Chapitre 28

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Un bruit sourd m'extirpe de mon sommeil. Je regarde autour de moi surprise et désorientée. C'est la fenêtre qui claque à cause des courants d'airs. Je me redresse pour la fermer et constate qu'il fait un froid pas possible dans la chambre. La lueur de l'aube m'indique qu'il est beaucoup trop tôt pour que je me lève. Je retourne m'engouffrer sous ma couverture en espérant pouvoir me rendormir rapidement.

A peine rendormie, des bruits de griffes contre ma porte et des pleures m'empêchent de sombrer plus profondément. Je soupire de fatigue mais me lève tout de même pour aller ouvrir à catalina. Elle se frotte contre mes jambes, je me penche pour la prendre dans mes bras et retourne me coucher avec elle. Je la caresse un peu mais sens le sommeil m'emporter délicatement.

*bip - bip - bip - bip - bip - bip - bip*

C'est une blague ! Je tends le bras pour trouver mon téléphone et éteindre ce putain de réveil ! C'est trop demander une grasse mat' ?! Rhoooo, je ne le trouve pas... Je relève la tête et ouvre les yeux pour essayer de comprendre où est-ce que j'ai laissé ce foutu portable. Je me penche pour le ramasser et éteindre une fois pour toute ce bruit insupportable. L'écran affiche 7h33. Je lève les yeux au ciel. Mon premier jour de vacance ne commence absolument pas comme prévue. Je me recouche une troisième fois, mais c'est inutile... Je suis belle et bien réveillée.

Je marche en direction de la cuisine. Catalina me suit de très près. Je lui donne son pâté, elle ronronne instantanément. Je mets de l'eau à chauffer pour me faire un thé. En attendant, je passe par la case toilette. Une fois fini, je retourne en cuisine et verse l'eau bouillante dans un mug. L'odeur de Earl Grey me réconforte quelque peu. Je le laisse infuser. En attendant j'ouvre la fenêtre de la cuisine et me penche pour regarder dans la cour. Tout le monde dort, pas une lumière allumée dans les appartements voisins. Je suis la seule débile debout aussi tôt un dimanche matin.

Le ciel est bien dégagé, un arôme printanier envahit mes narines, la journée s'annonce belle. Ma mauvaise humeur disparait petit à petit. Ce réveil matinale prend une autre tournure. Et si j'allais courir ?  « Toi courir ? » se moque mini moi. Ouais nan, pas courir. Mais une petite balade à vélo pourquoi pas ? Je retourne dans ma chambre et commence à m'habiller. Un bol d'air frais va me faire un bien fou après la journée d'hier. Je vais dans la salle de bain pour me brosser les dents et me coiffer. L'odeur de shit est toujours bien présente. Je me force à essayer de l'oublier. Aujourd'hui je veux passer une bonne journée, donc je vais faire un effort pour que rien ne m'atteigne.

Je prends mon téléphone et mes écouteurs, verse mon thé dans un thermos, enfile une veste et hop je suis partie.

Je pédale machinalement vers les quais. En chemin je m'arrête dans une boulangerie où j'ai l'habitude d'aller pour prendre un pain au chocolat et un jus d'orange. Une fois le petit déj en poche je poursuis mon chemin. Les rues sont désertes, seuls les joggeurs aguerris croisent ma route. Les rayons du soleil sont encore timides mais ils font tout de même du bien.

Je m'installe sur la portion de quai qui s'étend de Saint-Michel à Notre-Dame. J'attache mon vélo avant de descendre. Je trouve ensuite un spot au soleil et je m'assois. Je laisse mes jambes pendouiller au-dessus de l'eau. Mon ventre commence à gargouiller. J'enfile mes écouteurs, mets une playlist en shuffle et je commence par mon jus d'orange. Cette note de sucre acidulée réveille mes papilles.

Les voix de SZA et Travis Scott m'entrainent dans leurs love galore. Je sirote mon jus en regardant l'eau de la Seine. Même si elle est immonde elle donne quand même l'envie de me baigner. Je réalise alors que je suis en vacance. Et si je partais quelques jours dans le sud voir la mer ? Cette idée soudaine est tout de suite approuvée ! Où est-ce que je pourrais partir ? Automatiquement Toulon me vient en tête. Mais c'est la ville d'Eva, flemme de partir sans elle. Et puis, quitte à partir toute seule autant découvrir autre chose. Je pianote sur mon téléphone pour voir les villes qui pourraient m'intéresser. Cannes ! Je me souviens alors d'une proposition de mon père qui me disait qu'un ami avait un appartement là-bas. Je m'imagine déjà les pieds dans le sable...

AléasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant