Chapitre 21

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La chatte noire d'Agathe salua notre retour à sa façon. Elle se faufila autour de nos jambes pendant que nous avancions puis elle me sauta dans les bras en ronronnant bruyamment.

- Regarde, s'écria Agathe, même elle approuve notre choix. Je crois qu'elle vient de t'adopter.

- Est-ce vrai, qu'il y a un lien magique entre les chats et les sorcières comme on le laisse entendre parfois, demandai-je en plaisantant.

- Oh tu n'as même pas idée à quel point, répondit-elle avec un grand sérieux.

- Ah oui ? Comment ça ?

- Mais non mon chéri, je te fais marcher, gloussa Agathe. Panthère est un chat tout ce qu'il y a de plus normal. Elle est assez bonne chasseuse de souris et une compagne adorable mais rien d'autre. Là, elle me fait comprendre que c'est l'heure de son repas et qu'elle n'est pas contente. Elle cherche à me rendre jalouse en montrant de l'affection à une autre personne.

- Ah bon, vraiment ?

- Mais non ! Quand elle est câline comme cela c'est qu'elle a besoin de quelque chose, c'est tout, fit ma compagne hilare. Il ne faut pas surinterpréter les envies toutes simples des chats, mon cœur.

Agathe se leva pour aller nourrir le chat qui m'abandonna aussitôt qu'il vit sa maîtresse se diriger vers la cuisine. Pendant ce temps, je m'installai sur le canapé pour réfléchir aux jours à venir. Outre le fait de devoir reprendre nos activités professionnelles le lendemain, il nous fallait commencer à mettre en ordre les préparatifs de ce mariage express. Ma fiancée réapparut rapidement et s'installa à mes côtés.

- Tu es bien trop songeur et sérieux ce soir, mon amour. Demain nous aurons plein de choses à faire, mais pour le moment, si nous pensions un peu à nous ?

Elle me saisit la main et l'attira sur sa poitrine. J'eus à peine le temps de sentir son sein et deviner un téton dressé que je commençai à me métamorphoser. Sur son visage, un sourire de satisfaction révéla son plaisir de m'avoir dupé. Son autre main se trouvant dans une poche de sa jupe, j'ignorais encore quel objet j'allais être. En tout cas, ce ne devait pas être très grand. Ce ne fut qu'après ma transformation complète qu'elle retira sa main. Elle tenait une sorte de mini bonnet de soutien-gorge adhésif, comme on en trouvait parfois chez certaines artistes de burlesque.

Agathe se déshabilla avec un peu de difficulté car elle devait me garder en main sous peine de voir le sort s'interrompre. Quand elle fut nue, elle me plaça sur son sein droit puis colla mon double sur son sein gauche.

Placé comme je l'étais, j'avais « le visage » face à son sein, ne pouvant voir que sa poitrine. Rien d'autre ne s'offrait à ma vue et mes autres sens que sa peau douce et lisse. Pendant qu'elle m'ajustait à sa convenance, son téton tendu remplit littéralement ma « bouche ». Quand je fus bien en place, elle se mit à me caresser doucement. Son sein devint plus chaud et son mamelon se gonfla davantage.

Prenant rapidement possession de ce nouveau corps qui était le mien pour les prochaines minutes, je me mis à lui sucer le sein aussi fort qu'il me fut possible. L'ouverture qui me servait de bouche était totalement remplie. Je la tétai comme l'aurait fait le plus attentionné des amants.

J'étais si absorbé par sa poitrine que je remarquai à contre temps me retour à ma forme initiale. Ce ne fut qu'en sentant son téton diminuer de taille dans ma bouche et en voyant la peau de son sein s'éloigner que je pris conscience de cela. J'étais à présent allongé sur ses genoux.

Agathe souleva les jambes et s'inclina pour offrir de nouveau sa poitrine aux cajoleries avides de ma bouche. Ses longs cheveux noirs recouvrirent une partie de mon visage quand elle inclina la tête vers moi. Pendant quelques instants elle me laissa profiter de ses seins avant de se laisser basculer sur le canapé et passer ses jambes autour de moi.

Ma bouche prit place sur la sienne et mon sexe gonflé glissa dans son vagin détrempé. Elle poussa quelques gémissements étouffés par nos baisers tout en frissonnant. Notre étreinte gagna en puissance. J'allais et je venais en elle avec fougue.

Quelque chose d'étrange se produisit. Alors même que nos corps fusionnaient, mon esprit sembla se détacher de mon propre corps. Je me mis à nous voir faire l'amour comme si j'avais été spectateur des ébats amoureux d'un autre couple. Je survolais nos corps. J'étais fasciné par cette découverte. J'étais à la fois avec elle tout en étant en dehors. Puis la voix d'Agathe envahit mon esprit :

- Hugues, reviens ! Maintenant !

J'ai instantanément plongé dans mon corps. Ce retour en moi se produisit à l'instant même où j'éjaculais en elle. Mais là encore, mon esprit quitta mon corps pour plonger dans celui d'Agathe. C'était totalement bouleversant. Une poignée de secondes plus tôt j'étais spectateur de notre tendre corps à corps et l'instant suivant j'étais capable de ressentir chaque sensation de nos deux êtres. Mieux que ça, j'avais l'impression qu'Agathe m'avait aspiré tout entier. J'étais en elle. Dans mon esprit, mon corps était enveloppé dans son être. J'étais dans ses seins, son sexe, sa tête, son coeur. J'étais sa peau, son souffle, sa fièvre due plaisir.

Plus étrange, une partie de moi prit conscience qu'elle resterait dans le corps et l'esprit d'Agathe. Bien sur, mon esprit rejoindrait mon corps, mais je conserverai une part de ma présence en elle à tout jamais. En même temps que je comprenais cela, je perçus la présence de ma compagne dans mon enveloppe physique. Agathe était en train de connaître la même expérience que moi. Elle faisait partie de moi et moi d'elle.

Un orgasme puissant me traversa. Nous traversa devrais-je dire. Mais lequel des deux venait de jouir ? Nous avions si fortement fusionné que je n'arrivais plus à faire la différence entre nous deux. Peut-être que nous venions de jouir ensemble, tout simplement.

Tout cela fut trop intense. Un voile noir m'enveloppa et je m'évanouis dans les bras de celle que j'aimais.

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant