encore contre ma cavalière. L'impression de vie qui se dégageait de cette tenue me fascinait. À un point tel, que mon attention n'était plus focalisée que par les ondulations du tissus, délaissant les mouvements de ma partenaire et surtout des miens.

Au fil des heures, nombre de convives délaissèrent la piste de danse pour profiter de la richesse du bar. Seuls quelques couples et une poignée de badauds restèrent dans cette partie de la salle. Cela fut à mon avantage quand, toujours distrait, je me pris les pieds dans le tapis et faillis m'affaler devant le faible public.

- Pourquoi ne te laisses-tu pas aller, mon cher Hugues ? Si tu te détends, nous danserons bien mieux...

Je fixai son regard et je fus happé par l'intensité qu'il s'en dégageait. Elle me fit un léger mouvement de tête et je sentis mes inhibitions et mon embarras disparaître sur l'instant. Mon attention pour ces vêtements était passée sur la femme qui les habitait. À partir de cet instant, nous nous déplaçâmes sur le parquet en ne faisant plus qu'un. Les quelques spectateurs encore présents étaient subjugués par ce couple emporté par un tango des plus sensuels.

Sa jupe n'était plus une entrave, bien au contraire. Elle m'effleurait, me caressait, passait entre nous comme si elle voulait participer à notre chorégraphie. Quand nous nous arrêtâmes, quelques applaudissements rares mais enthousiastes nous félicitèrent. Encore une fois, je crus voir sa robe frémir de plaisir et m'attirer vers sa porteuse.

Une chaise près d'une fenêtre ouverte semblait nous tendre les bras. Sans réfléchir, je m'installai dessus et tirai Agathe vers moi pour qu'elle s'assoie sur mes genoux. Elle releva le bas de sa jupe pour s'abaisser sans marcher dessus. J'aperçus ses jambes gainées de nylon. Et alors que je commençais à lutter pour libérer mes bras de cette imposante tenue, Agathe m'arrêta avec un baiser et une tendre étreinte qui retinrent chacun de mes gestes.

- Que dirais-tu de me raccompagner, murmura Agathe au creux de mon oreille. Nous pouvons partager le taxi. Et si tu as envie, tu pourrais prendre un café chez moi avant de rentrer chez toi... plus tard.

Même si nos commerces étaient mitoyens, nous vivions dans des quartiers éloignés. Elle résidait sur les bords du fleuve dans une maison d'inspiration victorienne quand moi je vivais dans une banlieue paisible. Mais l'idée me parut si séduisante que j'acceptai instantanément. Agathe se leva en me tenant par la main.

- Alors allons-y.

Je ne m'attendais pas à partir aussi tôt dans la soirée, mais je ne pouvais pas laisser passer une telle opportunité.

Sur la banquette arrière du taxi, j'étais de nouveau submergé par cette étrange sensation. Agathe était assise, totalement immobile, mais sa large jupe et ses jupons me couvraient des pieds à la taille en épousant chacune de mes formes. Quelle idée était passée par la tête de mon amie de porter une telle tenue ? Pourtant, toute cette exubérance de tissus, de soie, de dentelle, de brillant commençait à m'exciter. Mon sexe commença à s'agiter et si je n'avais pas eu un esprit cartésien, j'aurais pu croire que la robe le savait et faisait le nécessaire pour que cela ne s'arrêta point

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant