Chapitre 32

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Je me réveille d'une énième sieste et regarde autour de moi. Il y a plus de monde sur la plage que les jours précédents. En même temps c'est normal, avec un samedi ensoleillé comme celui qu'on a aujourd'hui ce serait un crime de faire autre chose que d'aller bronzer en bord de mer.

Je pose mes lunettes de soleil sur la serviette et retourne dans l'eau. Je pourrais très vite m'habituer à ce rythme de vie. Petit-déjeuners sur le balcon, plage, déjeuners sur le balcon, plage et diners sur le balcon avant de regarder un bon film. Pour des vacances reposantes j'ai touché le jackpot !

Hier j'ai hésité à appeler Valentin pour voir comment il va, mais je me suis vite reprise. On me répète sans cesse de ne pas materner les élèves, de les aider que s'ils nous le demandent. Pour rester professionnelle j'applique ces conseils, mais une partie de moi me dit qu'il faut que je fasse attention à lui, surtout après avoir appris que sa tutrice est une connasse finie... 

Je sors de l'eau et retourne m'allonger sur ma serviette. Je sors mon téléphone de mon sac et enfile mes écouteurs. J'ai quelques notifications.

*Eva : Meuf tu rentres quand déjà ?*

*Eva : Parce qu'Irène organise une soirée demain soir et elle m'a dit de t'inviter*

*Clément : C'est quoi le titre du film dont tu me parlais hier soir ?*

*Julia : Meuf.... comment j'ai trop envie de te rejoindre 😫 *

Je réponds à chacun de mes potes et entreprends d'appeler ma mère en visio. C'est un appel vite fait histoire de se dire bonjour. Je lui montre la plage et elle me montre catalina. Comme à chaque fois je l'appelle pour voir si elle reconnait ma voix, et comme d'habitude elle ne me calcule pas.

« J'ai croisé Lydie au marché ce matin, me dit ma mère. Je savais pas que Jeanne était partie à l'étranger ?

-Ouais Eva m'a dit.

-Elle m'a dit que c'était à cause d'un certain Clément... elle marque un temps de pause après avoir prononcé son prénom. C'est de ton Clément qu'elle parlait ? me demande-t-elle intriguée.

-J'en sais rien, je mens vite fait. Et c'est pas "mon" Clément, je la reprends.

-Oui c'est bon tu m'as comprise. »

Si même ma mère s'y met on ne va pas s'en sortir...

On parle encore un peu avant de raccrocher. Pauvre Jeanne... Elle doit vraiment avoir le cœur brisée pour partir de l'autre côté de l'atlantique. J'espère que ça lui fera du bien. Ça n'a jamais été ma grande pote, mais elle mérite quand même d'être heureuse.

Je mets de la musique, je ferme les yeux et je profite des délicieux rayons de soleils qui réchauffent ma peau. Je fais tout pour prendre des couleurs, mais bon je suis encore bien blanche. Je sens mon téléphone vibrer sur le sable. Je le prends et le suspends au-dessus de mon visage pour voir qu'est-ce que c'est.

*Ken : Ta proposition de m'héberger tient toujours ?*

Quoi ??? Je me redresse et relis le message pour voir si j'ai bien lu.

*Ken : Ta proposition de m'héberger tient toujours ?*

Il veut venir ? Mais moi je disais ça pour rire !
Un élan de panique m'envahit. S'il vient il faut que je range l'appart, que je fasse des courses, que je prépare un diner digne de ce nom... Quelle heure il est ? 15h27. Faut que je m'épile aussi !! Oh putain... Si ça se trouve il est déjà dans le train ? Qu'est-ce que je réponds ???? D'un côté, oui j'ai envie qu'il vienne, mais imaginons que ça ne se passe pas bien, je n'ai nulle part où aller me réfugier. Et puis il veut venir combien de jours ? Rholala, pourquoi j'ai ouvert ma bouche !? C'est pas comme si je pouvais dire non en plus.

AléasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant