Après l'indicent du collier, Harry se tint éloigné de la Salle sur Demande. Malgré lui son regard continuait de dévier du côté des Serpentards, difficile de rater que l'humeur de Malfoy se dégradait. Ceux qui l'approchaient se faisaient sèchement rembarrer et il touchait de moins en moins à son assiette.
Un soir où il n'était tout simplement pas apparu dans la Grande Salle, Harry faisait danser son jus de citrouille au fond de son verre. S'il s'écoutait, il s'exposait au pire à une humiliation publique, au mieux à une mort rapide. Il reposa son verre en soupirant.
– Je vais y retourner, dit-il.
Ron et Hermione échangèrent un regard.
– On se doutait que tu finirais par dire ça, dit Hermione, mais c'est dangereux Harry. Malfoy a déjà des soupçons.
– Je sais... C'est pour ça que j'ai besoin de votre aide. Le chat avait un collier, je ne peux pas retourner sans.
– Tu veux prendre le risque de te retrouver bloqué en chat avec Malfoy ? Pourquoi ? demanda Ron.
– Faites-moi confiance.
Toute sa détermination n'empêcha pas son cœur de marteler ses côtes alors qu'il longeait les allées de la Salle sur Demande. Il devait trouver Malfoy sans se faire repérer, évaluer le danger et ensuite, il déciderait. Proche de l'Armoire, il escalada une des piles jusqu'au tapis coiffé de la tête réduite. Sa baguette en main, Malfoy venait d'ouvrir un des battants de l'armoire. Il ramassa la pomme qui se trouvait à l'intérieur. Un couteau invisible semblait l'avoir coupée en deux. Malfoy la jeta contre les planches.
Donc pas de bonne humeur.
Convaincu de ne pas descendre, Harry s'assit et sa queue tapa dans la tête réduite. Au ralenti, il la vit basculer droit vers une poêle en fer. Elle la frappa et rebondit, atterrissant au sol où elle roula au pied de Malfoy qui fit volte-face. Harry se statufia alors que son regard se relevait vers lui, s'attardant sur le collier.
– Tu es revenu. Ne bouge pas.
Harry recula en le voyant lever sa baguette et Malfoy s'assombrit encore.
– Évidemment... tu étais déjà tellement méfiant avant, ça va être encore pire.
Harry se fit violence pour ne pas esquiver le sort qui fusait vers lui. Il le frappa en plein fouet, sans le tordre pour qu'il change de forme ni lui causer de douleur. L'appréhension passée, il réalisa que le poids du collier avait disparu. Malfoy se laissa tomber sur la chaise, la tête entre les mains.
– Je vois des ennemis partout en ce moment. Entre le Seigneur des Ténèbres et Rogue qui ne me lâche pas...
Harry fronça son museau. Comme ça, Rogue ne le lâchait pas ? Dans la bibliothèque il avait effectivement insisté pour que Harry lui donne des informations. Est-ce qu'il soupçonnait la mission que Voldemort avait confiée à Malfoy ? Qu'arriverait-il si on apprenait qu'il agissait sous les ordres du mage noir ? En fonction de ce qu'il savait, Rogue risquait de devenir un problème.
Une pensée dangereuse le traversa.
Comme Dumbledore, Rogue possédait une Pensine ; s'il enquêtait sur Malfoy, il y avait des chances que les filaments d'informations y soient stockés, mais la dernière fois qu'il y avait fouillé, il avait frôlé la mort. Rogue ne le raterait pas une seconde fois.
Si il le surprenait.
Le cœur battant, Harry poussa la porte en bois, découvrant le bureau rempli de bocaux du maître des potions. Il avait beau savoir que Rogue se trouvait dans la Grande Salle, à prendre son dîner, ce qu'il allait faire lui donnait des sueurs froides. La Pensine se trouvait au même endroit que la dernière fois, flottant à quelques centimètres du placard.
Comme la première fois, Harry se figea au-dessus de la surface argentée. La rage de Rogue quand il s'était immiscé dans ses souvenirs était encore vive, mais il n'avait pas le temps. Il cramponna la table pour empêcher ses mains de trembler et plongea. Le sol bascula, le propulsant dans un tourbillon sombre.
L'endroit où il venait d'atterrir n'était pas celui qu'il s'attendait à voir. C'était un quartier dont les rues pavées étaient bordées de réverbères cassés, voisines d'usines désaffectées. Le Rogue des souvenirs n'était qu'un enfant, un enfant qui subissait l'ignorance, les privations et la violence de ses parents. En le voyant dans de vieux vêtements qui flottaient autour de lui, Harry dut écarter les images d'un placard où filaient des araignées.
Mais contrairement à lui, Rogue avait une amie. À la seconde où Lily apparut dans les souvenirs, il en oublia pourquoi il avait plongé dans la Pensine.
Au fil des souvenirs, Harry les vit grandir, se mettant malgré lui à détester les interventions de son père et de Sirius. Il savait comment se terminait l'histoire, il savait que Lily et James seraient ensemble à la fin, mais voir la relation entre Lily et Rogue commencer à se dégrader et se briser quand Rogue offrit sa loyauté au Seigneur des Ténèbres fut plus dur qu'il ne l'aurait imaginé.
Pourtant, jusqu'au bout, Rogue tenta de sauver Lily. Même après avoir livré la prophétie.
Le 31 octobre, le soir où ses parents avaient été assassinés, Harry vit se dessiner sa première maison. Il resta un instant près du portail, déchiré entre l'envie de savoir et la peur de ce qu'il découvrirait. Le corps étendu de son père, en travers de l'escalier, lui serra la gorge. D'un pas lourd, il rejoignit Rogue en haut. Il ne se sentait pas prêt et il ne l'était pas. La silhouette de Rogue s'effondra devant Lily, la prenant dans ses bras pour la bercer. Sa mère qu'il avait vu grandir, si combative, si fière, semblait éteinte. Dans le berceau, le bébé les fixait sans comprendre.
Quelque chose en lui se brisa. Harry fit un pas en arrière et la chambre se brouilla.
Une pression sur son épaule l'arracha au souvenir. Il se retrouva brutalement dans l'atmosphère froide du bureau de potions. Le professeur Rogue le poussa en arrière. Harry se rattrapa à la table, leva les yeux vers lui et les larmes coulèrent sans qu'il ne puisse s'en empêcher.
Cet homme, c'était toujours Rogue, mais il était aussi le Rogue des souvenirs, celui qui aimait Lily Evans.
– Qu'avez-vous vu, Potter ?
Harry grimaça. Sa façon de le prononcer... Est-ce qu'il faisait au moins une distinction entre son père et lui ? Ils se ressemblaient, mais lui n'humiliait pas des élèves pour faire rire la galerie, tout simplement parce qu'il savait ce qu'on ressentait en étant pris pour cible. En comparaison, sa relation avec Malfoy paraissait presque saine, au moins ils se renvoyaient la balle.
Rogue frappa sur le bureau.
– J'ai vu ma mère. Si vous voulez m'envoyer en retenue...
– Vous n'avez pas à décider de ce que j'ai à faire. Ayez confiance, c'est pire qui vous attend.
– Vous me détestez parce que je ressemble à mon père.
Cette fois, le professeur Rogue se tut, mais la haine qui s'alluma dans son regard parlait pour lui.
– Je ne suis pas mon père. Et pour ce que j'ai vu... c'était votre enfance.
La colère de Rogue s'attisa d'un coup et Harry puisa dans son sang-froid pour lui faire face.
Il n'avait pas beaucoup d'options ; Rogue ne le différenciait pas de James, alors il devait s'imaginer qu'il tirait une forme de satisfaction de ce qu'il avait vu, du mépris au mieux. La bouche sèche, incapable de croire à ce qu'il allait dire, Harry lança :
– Je peux vous montrer mon enfance.
– Et vous croyez que ça m'intéresse ? répliqua Rogue.
– Non, mais j'en ai assez d'être traité comme quelqu'un que je ne suis pas parce que vous ne me connaissez pas.
Harry le fixa droit dans les yeux, attendant qu'il fasse son choix.
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Aloooors. Oui, le titre a changé. Grâce à Oohfemmeluxieuse (côté ff net) parce que, effectivement, "Animagi" c'est la forme pluriel de Animagus, désolée à tous les Animagi offensés durant les chapitres précédents (Shame !) cette immonde faute a été bannie de l'histoire
... Enfin j'espère O O, j'ai Ctrl + F tous les chapitres, hésitez pas si une a survécu o o
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Animagus
Fanfiction[Drarry] Voldemort a confié une mission à Draco et Harry l'aide dans l'ombre, ce que personne ne doit savoir, en particulier Malfoy. Tout comme personne ne doit savoir que dans l'Amortentia se trouvait un parfum qui n'aurait jamais dû y être. -- J'e...