Dès qu'il eut franchi les doubles portes de la Grande Salle, Harry s'adossa au mur le plus proche. Il tremblait autant de rage que d'angoisse. Tout lui glissait entre les doigts, hors de contrôle.
– Ça va ?
– Non.
Il y eut un court silence. Derrière eux, les voix se déchaînaient.
– C'est quoi cette histoire d'embrasser Malfoy ? demanda Ron, incapable de museler plus longtemps sa curiosité.
– C'est rien... c'est... c'est lui, hier, d'un coup il... il a fait ça et d'autres élèves sont entrés à ce moment. Il voulait prouver la théorie de Pansy.
– Mais quelle espèce de lâche ! s'exclama Ron.
– Harry...
– Je vous retrouve en cours, marmonna-t-il.
Il n'avait pas la force de s'énerver contre Malfoy, il voulait juste être seul. Finalement il rejoint la salle commune presque déserte. Les quelques Gryffondors présents n'avaient pas encore entendu le coup d'éclat de la Grande Salle.
Il se mit à faire les cent pas en réfléchissant à quelle réaction opposer à tout ça, et surtout quelle réaction opposer à Malfoy. Jamais il ne le laisserait jouer avec lui. Un petit « tap tap » attira son attention. Perché derrière un des carreaux de la fenêtre, le hibou grand duc de Malfoy l'observait, une enveloppe attachée à sa patte. Harry déverrouilla les carreaux pour la récupérer. Quelques mots avaient été griffonné sur une des faces intérieures.
« Draco est avec nous. Garde le Portauloin avec toi. Il s'activera à 7h30. Tu peux choisir de ne pas venir mais ta dernière visite au manoir doit t'avoir appris que la mort n'est pas toujours rapide et sans douleur. »
Il lui restait cinq minutes, probablement moins. Ils devaient penser qu'il n'aurait pas le temps de vérifier et ne parierait pas la vie de Draco, mais il avait un moyen de savoir. Harry se précipita dans le dortoir à la recherche de la carte du Maraudeur, fouillant le moindre recoin du regard. Son cœur s'enfonçait un peu plus à chaque battement, Draco n'était nulle part. Il retourna l'enveloppe et une plume de son hibou tomba dans sa main.
Une bouffée de haine lui donna envie de froisser la plume, mais ce geste condamnerait Draco et le souvenir des tortures lui tordit les entrailles. Les rumeurs et les moqueries lui paraissaient soudain bien futiles. La plume serrée dans son poing, il laissa s'écouler les dernières secondes.
L'heure sonna... et rien. Le temps suivait son cours comme si de rien n'était.
Le Portauloin ne s'activait pas. La plume était défectueuse ? L'enchantement avait raté ?
– Harry ? fit Ron. Tu étais là.
Il sursauta. Ses amis l'avaient rejoint dans le dortoir.
– Ça va, dit-il d'une voix blanche. On ferait mieux d'aller en cours, McGonagall n'est pas du genre à accepter les retards.
Le regard d'Hermione s'attarda sur la lettre qu'il tenait à la main.
Marcher normalement dans les couloirs alors qu'il s'imaginait à chaque seconde être transporté ailleurs lui donnait un sentiment étrange. Plusieurs fois, il faillit plonger la main dans sa poche et jeter cette maudite plume.
Il suffisait d'abandonner Draco à son sort.
Pourquoi devrait-il risquer encore sa vie pour lui après ce qui s'était passé ?
Il attrapa la plume et ouvrit sa paume, fixant les poils gris et le cartilage plié au milieu. Les mots de Rogue raisonnaient encore clairement.
« Il n'a plus l'intention de vous nuire depuis un certain temps. »
– Harry ?
Il releva la tête. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il s'était arrêté au milieu d'un escalier volant. Celui-ci changea de direction, les éloignant de la salle de métamorphose. En haut des marches, Ron et Hermione l'observaient.
– J'aurais dû lui dire la vérité, fit Harry en tendant la main pour leur montrer la plume. C'est un Portauloin, il était censé m'emmener là où est Draco.
– Quoi ? Lâche-ça tout de suite !
– Elle devait m'emmener il y a quelques minutes déjà, un Portauloin, ça n'a pas de retard. Je crois qu'elle ne fonctionne pas, qu'est-ce qu'il va lui arriver ?
Les mêmes tortures que lui avait subies s'il en croyait la lettre, puis la mort, et personne ne savait où il était.
– À ton avis qu'est-ce qu'il te serait arrivé à toi ? répliqua Hermione. Tu n'aurais jamais dû prendre cette plume ! Ils n'en ont pas après Malfoy que je sache. Il faut qu'on prévienne Dumbledore.
Harry acquiesça, à ce sujet au moins ils étaient d'accord. L'escalier vibra, s'élevant pour la troisième fois au milieu des milliers de portraits. Ron tenta de lui arracher la plume.
– Jette-ça.
– Je ne peux pas, personne ne sait où il est, le temps qu'on le retrouve... s'il y a encore une chance qu'elle fonctionne je peux limiter les dégâts.
– C'est trop dangereux. Donne, ils ne peuvent rien tirer de moi. On a déjà cru te perdre une fois pendant la bataille, je ne vais pas te laisser risquer encore ta vie pour cette espèce de fouine.
– Ils ne pouvaient rien tirer de Cédric et ils n'ont pas hésité une seule seconde à le tuer. Tu subiras le même sort, et puis... si on en est là, c'est parce que j'ai fait tous les mauvais choix, je ne vous ai pas écouté et je refuse de vous mettre en danger pour réparer mes erreurs.
– On est tes amis, répliqua Ron. On se mettra en danger pour toi autant de fois qu'il le faudra, quand est-ce que tu vas comprendre ? Donne, le Portauloin pourrait encore s'activer.
Ron tenta de saisir son poignet, décidé à la lui arracher par la force s'il le fallait, mais ses doigts se refermèrent sur le vide. Ron resta un instant immobile, puis se retourna. Hermione le fixait avec horreur.
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Hmm conclusion, si vous avez un crush et que vous êtes poursuivis par les adeptes de Voldemort vaut mieux lui dire.
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Animagus
Fanfiction[Drarry] Voldemort a confié une mission à Draco et Harry l'aide dans l'ombre, ce que personne ne doit savoir, en particulier Malfoy. Tout comme personne ne doit savoir que dans l'Amortentia se trouvait un parfum qui n'aurait jamais dû y être. -- J'e...
