Chapitre 5

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En me réveillant seul le lendemain matin, je trouvais les vêtements d'Agathe enroulés autour de moi. Un de ses jupons m'entourait une jambe, un autre épousait mon torse pendant que la jupe écarlate recouvrait mes fesses. Je dus batailler ferme pour m'extraire du lit. Chaque vêtement m'apparut encore plus vivant et bien disposé à ne pas me laisser partir. Cette sensation se renforça quand je voulus me servir de la jupe comme d'un pagne afin de me couvrir pour aller vers la cuisine d'où provenait des signes d'activité. La matière se plaquait contre mon sexe et mes testicules et me donnait l'impression de les caresser. Sur les quelques mètres que je dus faire, je me vis contraint de faire plusieurs pauses pour écarter le vêtement.

Je pus quand même rejoindre Agathe dans la cuisine où elle préparait le petit-déjeuner, vêtue d'une tenue plus passe-partout, fidèle à celles qu'elles portaient au quotidien. Quand elle me vît apparaître, elle éclata de rire.

- Tu n'arrives pas à te passer de cette jupe ? me demanda-t-elle. Tes vêtements sont sur le canapé.

Je m'éclipsai rouge de confusion. Ma tenue de la veille était soigneusement pliée sur le canapé. Je m'aventurai à retirer la jupe, mais là encore, je dus batailler ferme pour y arriver. Quand j'arrivais à la retirer de ma taille, elle s'enroulait autour de mon bras ou collait à mes doigts. Cependant, après mille efforts, je parvins à la jeter sur le canapé et à enfiler mes propres affaires. Agathe arriva au moment précis où je bouclais ma ceinture, portant le même plateau que la veille avec un petit déjeuner copieux pour deux.

- Ah tu t'en es sorti, je vois, sourit-elle. J'ai jeté un sort d'attraction sur mes vêtements hier soir avant notre soirée. Ils devraient avoir presque disparu maintenant.

- Un sort d'attraction ? Que veux-tu dire ?

- N'as-tu pas compris que je suis une femme un peu différente ? Je suis la descendante d'une longue lignée de sorcières. Et sans vouloir me vanter, je me débrouille plutôt pas mal, fit-elle sans rire.

J'approuvai d'un mouvement de tête. Après ce que j'avais vécu la nuit précédente, je ne voyais pas pourquoi j'aurais mis en doute ses paroles. Elle m'avait transformé en culotte de soie, alors un sort d'attraction m'apparaissait presque anodin.

- Et en quoi consiste un sort d'attraction ?

- Eh bien, celui que j'ai utilisé la nuit dernière avait deux objectifs. Je l'ai lancé sur ma jupe et mes jupons pour t'attirer – et seulement toi – vers eux et vers moi. Mais aussi pour qu'eux soient attirés vers toi à chaque fois qu'ils en avaient la possibilité.

- Ça je m'en suis aperçu. J'ai même failli tomber à plusieurs reprises pendant que nous dansions.

- Je sais. J'ai dû modifier légèrement le sortilège dans la soirée. J'avais peut être un peu trop forcer. J'ai eu peur à un moment que tu ne puisses plus bouger. Cela aurait pu être particulièrement embarrassant devant tous les invités. Mais ils ont protesté et ils n'ont pas accepté de gaieté de cœur. En échange, j'ai dû consentir de te laisser à eux après que nous ayons fait l'amour cette nuit. Pendant que tu dormais, ils ont pris possession de toi. Tu l'as sûrement oublié, c'est un des inconvénients des sorts, mais ils t'ont enveloppé, ils t'ont massé longuement. Tu te tortillais de satisfaction. Aux froissements joyeux qu'ils faisaient, je pense qu'ils ont largement apprécié. Et toi aussi d'ailleurs. Même après tout ce que nous avons fait tous les deux, tu étais encore bien vigoureux...

- Comment ça, ils ont protesté ? Les vêtements ne peuvent pas parler. Moi même, je n'ai pas pu le faire quand tu m'as transformé, rétorquai-je en repensant à ma métamorphose. Mais d'ailleurs, ce sont de vrais vêtements ou bien ce sont des hommes que tu as transformés ?

Agathe sourit devant mes questions et ma mine inquiète. Elle posa sa tasse lentement et m'expliqua :

- Tu sais Hugues, chaque fois que je jette un sort à un objet inanimé, comme mes vêtements hier soir, c'est un peu de moi que je transfère en lui. Ainsi, ma jupe et mes jupons portaient une part de moi en eux. Et c'est cette partie de moi qui peut communiquer avec le reste de ma personne. Et c'est encore plus fort quand je suis en contact étroit avec cet objet. Donc hier soir, j'étais consciente de tout ce que mes vêtements te faisaient, j'ai ressenti chacun de leurs contacts avec toi. C'est comme ça que j'ai su que tu étais excité. Et quand je les ai laissé te faire l'amour, j'étais avec eux et j'ai eu le même plaisir qu'eux. J'ai joui sans le moindre contact entre nous deux. Par contre ça n'a pas marché ainsi quand je t'ai transformé en petite culotte. Il y avait bien une sorte de contact entre nous, mais il n'y avait pas cette forme de communication. C'était toi la culotte. C'était toi qui lui donnait vie, pas moi.

Je laissai passer un instant de silence en buvant une gorgée de café. Puis je le demandai :

- Donc j'ai vraiment été ta culotte... Ce n'était pas une illusion ?

- Non, ce n'était pas une illusion, tu as bien été ma culotte... Enfin pas tout à fait. Tu étais une copie de ma culotte puisque la vraie culotte était toujours présente. Je ne t'ai pas transféré dedans. Mais la copie était tellement parfaite que je ne pouvais pas faire la différence entre les deux. Là où ça a changé c'est quand tu t'es mis à bouger. Jamais ma culotte n'aurait pu faire ça et me faire cet effet incroyable. Bien sur, je pourrais jeter un enchantement à toutes mes culottes pour les faire bouger et me caresser, mais d'une certaine façon ce serait moi qui me caresserais. Ce serait une autre façon de me masturber. Mais là, c'était autre chose et c'était vraiment génial. Je te portais, je te possédais mais c'est toi qui bougeais et me donnais du plaisir. Tu faisais presque partie de moi tout en restant toi même.

À chacune de ses paroles, les souvenirs de la veille se bousculaient et mon désir s'accroissait.

EnsorceléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant