Chapitre 18

748 57 3
                                    


À l'arrière de la voiture de Larry, Tom et moi regardons les rues bondées de New York avec admiration. Je regarde chaque panneau publicitaire, chaque enseigne de magasin ou de restaurant, tentant de m'imprégner au maximum de cet endroit. Après tout, je vais vivre ici pour quelques temps maintenant. Je... Oui, je vais devenir une habitante de la grande ville de New York. Et je vais avoir mon nom inscrit sur l'un des panneaux de Broadway. C'est... J'ai encore du mal à y croire.

- Alors, me dit Tom, qu'est-ce que tu veux faire pour fêter la grande nouvelle ? Tu as faim ? Si tu veux, on peut trouver un stand de hot-dogs et faire ça "à l'Américaine". Marcher et manger en même temps, c'est leur truc.

- Honnêtement Tom peu m'importe. Je suis tellement heureuse que je serais contente de faire n'importe quoi !

Devant mon enthousiasme, Tom laisse échapper un rire et secoue gentiment la tête. Puis, il se penche vers l'oreille de Larry à l'avant et ce dernier acquiesce d'un air entendu. Je regarde donc Tom, la mine curieuse. Celui-ci se contente de hausser les épaules, et je comprends que je n'en saurais pas plus.

Tandis que Larry nous guide à travers les rues de la Big Apple, je sens la main de Tom chercher la mienne sur mes cuisses et quand nous les enlaçons, j'ai un nouveau frisson. Tom se tourne vers moi, sourit. Je souris à mon tour, évidemment ; je me sens bien, j'ai la sensation qu'une toute nouvelle vie s'apprête à commencer pour moi. Je pose donc ma tête sur son épaule, et profite du reste du voyage dans cette position, tranquille et heureuse. Sur un petit nuage après le magnifique début de journée que j'ai passé.

Finalement après une demi-heure environ, Larry arrête la voiture et je regarde dehors. Je crois reconnaitre cet endroit, même s'il ne s'agit pas du plus gros monument de la Grande Pomme.

 Je crois reconnaitre cet endroit, même s'il ne s'agit pas du plus gros monument de la Grande Pomme

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

- Nous sommes à West Village, n'est-ce pas ?

- Oui, me répond Tom. Je suis sûr que tu vas adorer cet endroit. Viens !

Tom remet sa casquette ainsi qu'une paire de lunettes de soleil, puis ouvre la porte et me tire à l'extérieur. Puis il se met à côté de moi et nous commençons notre balade. Juste avant de partir, il se tourne une dernière fois vers Larry.

- Dix-huit heures, s'il te plaît. Et... essaie d'être discret.

- Toujours, Monsieur, lui répond Larry en souriant.

Ensuite, tous les deux nous le quittons pour de bon et entrons dans le joli quartier de West Village. Il s'agit d'un endroit incontournable pour les artistes, notamment les peintres et les musiciens. Dans les rues, certains jouent de la guitare et d'autres chantent sous l'oeil avisé des touristes et de quelques locaux. Tom me guide à travers les rues croisées, et nous nous arrêtons parfois devant certains bâtiments pour les admirer. Il n'y a pas beaucoup de monde dans les rues, alors nous prenons le temps de flâner et je m'arrête de temps en temps devant la vitrine d'un magasin. Je suis tout particulièrement attirée par une magnifique librairie qui fait l'angle d'une rue, avec une jolie devanture rouge foncée. Je regarde la vitrine et peux voir des livres avec de magnifiques reliures colorées, dorées parfois. Tom me regarde et esquisse un sourire.

- J'étais sûr que cet endroit te plairait.

- Oui, réponds-je, il me plait vraiment beaucoup. Merci.

- Je t'en prie, dit-il en souriant plus franchement.

Tom et moi continuons notre balade quelques temps, profitant du calme du milieu de journée pour admirer chaque endroit avec attention. Je crois, non, je suis sûre que je vais me plaire ici. Mon incroyable périple à New York ne fait que commencer, et tout pourrait bientôt changer pour moi. Mais pour le moment ça n'a pas d'importance : tout ce qui compte c'est Tom et moi, nous baladant dans les rues de West Village et admirant la vitrine d'une librairie.

Quelques instants plus tard, Tom reçoit un coup de téléphone et me demande de l'excuser. Alors qu'il s'éloigne, je crois l'entendre parler à Michelle et cela me fait esquisser un sourire. Elle me manque, Marco et le Merry Bar aussi. Mais je ne vais pas me plaindre de la situation, ça non. Finalement, Tom revient vers moi et me sourit avant de regarder sa montre.

- Il est presque dix-huit heures, me dit-il, viens. Larry doit nous attendre.

- D'accord.

Tom et moi faisons donc la balade en sens inverse pour rejoindre la voiture, et comme prévu Larry est déjà là. Pile à l'heure. Celui-ci nous ouvre la portière et alors que je m'infiltre à l'intérieur, je crois entendre des bruits un peu plus loin. Je relève la tête, et... FLASH !

Oh, m*rde. Je termine d'entrer dans la voiture et suis vite suivie par Tom, qui se dépêche de refermer la portière derrière lui. Puis dans une grimace, je peux l'entendre souffler. Il n'est pas content.

- Foutus paparrazis.

- Je suis vraiment désolé monsieur, s'excuse Larry, je ne l'avais pas remarqué.

- Ce n'est pas de ta faute, répond Tom, ne t'en fais pas.

Tom regarde à l'extérieur, et je vois bien qu'il est contrarié. Pourtant, il finit par secouer la tête et reporter son attention à l'intérieur.

- Bien, peu importe. Rentrons maintenant, il est l'heure.

- L'heure ? demande-je en fronçant les sourcils. L'heure de quoi ?

Alors, le visage de Tom se radoucit. Il se tourne vers moi et après quelques instants, il m'offre un clin d'oeil assuré. D'accord, je vois. Encore des surprises. Une fois de plus je ne vais pas m'en plaindre : j'ai de la chance d'avoir Tom auprès de moi, pour tout ça. À vrai dire, il n'y a personne d'autre ici et même si je n'ai quitté ma famille qu'il y a quelques semaines, je commence à me sentir un peu seule. Alors je me répète, j'ai de la chance de l'avoir. Je n'ai que lui.

La voiture reprend sa course dans les grandes rues de New York, ou le soleil commence à se coucher. Je regarde toujours par la vitre et esquisse un sourire quand nous dépassons Broadway. Les premières répétitions vont commencer très bientôt et j'ai hâte de m'y mettre. Finalement après quelques dizaines de minutes, nous arrivons devant le Four Seasons et Larry arrête la voiture. Rebelote, Tom met sa casquette et nous sortons de la voiture pour rejoindre l'hôtel. Pas de photographes en vue, apparemment. Nous entrons donc sans problème et rejoignons tous les deux l'ascenseur pour monter à notre étage. Alors que les niveaux commencent à monter, je sens à nouveau la main de Tom effleurer la mienne et je frissonne. Je fais jouer mes doigts contre les siens, doucement, glissant mes ongles contre sa peau fraîche. Alors que je suis encore dans ma transe, l'ascenseur ouvre ses portes et nous sortons de là pour nous diriger vers nos chambres. Juste avant que j'arrive devant la mienne, Tom m'attrape le bras et je me tourne vers lui.

- Tu as une demi-heure pour enfiler une jolie tenue de soirée et me rejoindre dans le hall. Ne sois pas en retard.


Le chant des TourtereauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant