Chapitre 34

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- Maintenant, je vais transformer Hugues en une réplique de ce foulard. Il sait déjà ce qu'il va lui arriver car j'ai déjà eu l'occasion de le transformer à plusieurs reprises. Je vous préviens que lorsqu'il reprendra de nouveau son apparence normal, il sera nu. Je suppose que cela ne dérangera personne ?

- Non, firent la majorité des participantes.

- Moi, intervint Natacha, je ne croirai que ce que je verrai.


Ne tenant pas compte de la saillie de mon opposante, je demandai à Hugues si il était prêt. Il hocha la tête et simula une légère inquiétude.

Je murmurai le sortilège d'une voix à peine audible afin que personne, à part Émilie peut-être, ne puisse entendre exactement les mots que je prononçais. Mon homme rétrécit sous le regard de mes sœurs en magie jusqu'à disparaître à l'intérieur de ses vêtements. Quand l'opération fut entièrement achevée je m'emparai de lui et le soulevai pour montrer que les deux pièces de soie étaient identiques. Sur la chaise, il ne restait qu'un monticule de vêtements froissés.


- Voilà, Hugues est devenu la copie conforme de ce carré de soie, déclarai-je.


Je passai devant chacune de mes sœurs afin qu'elles eussent la possibilité de le voir de plus près. Puis, après avoir repris ma place, je leur annonçai :


- Bien que transformé, l'homme peut nous entendre. De plus, il ne reste pas un objet inerte. Avec de la pratique, il peut également faire des choses par lui-même. Regardez. Hugues, noue-toi !


Je tins mon mari transformé en étoffe par un coin. Il se mit à s'agiter, remonta le coin opposé puis se boucla en un nœud simple.


- Maintenant, dénoue-toi.


Et Hugues se délia sous le regard intéressé des autres sorcières.


- Sachez, mes sœurs, que je ne peux pas lâcher Hugues. Je vous expliquerai les limites de ce sort plus tard. Quelqu'un a envie d'examiner Hugues et lui donner des ordres ?


Il y eut une ruée dont Natacha fut la première. Elle m'arracha presque mon mari des mains et le chiffonna. Toutefois, je pus garder le contact avec lui.


- Voici mes poignets. Si Agathe veut bien te tenir autrement, attache-toi autour d'eux.


Je tins alors le carré de soie en son milieu avec le pouce et l'index. Avec une rapidité telle que personne ne vit réellement comment il avait pu faire, Hugues lia fermement les poignets de Natacha. Le nœud était si serré que la circulation sanguine de ses mains en fut coupée.


- Lâche-moi ! Libère-moi ! cria-t-elle.


Mais Hugues ne fit rien.


- Est-ce que tu admets que c'est Hugues qui agit de la sorte et pas moi ? demandai-je gentiment.

- Oui, oui ! Mais dis-lui de me détacher, s'énerva-t-elle.

- Hugues, veux-tu bien la libérer, s'il-te-plaît ?

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