Chapitre 30

76 3 5
                                    


Agathe et moi explorâmes le quartier commerçant en conservant la même méthode que la veille avec pour seule consigne de ne pas s'encombrer de plus de deux sacs chacun. Nous n'avions pas pu profiter de nos achats précédents, il n'aurait pas été nécessaire d'en accumuler davantage. Nous nous retrouvâmes une nouvelle fois dans un café.

- Tu as trouvé des choses qui te plaisaient, me demanda ma petite amie. Heureusement que l'on s'était donné une limite parce que j'aurais pu revenir aussi chargée qu'hier. Rien que dans le premier magasin où je suis entrée, mon quota aurait pu exploser. Qu'est-ce que tu as pris ?

- Je ne te dirai rien. Hors de question que je gâche la surprise.

Nous discutâmes un moment devant nos boissons avant de retourner à notre voiture et quitter la ville pour aller faire le tour des villages voisins. Quelques-uns avaient leur petit bric-à-brac mais étaient fermés ou nécessitaient un appel au propriétaire pour pouvoir visiter. Quand, enfin, nous en trouvâmes un d'ouvert, Agathe m'attrapa par la main et m'attira vivement à l'extérieur.

- Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je.

- Continue de marcher, s'écria-t-elle.

Quelques mètres plus loin, elle m'entraîna dans une petite rue qui aboutit à une sorte de lac. Nous nous arrêtâmes sur les berges.

- Hugues, on a frôlé la catastrophe. Ce magasin, le seul que nous avons trouvé d'ouvert, est tenu par un de mes clients habituels. Je crois que tu le connais également. Je ne pense pas qu'il ait eu le temps de nous voir. S'il avait reconnu ne serait-ce que l'un de nous deux... Imagine si il nous avait vu main dans la main comme deux amoureux ! Je suis certaine qu'il en aurait parlé à quelqu'un qui en aurait parlé à une autre personne, etc...

- Oh putain! éructai-je. Bon, il va falloir que l'on tire un trait sur les magasins d'antiquités et que l'on oublie notre travail pendant les semaines à venir.

Agathe passa ses bras autour de mon cou et m'embrassa follement. Quand elle me laissa enfin reprendre mon souffle, elle me dit :

- On dirait bien que nous allons devoir prendre de vraies vacances et faire notre lune de miel avant notre mariage. Betty a dit que nous ressemblions à deux jeunes mariés, alors comportons-nous comme si c'était le cas, avec un peu d'avance.

Je la regardai. Ses yeux pétillaient de malice et elle me sourit.

- Bon d'accord, acceptai-je ? Mais comment se comportent deux jeunes mariés exactement ?

- Ils passent leur temps au lit ! rit-elle. Et quand ils n'y sont pas, ils serrent comme ça.

Elle passa ses bras derrière ma taille et se serra contre moi en posant sa tête sur mon épaule.

- Je crois que ce programme spécial jeunes mariés me convient, dis-je en lui rendant son étreinte amoureuse. Si on emprunte des petites rues, je pense qu'on pourra retourner à la voiture sans être repérés.

Ce que nous fîmes. Avant de prendre le volant, Agathe fouilla dans les paquets qu'elle avait achetés et en sortit un foulard de soie avec lequel elle se couvrit la tête et me tendit une casquette plate à carreaux qu'elle m'avait achetée et qui me donna un petit côté rétro. Ensuite nous quittâmes le village par des routes de campagne.

- Mon amour, regarde s' il y a un endroit calme et isolé dans les environs, me demanda-t-elle.

Je sortis mon téléphone et chercha sur une carte les endroits qui pourraient convenir.

- Je pense que j'ai trouvé une clairière qui pourrait convenir. Elle est à cinq kilomètres d'ici.

- Alors, allons-y. Je veux te montrer mes achats.

- Bon si c'est si pressé, au prochain carrefour, prends la route à droite, concédai-je en mettant en route le GPS de mon mobile.

Nous parcourûmes la plupart du trajet sur une petite départementale avant que notre route bifurque sur un sentier rural qui nous emmena dans une forêt. Quand nous pénétrâmes dans la clairière, Agathe se stationna derrière un épais buisson.

- L'endroit te convient ? Demandai-je.

- C'est parfait ! Maintenant, tu crois que les sièges arrières se rabattent ?

- Oh probablement. En principe, ils le font tous. Attends, je vais essayer.

La lutte avec la banquette fut plus rugueuse que je ne l'avais imaginée. Les sièges n'avaient pas été rabattus depuis des lustres et il me fallut pas mal d'effort pour y parvenir.

- Madame est servie ! fis-je quand, enfin, la tâche fut accomplie et complétée par la disposition d'une couverture.

- Je vous remercie, Monsieur. Maintenant, si vous voulez bien vous donner la peine de monter à l'arrière.

Nous entrâmes dans la voiture et nous nous allongeâmes. Il y avait tout juste assez de place pour que je puisse tenir entièrement couché. Agathe s'allongea sur moi et se mit à m'embrasser avec sensualité. Baisers auxquels je répondis favorablement. Puis, un baiser en entraînant un autre, une caresse guidant à une autre caresse, nous nous retrouvâmes nus à l'arrière de cette voiture, dans un état d'excitation intense. Ma chérie guida d'elle-même mon sexe en elle et nous fîmes l'amour passionnément.

Agathe se débarrassa de son foulard et m'en recouvrit le visage avant que nous ayons joui. Même si elle ne l'avait porté que durant quelques minutes, il fleurait bon son parfum de lilas et de groseille. Mes coups de reins s'accentuèrent et rapidement j'éjaculai en elle en ressentant notre extase commune.

Alors que je reprenais mon souffle, je perçus un mouvement de la part de ma future femme. Toutefois, elle resta à califourchon sur moi, sexe contre sexe. Et presque aussitôt, je sentis mon corps changé. Une nouvelle métamorphose s'était mise en en route. Et même si cela était toujours une sensation désagréable, je savais que la suite était souvent très agréable. J'en supportai donc les désagréments passagers en me demandant en quoi j'allais prendre forme.

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant