Chapitre 10

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Après avoir déjeuné tranquillement, nous emballâmes les restes et remontâmes dans la voiture pour reprendre notre trajet vers le sud. J'avais une vague idée de notre destination, mais plutôt que de prendre les grandes routes plus rapides, j'optai pour un itinéraire parcourant les chemins de campagne plus paisibles. Et puis nous passâmes devant un panneau indiquant un endroit qui me fit chaud au cœur. Un endroit où mes parents nous conduisaient quand nous étions petits, ma sœur et moi, et qui respirait encore dans ma mémoire les plaisirs de l'enfance.

Je pris la direction indiquée et bien plus rapidement que dans mes souvenirs, nous débouchâmes sur un parking en bord de mer. Bien que le temps fût agréable, il n'y avait là qu'une poignée de voitures en stationnement.

En quittant le siège passager, le sourire affiché par Agathe me combla de bonheur. Elle semblait heureuse de mon choix et de se trouver en ma compagnie. D'ailleurs, elle ne tarda pas à se placer à côté de moi et à me prendre par la main. Nous escaladâmes la première dune à notre gauche et savourâmes le point de vue. Une immense plage de sable doré s'étendait devant nous. Comme cette partie de la côte était peu inclinée, la mer à son niveau le plus bas offrait un paysage somptueux. En se retirant, l'eau avait laissé la trace de ses ondulations sur le sable. Nous dévalâmes la pente abrupte de la dune et nous nous avançâmes jusqu'à la limite des hautes eaux. Je retirais mes chaussures et retroussais mes bas de pantalon pendant qu'Agathe se débarrassait ses bas.

Nous longeâmes lentement la plage. Le sable humide laissait apparaître quelques empreintes de pattes de mouettes ou de goélands, quelques coquillages ressortaient également en libérant un petit jet d'eau. Des trous dans le sable étaient parfois suffisamment profonds pour contenir une flaque dans laquelle pouvait se trouver un crabe ou un petit poisson. Ce fut en voulant observer un de ces poissons que ma compagne trébucha. Elle tenta de se rattraper en tirant brusquement sur mon bars, mais cela entraîna ma propre chute dans la cuvette naturelle bien plus profonde que je ne l'aurais cru. La gerbe d'eau provoquée par ma chute éclaboussa la jupe en tweed d'Agathe. En me redressant, je constatai que mes vêtements étaient totalement trempés. Nous étions à plus d'un kilomètre du parking. Retourner vers la voiture ne serait pas des plus agréable dans cet état.

Si j'avais mieux connu l'étendu des pouvoirs de ma sorcière, je lui aurais demandée de nous faire sécher en un claquement de doigts car c'était un sort insignifiant pour elle. Mais je l'ignorais encore et, dans sa grande malice, elle se garda bien de me le dire à ce moment là.

- Je suis désolée, fit-elle. Tu es dans un état... Et moi je suis trempée jusqu'à la taille. Regarde là-bas, il y a un petit recoin à l'écart des regards où l'on pourra faire sécher nos vêtements. Déshabille-toi. Je ne pense pas que ce soit long avant que ce soit sec.

Je jetai un coup d'œil autour de nous. Personne en vue. Je retirai mes habits baignés d'eau de mer. Quand nous eûmes rejoint l'endroit repéré par Agathe, j'étalai mes affaires au soleil. De son coté, ma nouvelle petite amie fit glisser la fermeture de sa jupe et la retira. Elle s'assit à côté, portant uniquement sous la taille une petite culotte en dentelle qui ne cachait pas grand chose de son anatomie la plus secrète. Je pris place à côté d'elle.

Avec un soleil aussi agréable que ce jour-là, je n'eus pas froid. De plus, Agathe s'était blottie contre moi et me tenait toujours la main. Elle m'offrit un baiser particulièrement passionné, puis se recula sans lâcher ma main. Elle m'adressa un sourire puis se mit à marmonner une phrase dont je ne saisis pas le sens. Ce fut en voyant son autre main plaquée sur sa jupe mouillée que je compris ce qu'elle était en train de faire. Je tentai de pousser un cri de surprise, mais il était déjà trop tard. La transformation avait déjà commencé.

Moins de cinq secondes plus tard, j'étais la copie conforme de sa jupe. Mais une copie sèche. Sans attendre, Agathe glissa ses jambes en moi, et me remonta avant de me zipper.

- Merci mon chéri, fit-elle pendant que ses doigts glissaient sur moi comme pour me défroisser. Maintenant nous allons pouvoir continuer notre petite promenade sur la plage pendant que nos vêtements sécheront.

Elle reprit sa déambulation le long du front de mer. Je vis nos vêtements s'éloigner de mon champ de vision au fil de ses pas. Je n'avais plus qu'à me résoudre à vivre les prochaines minutes sous cette forme.

Je décidai d'explorer les sensations que les événements m'offraient. J'étais donc une jupe droite en tweed. J'arrivais à mi-mollet et mon intérieur était doublé de nylon. Ses jambes me frôlaient délicieusement à chacun de ses pas. Même si elle n'avait été mouillées que très peu de temps, une fine pellicule de sel s'était déposée et parfumait sa peau douce. Si j'avais embrassé ses jambes en étant sous ma forme d'origine, je ne l'aurais probablement pas senti, mais là, les arômes de son corps m'imprégnaient totalement. J'en éprouvais une excitation fulgurante.

Je me sentis aussi bouger quand elle avançait. Ses fesses pressaient délicieusement contre mon tissus. Ses pas chaloupés étaient pour le moins enivrant. Je retrouvais ce contact incroyablement intime que j'avais découvert la veille.

Elle s'était jouée de moi en me métamorphosant sans me demander mon avis. À son air particulièrement guilleret, je me demandai si ma chute dans la flaque était vraiment le fruit du hasard ou si elle n'avait pas prémédité son coup. En tout cas, j'avais bien l'intention de lui rendre la monnaie de sa pièce. Mais que pouvais-je donc faire en étant une jupe ?

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant