Chapitre 12

190 11 1
                                    

Qu'est-ce qui m'a pris de l'inviter à monter ? «Tu sais très bien pourquoi tu l'as fait monter Amalia», me dit ma petite voix. On est là, tous les deux dans ma cuisine, avec nos tasses dans nos mains sans dire un mot. Il joue avec son sachet de thé et moi je le regarde. Je peux enfin le voir sans sa casquette, sa capuche et sa grosse parka. Ses cheveux bruns tombent de chaque côtés de son visage. Comme s'il sentait mon regard il vient se recoiffer avec sa main droite. Il tire ses cheveux en arrière sur le côté droit dévoilant ainsi son profil gauche. Je regarde sa main se fondre dans sa chevelure et tirer sur quelques nœuds. J'ai envie de voir ses mains de plus près. Je pose ma tasse sur le plan de travail et m'approche de lui.

«Je peux voir tes mains s'il-te-plaît ?»

Il dépose à son tour sa tasse et me tend ses mains. Je les prends dans les miennes. Elles sont toutes chaudes. Je constate qu'il a de belles mains. Ses doigts fins et élancés sont ornés de chevalières. J'effleure ses bagues avec mon pouce. Ses ongles sont propres, ses articulations de doigts sont saillantes, quelques veines deviennent apparentes en remontant vers ses poignets. Je suis ses veines en les effleurant avec mes pouces. Je relève la tête pour le regarder. Ses yeux se plongent immédiatement dans les miens. Mon rythme cardiaque s'accélère. Je décide de prendre les devants et approche mes lèvres des siennes. J'y dépose un chaste bisou. Je me recule légèrement pour capturer sa réaction. Ses yeux sont fermés, ses mains se sont resserrées sur les miennes, ses lèvres se sont entrouvertes. Je prends ces indices comme un signal pour moi de continuer. Cette fois-ci, je plante un baiser avec un peu plus d'insistance. Je viens caresser sa lèvre inférieur avec ma langue et il répond à mon invitation. Nos mains se détachent et j'en profite pour placer ma main gauche autour de son cou. Je caresse la base de sa nuque et tire doucement sur ses cheveux. Cela semble lui plaire puisqu'il me tire contre lui et approfondit le baiser. Nos langues se caressent timidement, ce contact me fais frissonner de plaisir. Je prends son visage entre mes mains. Celles-ci font leur vie et redescendent lentement sur son cou, sur son torse. Je sens ses pectoraux se contracter lorsque je m'appuie dessus. Je suis agréablement surprise de découvrir sa carrure, plus importante que je ne me l'imaginais. Mes lèvres brûlent au contact des siennes. Il vient à son tour poser ses mains sur mon visage et me retient de continuer de l'embrasser. Il contient mes ardeurs, je le regarde pour comprendre pourquoi. Ses yeux sont fermés, il reprend son souffle. Je ne peux m'empêcher de sourire, je suis parvenue à l'essouffler avec un simple baiser. Je m'écarte pour le laisser respirer. Il ouvre les yeux et me regarde attentivement. A quoi peut-il être en train de penser ? Est-ce que j'y suis allée trop fort pour lui ?

«Ça va ? je lui demande.»

Il ôte ses mains de mon visage et me regarde nerveusement.

«T'as de très jolies mains, dis-je pour tenter de le détendre un peu.

- Merci, répond-il avec un petit sourire en coin

Je constate par son attitude qu'il n'est pas très à l'aise. Je ne pensais pas qu'il réagirait ainsi. Je ne veux pas être la raison de sa gène alors je recule. Je reprends ma tasse de thé et décide d'aller m'assoir dans le salon. Je vais faire semblant qu'il ne s'est rien passé pour voir comment il réagit. S'il ne mentionne pas le bisou c'est que je me suis complètement tromper sur lui, et que j'ai clairement imaginé quelque chose d'impossible. Je sirote mon thé en attendant de voir ce qu'il va faire. J'espère vraiment ne pas m'être emballée. «Il doit surement être en train de trouver une excuse pour partir...» me tanne mon moi interne. «Tu lui as sauté dessus ! A quoi est-ce que tu t'attendais ma pauvre ?» continue-t-elle. Il me rejoint sur le canapé, mais s'assoit tout de même avec une petite distance de sécurité. «Je comprends rien ? Je croyais qu'on était sur la même longueur d'onde ?» me dis-je à moi même comme pour défendre mes actions.

AléasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant