Chapitre 3

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Je buvais ses paroles pendant qu'elle se déplaçait derrière moi pour se positionner à l'arrière du canapé. En tordant le cou, je pus juste l'apercevoir. Elle releva sa jupe et se positionna à genoux au-dessus de moi. Lentement, elle abaissa le bassin et vint s'asseoir sur mon visage avant de rabattre sa jupe. Sous cette cloche de tissus précieux et de dentelles, les arômes de son sexe remplissaient mes narines. Sa mince culotte humide pressa contre mon visage. Agathe se tortilla contre ma face, faisant glisser mon nez entre ses fesses parées de soie. Je ne pouvais plus respirer mais j'appréciais cette sensation.

Bientôt, bien trop tôt, elle se releva. Je haletai pour reprendre mon souffle pendant qu'elle s'écartait. Je revis la lumière feutrée du salon. Agathe s'accroupit à la droite de mon visage et passa ses doigts fins dans mes cheveux, dans un geste d'une grande douceur.

- Maintenant, je veux essayer quelque chose d'un peu spécial, murmura-t-elle à mon oreille.

Ses jupons bruissèrent mélodieusement quand elle glissa une main en eux pour faire descendre sa culotte. Quand ce fut fait, elle la tint juste devant moi. La pièce de soie blanche et de dentelles fines dansait devant mes yeux. J'étais comme hypnotisé par le léger balancement.

- Elle te plaît ? me demanda-t-elle.

- Oui.

- Il paraît que de nombreux hommes fantasment sur les petites culottes, certains rêveraient d'être l'une d'elle. C'est ton cas ? Tu aurais aimé être une de mes culottes et être aussi proche de moi ?

- Oui.

Même si je n'avais pas l'âme d'un fétichiste, l'idée m'excitait et à elle seule, elle aurait presque suffit à me faire jouir sur l'instant, sans le moindre contact.

- Hugues, fais-moi confiance et reste calme, dit-elle, tout en continuant de me caresser ma chevelure.

Le ton de sa voix s'était fait plus mystérieux. Lui faire confiance et rester calme ? J'étais entravé sur son canapé et à présent sa main avait pris place sur ma bouche. Qu'aurais-je pu faire ?

Agathe se mit à chanter quelques incantations dans une langue que je n'avais jamais entendue jusqu'à ce jour. La dernière phrase s'acheva par un mot interminable dont elle fit durer chaque syllabe. Une étrange sensation me traversa. Quand elle termina de prononcer la dernière note, je me sentis rétrécir. Ses doigts dans mes cheveux devenaient plus grands. En essayant de bouger la tête, je vis que mes pieds, mes mains avaient disparu. Mes habits retombaient sur eux mêmes, vidés de leur contenu.

Seuls le contact des doigts d'Agathe me faisaient comprendre que j'étais pourtant toujours là. Mais je n'avais plus l'apparence d'un homme. En quelques secondes à peine, j'étais devenu une... culotte.

Suspendue entre ses doigts, j'étais devenue la copie conforme de celle qu'elle avait retirée peu de temps auparavant. Elle laissa tomber l'autre paire et me regarda attentivement.

- Ça marche !!! cria-t-elle, pleine d'une joie triomphante. Je n'y croyais pas, mais ça a vraiment marché !!!

Agathe me tint entre ses deux mains, devant son visage, pour admirer sa réussite. Elle me tourna dans tous les sens. Pour ma part, je ne pouvais la voir que lorsque elle me tenait face à elle. Ce qui me fit comprendre que je voyais par la partie avant du sous-vêtement.

Tout cela me dépassait. J'avais du mal à faire la part des choses ou me dire que tout cela était réel. Était-ce une illusion ? M'avait-elle hypnotisée ? À moins que ce soit son café... Oui, c'était ça, elle avait dû me droguer. Mais non, tout cela était bien trop réel. J'étais bel et bien devenue une culotte de soie et de dentelle.

- Hugues, est-ce que tu peux m'entendre ?

Bien sûr que je le pouvais. Par contre, je ne pouvais pas répondre. Depuis quand les culottes auraient une voix ?

Avec un effort considérable, Agathe rassembla jupe et jupons et dévoila ses jambes. Elle les glissa en moi et me fit remonter. Voir le sol s'éloigner au fur et à mesure où elle me faisait faire cette ascension était quelque chose de grisant. Sous cet angle, ses jambes me parurent très belles. Ses bas semblaient vouloir s'agripper à moi quand je filais sur eux. Mais quand je franchis la limite entre eux et la peau nue d'Agathe, hormis les bretelles du porte-jarretelles, cela devint un ravissement.

À la fin de la montée, mon amie m'arrangea sur ses fesses pendant que sa toison noir me chatouillait l'intérieur. Et puis elle laissa retomber sa jupe et ses atours.

Ma vue était dirigée entre ses jambes. Tant qu'Agathe était immobile, je restais l'obscurité la plus totale. Mais dès qu'elle se mettait à marcher à travers la pièce, un filet de lumière pénétrait sous les jupons. J'apercevais alors ses chaussures, ses chevilles et ses bas ainsi que les jupons qui se balançaient autour d'eux en produisant un froissement assourdissant. Le parfum de son corps et de son désir était plus soutenu que ce que j'avais connu auparavant.

Je commençais à apprécier cette grande intimité avec elle. Jamais je n'avais été si proche d'une femme. Mon corps tout entier épousait sa peau. Mes sens étaient intégralement liés à ce contact avec elle. Je la sentais bouger, vivre. Chacun de ses mouvements, toutes les contractions de ses muscles au niveau de ses fesses et du haut de ses jambes, je pouvais les ressentir et me faisaient bouger à l'unisson.

Puis Agathe se mit à danser.

Toutes ces sensations intenses s'accumulaient en moi, à la frontière du supportable. Je bougeais quand elle bougeait. Je m'étirais quand elle s'étirait. Comme elle virevoltait, j'avais toujours suffisamment de clarté pour voir ses jambes magnifiques. J'étais excité au-delà de tout entendement. Pourtant ça n'avait aucun sens. J'étais une culotte de soie mais je conservais mes désirs d'homme.

Soudain, elle s'arrêta et resta un moment immobile. Ses jupons cessèrent leur musique entêtante. Je fus de nouveau dans une obscurité étouffante. Il me sembla percevoir la circulation rapide de son sang dans ses artères. Je l'entendis respirer fortement après cette danse endiablée.

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant